Test de The Caligula Effect Overdose sur PS5 - Aµsant ou usant ?

Il est important de souligner que, malgré les compétences indéniables de l'équipe de développement de The Caligula Effect Overdose, le jeu ne parvient malheureusement pas à atteindre la qualité attendue. Même avec la participation de Tadashi Satomi, scénariste des premiers Persona, on aurait pu espérer un résultat plus convaincant. Cependant, le scénario n'est pas le seul aspect problématique de ce titre...

Une histoire qui sonne juste

Le décor est planté, dans The Caligula Effect Overdose, nous suivons un groupe de lycéens japonais modernes qui sont les seuls à se rendre compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans leur réalité. Ils se retrouvent confrontés à la manifestation physique de leurs émotions. Vous, le protagoniste, assistez au premier discours dans l'auditorium de votre lycée. Quelque chose cloche, vous commencez à remarquer des anomalies sur le visage de vos congénères. Pris de panique, le héros court à toute allure pour sortir de l'école et tombe nez à nez avec une créature assez atypique. L'idol µ se place devant vous pour vous faire la conversation. Elle vous explique qu'elle a créé le monde dans lequel vous vous trouvez, Mobius, une réalité virtuelle utopique censée rendre les gens heureux à travers la musique. Cependant, ce monde a rapidement basculé vers une dictature du bonheur, où les souhaits des individus peuvent entraîner des conflits.

Le héros décide alors de rejoindre le Go-Home Club, un groupe formé par d'autres lycéens qui partagent le même désir de s'échapper de Mobius. Cependant, ils doivent faire face à l'opposition des Musiciens Ostinato, qui sont également conscients de la situation. Pour eux, le choix est évident : entre une réalité misérable et un monde où une déesse obéit à leurs moindres désirs, ils préfèrent rester dans Mobius.

Ainsi, dans ce monde où la réalité virtuelle se mêle à la psychologie et à l'émotion, les lycéens se lancent dans une aventure pour révéler la vérité derrière Mobius et trouver un moyen de s'échapper de cette dictature du bonheur. Leur détermination et leur désir de retrouver une réalité authentique les guideront à travers des défis, des révélations et des liens forts qui se tissent au fil de leur périple.

Ce qui aurait pu être une déclaration d'amour envers la série Persona et Hatsune Miku, tout en faisant un clin d'œil à Tokyo Mirage Session, se retrouve rapidement embourbée dans des problèmes difficiles à surmonter. Malgré cela, le scénario demeure captivant et troublant, rappelant l'exploration des aspects sombres de chaque personnage dans Persona 4. On ne peut s'empêcher d'être intrigué. Cependant, les soucis se multiplient avec la mise en scène, les animations figées des personnages, leur manque de dynamisme, ainsi que la musique. Tous ces éléments nous rappellent que ce jeu n'est pas un Persona et que, malgré les améliorations graphiques apportées dans la version PS5, cela ne suffit pas à rendre le jeu crédible.

Une histoire racontée avec tant d'incohérences visuelles peut-elle être appréciée ? Je serais tenté de répondre oui, à condition qu'au moins l'un des éléments mentionnés précédemment soit de qualité. Cependant, les conversations entre les personnages sont plates, accompagnées d'expressions faciales presque inexistantes et de sur-jeux en japonais qui donnent lieu à des situations tantôt risibles, tantôt épuisantes.

Heureusement, le gameplay donne le la

Les affrontements au sein de ce jeu se révèlent être d'une dynamique remarquable, oscillant avec finesse entre temps réel et semi-temps réel. Au commencement d'une bataille, le joueur se voit confier la responsabilité de donner trois commandements à chacun des quatre protagonistes qui s'offriront progressivement à lui au fil de son périple. Une fois ces précieuses directives données, tous les personnages agissent de concert, y compris les adversaires.

L'importance des positions ne peut être sous-estimée. Bien qu'il ne soit pas donné de contrôler directement les personnages, il est néanmoins possible de leur indiquer un emplacement vers lequel se diriger, au prix d'une utilisation de compétence et donc d'une action supplémentaire. De plus, le jeu vous propose une simulation de la suite du combat avant de valider chaque action. Ainsi, on prend conscience que le moindre détail revêt son importance, et l'on se surprend à considérer les affrontements comme une véritable symphonie, où chaque note se doit d'être minutieusement jouée pour s'assurer d'une issue de combat favorable. Cette prévisualisation se base sur l'hypothèse que chaque coup porté touchera sa cible, sans qu'il ne soit question de coups critiques. Néanmoins, subsiste toujours un risque d'échec. Ceci étant dit, il en va de l'amusement du joueur de ne pas savoir exactement ce qu'il se passera après la sélection de chaque compétence.

Les ennemis possèdent des niveaux de rupture, représentés par une jauge. Chaque attaque infligée fait grimper cette jauge, qui diminue automatiquement lorsque l'adversaire n'endure aucun dommage. Une fois cette jauge atteignant le cinquième niveau, l'ennemi se retrouve au sol, offrant ainsi une fenêtre d'opportunité pour déchaîner des attaques dévastatrices. D'ailleurs, surprendre un adversaire en début de combat permet de commencer avec une jauge de rupture de niveau 4, propice à une offensive plus avantageuse.

Indubitablement, le système de combat constitue l'élément le plus abouti du jeu. Explorer les compétences propres à chaque personnage, les déverrouiller, élaborer des stratégies et les mettre en œuvre lors des affrontements représente assurément la saveur la plus exquise de l'expérience.

Une progression symphonique accablée de fausses notes

Au sein de Mobius, vous avez la possibilité d'engager un vaste éventail de personnages, incluant à la fois des protagonistes principaux et plus de 500 lycéens. En établissant des interactions avec ces personnages et en développant des affinités, ils peuvent rejoindre votre équipe. Ce mécanisme contribue à diversifier l'équipe, bien qu'elle soit limitée à quatre membres, et à prolonger la durée de vie du jeu. Chaque personnage non-joueur propose une quête qui lui est propre, ce qui offre de nombreuses heures de jeu pour les découvrir et les recruter.

Néanmoins, il convient de souligner que certaines quêtes peuvent souffrir de quelques redondances et de similitudes. Bien que le jeu cherche à aborder des thèmes plus matures et traumatisants dans son texte, l'exécution peine parfois à conférer à chaque quête un niveau de dramatisme suffisant. Le Causality Link, une sorte de sociogramme, vous permettra de suivre les avantages octroyés par ces nouvelles amitiés. Cependant, le principal problème réside dans la taille considérable du schéma représentant ces liens, ce qui rend la navigation dans le menu extrêmement complexe.

Visuellement sur PS5

Effectivement, il convient de souligner les améliorations significatives apportées à la qualité générale des textures dans le jeu. Les modèles des personnages bénéficient d'un niveau de détail accru. Le travail accompli par l'équipe de développement en matière d'éléments visuels est louable. Cela est d'autant plus appréciable après la déception causée par la version Switch, où les pixels étaient présents en abondance. Heureusement, sur la dernière console de Sony, nous pouvons profiter d'une expérience visuelle plus satisfaisante.

Toutefois, malgré les efforts déployés, il semble que le cœur du problème n'ait pas été résolu. Les animations demeurent statiques et robotiques, bien que plus rapides avec un taux de rafraîchissement très agréable. Les déplacements des personnages manquent de crédibilité, et leurs mouvements corporels donnent l'impression que le modèle 3D se déplace sur un chariot automatisé. Ainsi, malgré les beaux graphismes et les jeux de lumière satisfaisants, l'expérience visuelle reste en deçà de ce qu'aurait pu proposer une version de nouvelle génération de console.

The Caligula Effect Overdose PS5 - Nous y étions presque ?

Il va sans dire que The Caligula Effect Overdose sur PS5 nous propose une version galvanisée qui plaira aux plus exigeants d'entre nous, visuellement. Compte tenu de ses nombreux défauts d'animation, de cohérence dans le jeu d'acteur, d'excellentes musiques (trop peu nombreuses et répétitives), d'un sociogramme (trop) gigantesque, et d'une répétitivité extrême, il nous est difficile de conseiller ce J-RPG aux fans inconditionnels du genre. Les idées sont excellentes, pourtant, l'orchestration de celles-ci qui nous laisse sur notre faim. Un excellent système de combat, de progression, une histoire intéressante sur le papier, ne peuvent se révéler suffisants pour que nous puissions aborder notre aventure dans les meilleures conditions.