[Test] GrimGrimoire OnceMore porte bien son nom !

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La rédaction de JRPGFR se colle au test de GrimGrimoire OnceMore en ces temps printaniers. Telle une fleur, ce jeu de stratégie en temps réel, revient en 2023 après une sortie initiale sur Ps2 en 2007. GrimGrimoire revient sous forme de remake 16 ans après et nous offre une réitération, à la virgule près, presque originelle !

L'histoire de GrimGrimoire OnceMore

Le "Once More" du titre est tout fait éloquent et prend tout son sens à la vue des similitudes entre le jeu et original et le remake. Comme je l'écris plus haut, les dialogues sont repris à la virgule près ! La boucle infernale se lance dès l'arrivée de notre jeune Lillet Blan dans la "Tower Silver Star". Notre jeune héroïne va rencontrer des personnages hauts en couleur dans le pur style graphique de Vanillaware. Fait amusant, tous les noms des personnages font référence à un alcool particulier.

Si je parle de boucle infernale, c'est parce que notre jeune magicienne va se retrouver bloquée dans cette spirale. En effet, après cinq jours et ce, à chaque fois, l'Archimage Calvaros se réveille et apporte mort et destruction à tous les êtres de la tour. Lillet le rencontre même, pensant sa fin arriver. La boucle lancée et par période de cinq jours, vous devrez étudier, combattre et apprendre toutes les faiblesses de l'ennemi, afin de vaincre les grands méchants du jeu ! Bienvenue dans un enfer coloré et imagé d'une histoire incroyable aux allures féériques !

GrimGrimoire OnceMore propose des textes en anglais, et vous devrez avoir une certaine compétence en la matière afin de comprendre tous les tenants et aboutissants. Malheureusement, les textes défilent assez vite et l'option permettant de les stopper, n'est pas fonctionnelle. Souhaitons que cette dysfonction n'ait été présente que pendant la phase de test.

Un gameplay exigeant possédant de nombreuses ramifications

Les jeux de stratégie en temps réel (Starcraft, Red Alert), communément appelés RTS dans le jargon, sont parfois délicats à prendre en main pour les novices. Ce fut le cas pour moi aussi, étant souvent surpris par le gameplay.

Vous devrez créer vos créatures sur le champ de bataille grâce à la récolte de Mana. Cette ressource précieuse vous permettra de fabriquer et d'incuber des créatures diverses et variées au fur et à mesure de vos apprentissages en cours. Le système est habituel et les cristaux assez bien répartis. Tous les bâtiments, créatures et j'en passe ont un coût de production ! La base d'un bon démarrage réside dans votre capacité à créer de nombreux ouvriers !

Même si vos amis sont peu nombreux, comptez en moyenne cinq bestioles par faction, vous avez accès rapidement à toutes les possibilités. Utilisez donc les pouvoirs de la nature (Glamour), l'effrayante nécromancie (Necromancy), la puissance de la sorcellerie (Sorcery) ou encore la profondeur de l'alchimie (Alchemy). Un professeur enseigne chaque élément et vous enverra au combat pour tester vos connaissances. Chaque faction possède ses affinités et ses sensibilités avec une autre. Par exemple, le Glamour sera fort contre la Necromancy mais faible face à l'Alchemy. À vous de bien étudier tout cela, de trouver les cristaux et de créer vos groupes en fonction des ennemis rencontrés !

Chaque partie possède un ou plusieurs arbres de compétences. Développez-les en gagnant puis en utilisant de la monnaie obtenue en récompense d'objectifs divers. En effet, cette monnaie s'acquiert en vous acquittant de tâches personnelles lors des missions générales, mais des missions secondaires vous en octroieront également. Le tout est assez bien construit et vous pourrez même vous rembourser des compétences achetées afin d'en maîtriser de nouvelles, et ce, sans perte ! C'est bien pratique de pouvoir optimiser chaque combat, car vous devrez régulièrement recommencer les missions tant elles sont difficiles. Jamais la quête de la Pierre Philosophale n'aura été aussi bien contée !

GrimGrimoire OnceMore pousse la stratégie à son maximum

Les fans du genre trouveront leur compte dans GrimGrimoire OnceMore. Même si les techniques sont connues, il vous sera possible de faire évoluer vos bâtiments afin d'améliorer la vitesse de récolte, ou encore d'ajouter des compétences à vos récolteurs. Le système est assez complet pour peu qu'on se prenne au jeu. Les cycles de cinq passent très vite, et les combats prennent du temps. Il vous sera donc possible de créer toutes les factions sur une même carte et utiliser toutes les ressources nécessaires pour détruire Calvaros !

Attention toutefois, les cristaux ont une durée de vie et vos troupes sont limitées en nombre. Soyez donc attentifs à votre mana et à votre place disponible lors de vos créations... ou il vous en cuira !

Pour donner mon avis concernant le gameplay, il a été assez rude pour le prendre en main. J'ai joué en mode facile et j'ai éprouvé de nombreuses difficultés à avancer. En effet, j'ai trouvé que, à puissance et à nombre égal, l'ennemi est toujours avantagé ! Si vous partez avec cinq fées contre cinq fées, c'est la défaite assurée. Même si vous prenez en compte les affinités et les sensibilités, pensez à partir avec toujours +1 que l'ennemi ! Poussant la stratégie au maximum, ce système bien rôdé, vous en fera voir de toutes les couleurs. Essayez, recommencez, étudiez, récoltez et, enfin, vainquez ! Une vraie spirale infernale !

Mais, car il y a un mais... Si le jeu peut vous pousser à bout - j'ai eu envie d'enterrer la console 1 million de fois -  le gameplay à la manette demeurera à jamais inefficace pour un RTS. Seuls la souris et le clavier proposent une maniabilité de pair avec ce genre. C'est la croix et la bannière pour sélectionner les unités et les déplacer où vous souhaitez. De plus, les commandes inversées non modifiables ont terni mon expérience.

Graphiquement, Vanillaware sait y faire !

Le titre était beau en 2007. Porté sur les consoles actuelles et avec le lissage graphique, c'est encore plus beau ! L'ajout d'une galerie d'illustrations est parfaitement maîtrisée. Les rendus sont colorés, magnifiques, dépeignant les personnages hauts en couleur de GrimGrimoire OnceMore. Enchanteur comme Merlin, elfique comme Arwen, terrifiant comme Voldemort, les univers magiques sont des univers à part. Dotées d'impressionnants visuels, toutes ces références corroborent la qualité graphique d'un jeu entêté et entêtant.

Les personnages sont beaux, les créatures demeurent à première vue inchangées, mais les cartes sont d'un ennui lancinant. Toujours le même décor, la tour, une bibliothèque avec des couloirs et des escaliers vous permettant d’accéder à divers étages pour aller vous confronter. Pas un seul recoin caché, pas un trésor, pas un seul bijou de variété, non, Vanillaware s'est contenté de reproduire ce qui était déjà existant.

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L'arrière-plan des champs de batailles reproduit à l'infini décolore l'univers pourtant si beau de GrimGrimoire OnceMore. Ici, le "OnceMore" prend tout son sens. Pourtant très critiqué à l'époque pour ce manque de variété, de nouvelles zones auraient été les bienvenues !

Musicalement un peu orienté oriental, les musiques enivrantes pourraient lasser certains joueurs. Si l'univers graphique se veut riche, en termes de musique, c'est très répétitif. Les violons se marient pourtant merveilleusement bien aux rythmes des instruments de percussion. Un peu plus de variété, ici aussi, aurait été de bon aloi. Les quelques bruitages ici et là en combats, font oublier la musique inexistante à ces moments !

Un jeu remis au goût du jour... Mais en avait-il besoin ?

Graphiquement, savant mélange de roman visuel et dialogues parfois longuets, entrecoupé de combats assez lents par le genre, cette réitération est pourtant  belle et bien réalisée ! Pour sa sortie initiale en 2007, le jeu était déjà beau pour l'époque. La différence ici est que nos amis de Vanillaware semblent avoir lissé les images et modifié la police d'écriture. Pour tout le reste, c'est sensiblement identique. La galerie d'illustrations est vraiment réussie, proposant des scénettes colorées, farfelues et même dramatiques. C'est probablement la plus grande réussite de ce remake.

Assez court, nous pouvons aller rapidement vers la fin. Une douzaine d'heures de jeu linéaire m'aura permis de côtoyer de très près la fin du jeu, même si j'ai ressenti de grandes difficultés à faire et refaire les missions. Vous pouvez d'ailleurs naviguer de difficulté en difficulté allant de facile à difficile, en passant par normal. Les récompenses sont d'ailleurs uniques, peu importe la difficulté.

Pour conclure, les développeurs chez Vanillaware possèdent leur propre patte graphique, et elle est très réussie ! En atteste mon expérience sur Dragon's Crown dont les illustrations sont très similaires. Ressortir ce jeu, même si c'est beau, mais avec toutes les similitudes du soft original, me paraît un peu juste en termes d'évaluation. Il n'empêche que ce jeu a de très bons côtés, et que les fins stratèges trouveront leur compte dans cette spirale aux allures démoniales !

Le jeu s'entête à nous battre dans des cartes plus ou moins grandes et toujours semblables. Les actions sont, au final, assez redondantes, même si j'ai eu la sensation d'un achèvement et d'une certaine "fierté", quand j'ai réussi à annihiler mon dernier ennemi !

Le titre est bien trouvé et ça lui colle bien à la peau. C'est une réitération de grande qualité visuelle, laissant peu de place à l'imagination. C'est donc un test en demi-teinte, qui a pourtant autant d'atouts qu'il a de monstres et de personnages magnifiques. Un peu juste pour notre époque actuelle et je ne crois pas qu'un remake, aussi intéressant soit-il, donnera l'envie aux joueurs de le racheter !

GrimGrimoire OnceMore sortira le 7 avril 2023 sur PS4, PS5 et Nintendo Switch.