Test de Dungeons of Hinterberg : un voyage rafraîchissant !

Guten Tag à vous les amis ! Ou devrais-je dire Grüss Gott pour être plus précis, car aujourd'hui, c'est en Autriche que nous allons voyager, dans le petit village d'Hinterberg ! J'ai eu le privilège de tester pour vous Dungeons of Hinterberg, un RPG d'action/aventure développé par Microbird et édité par Curve Games. Le jeu se déroule entièrement dans cette station touristique des Alpes autrichiennes avec une différence de taille par rapport à celle de la réalité. En effet, dans celle-ci, 25 donjons ont émergé comme par magie, et c'est à vous qu'il adviendra de les compléter. Ce jeu est né d'une idée, celle du fruit de l'union entre un Persona et un Zelda. Regina Reisinger et Philipp Seifried, un couple avec une solide expérience dans le domaine, ont décidé de fonder leur studio suite à la perte de leurs emplois respectifs pour donner vie à ce projet. Autour d'eux, une petite équipe indépendante de seulement 10 personnes s'est constituée, enfin 11, car il serait malheureux d'oublier le Lieutenant Barklay, ce brave canidé occupant le poste très sérieux d'Officier du bien-vivre, veillant à ce que cette équipe travaille dans une ambiance harmonieuse. On peut ressentir la passion des développeurs lorsqu'ils parlent de leur jeu ; cela transparaît il dans ce dernier ? C'est ce que nous allons découvrir ensemble !

Une histoire de donjons et de vacances

Ces 25 donjons qui sont apparus ont attiré des touristes et des aventuriers en herbe du monde entier. C'est également le cas de notre héroïne, Luisa, une avocate junior de Vienne, venue à Hinterberg pour échapper à sa routine qui semble lui peser et partir en quête d'aventure. Elle est accueillie par Thérèsa, la tenancière de l'auberge où elle restera pendant tout son séjour, et par Klaus, une ancienne célébrité du petit écran, reconverti en instructeur du village. Ce dernier vous accompagnera dans le donjon des débutants pour vérifier que vous avez les aptitudes et les connaissances requises pour être une chasseuse de monstres émérite et pour éviter les accidents. Dans la peau de Luisa, vous rencontrerez les habitants de ce village et les autres chasseurs venus ici chacun pour des raisons qui leur sont propres. Vous découvrirez également le business qui s'est monté autour de cette chasse aux monstres tout en essayant de résoudre le mystère qui entoure ces fameux donjons en les terminant tous.

Les personnages de Dungeons of Hinterberg ne sont pas très profonds, ils répondent plutôt à des archétypes pour à la fois conserver quelque chose de simple ou pour accentuer un côté comique. Cela va du journaliste hipster blasé à l'aventurier mué en influenceur caricatural, en passant par la forgeronne hippie et l'adolescente émo.

L'intrigue conserve cette idée de simplicité ; il m'est arrivé de regretter qu'elle se fasse parfois trop discrète durant mon aventure, faisant naître un petit sentiment de répétitivité. Mais c'est un autre de ses aspects qui a attiré mon attention et que je vais développer avec vous : sa mise en abyme.

Une mise en abyme pour sublimer la simplicité

Avant tout, rappelons ce qu'est la mise en abyme. C'est un procédé consistant à représenter une œuvre dans une œuvre similaire. Ainsi, dans Dungeons of Hinterberg, Luisa veut échapper à son quotidien durant ses vacances d'été et se lance à la conquête de ces 25 donjons. Ce qui est exactement notre cas, nous autres joueurs. Pourquoi jouer, si ce n'est pour échapper à notre quotidien, nous évader, nous divertir, nous mettre en quête d'aventures et d'expériences qui nous captivent ? Il n'est pas non plus anodin de voir ce jeu sortir en juillet, durant la période des grandes vacances. Et le parallèle ne s'arrête pas là. En organisant vos journées, le jeu rappellera à Luisa qu'elle peut progresser à son aise et qu'elle n'est pas obligée d'explorer des donjons tous les jours ; elle peut aussi choisir de se détendre pour faire passer une après-midi. Durant ces moments d'introspection, notre héroïne se demandera si elle ne ferait pas mieux de faire un donjon plutôt que de se reposer. Un sentiment que j'ai moi-même ressenti en déviant de mon donjon journalier pour explorer les autres aspects du jeu.

Ce dernier va même jusqu'à le dire textuellement : les donjons sont une invitation, une invitation à jouer. La magie qui nous accompagne dans le jeu peut être considérée comme cette chose intangible que nous recherchons quand nous jouons à un jeu vidéo.

Tout comme le personnage de Luisa qui cherche sans arrêt à se remettre en question, savoir où elle va, savoir qui elle est, le jeu nous pousse à la réflexion et interroge notre rapport à lui. Pourquoi joue-t-on ? Il nous invite aussi à prendre les choses avec plus de légèreté et à apprécier pleinement le jeu pour ce qu'il est...un jeu. Et c'est une vraie bulle d'air dans cette industrie qui va à mille à l'heure. À Hinterberg, il n'y a pas de connexion internet ; Luisa et moi nous retrouvons coupés du monde extérieur. L'apprentie avocate n'est ainsi pas parasitée par son travail, tout comme je n'ai pas à m'inquiéter d'une quelconque fonctionnalité connectée. D'une certaine manière, je suis entré en résonance avec mon personnage : elle est moi et je suis elle. Ces instants contemplatifs sont alors pleinement ressentis, pleinement vécus.

J'ai vraiment adoré cette expérience rafraîchissante et cette ambivalence entre cette simplicité évidente et cette profondeur cachée dans l'œuvre, comme un petit bonbon offert gracieusement par ses développeurs.

Un monde visuellement varié et charmant

Pour parler du monde de Dungeons of Hinterberg, abordons d'abord son style visuel. Le jeu est une combinaison de cel-shading et de décors en demi-teinte qui reproduisent la couleur au moyen de trames, c'est-à-dire de petits points. Les couleurs dominantes sont le bleu-vert, qui sied parfaitement à l'environnement alpin du soft, et le violet, qui est le plus souvent assimilé à la magie dans cet univers. Le tout forme une sensation d'apaisement, fortement amplifiée par la bande-son lo-fi du jeu aux sonorités relaxantes, propices à l'exploration et à la concentration pour résoudre les énigmes des différents donjons.

Le titre est donc divisé en plusieurs zones. La première est celle du village d'Hinterberg, qui nous plonge véritablement dans cette ambiance agréable de "vacances à la montagne". Elle est le théâtre de toutes les activités sociales que propose le jeu. Vous pourrez y rencontrer les personnages avec qui vous pourrez vous lier, prendre le temps de vous détendre devant un film dans son cinéma ou faire vos emplettes en vue de votre prochaine chasse aux monstres.

À celle-ci s'ajoutent quatre biomes qui abriteront en leur sein tous les donjons à conquérir. Dans chacune de ces zones, la magie vous octroiera deux pouvoirs pour vous aider à résoudre les énigmes auxquelles vous serez confrontés. Ces derniers ne seront disponibles que dans le biome où la magie vous les a accordés.

Il y a tout d'abord Doberkogel, un environnement montagneux avec ses complexes miniers et ses longs couloirs tortueux ; Hinterwald, une grande forêt où utiliser les tyroliennes deviendra une seconde nature pour vous ; Kolmstein, avec ses étendues de neige que vous pourrez dévaler sur votre snowboard ; et Brünnelsumpf, un lieu marécageux constitué de plusieurs îlots où il vous faudra utiliser un canoë pour naviguer.

Toutes les zones ne sont pas accessibles dès le début de l'aventure ; certaines mettront plusieurs jours à être disponibles, mais vous aurez ensuite le loisir de choisir votre destination du jour pour varier un peu vos pérégrinations.

L'Art de la Chasse

C'est après avoir profité d'un bon petit déjeuner sur la terrasse de votre auberge (on est en vacances ou on ne l'est pas) que vous pourrez organiser votre planning pour l'après-midi et choisir votre terrain de jeu. Une fois arrivé, la première étape de tout bon chasseur de monstres qui se respecte, c'est de se rendre à l'autel magique pour débloquer les pouvoirs de la zone. Ensuite, il faudra faire un peu d'exploration pour trouver les portails d'accès aux donjons ; certains sont bien cachés, donc patience. Je précise également que vous n'êtes pas obligé de terminer un donjon une fois dans votre zone. Vous pouvez aussi décider de prendre un moment pour vous reposer et profiter du paysage. Mais soit, aujourd'hui vous voulez en découdre ! Arrivé dans l'antre de votre choix, il ne faut pas oublier qu'avant de penser à résoudre des casse-têtes, des monstres sont là pour vous barrer la route.

Le bestiaire, parlons en. Il s'inspire du folklore de la mythologie autrichienne. Parmi eux, il y a le kobold, petit, sournois et armé d'un gourdin, que l'on rencontrera en abondance ; le percht, une grande créature cornue aimant manier les troncs d'arbres à votre plus grand désarroi ; le pitzl, un petit esprit malin au chapeau pointu qu'il serait malvenu de sous-estimer ; ou encore le Venedigermandl, un dangereux magicien portant un masque vénitien et pouvant se téléporter. Des boss viennent également compléter cette liste et vous attendront en guise de conclusion dans un des donjons de chaque grande zone.

Un ensemble simple mais complet

En ce qui concerne les combats, vous disposez d'une barre de vie, d'une barre de mana et d'une barre d'endurance. Cette dernière est caractérisée par le nombre de roulades que vous pouvez effectuer pour esquiver les attaques des ennemis. Votre épée d'aventurier vous permettra d'asséner des coups simples ou forts sur les monstres pour effectuer des combos. Vous débloquerez également des attaques spéciales au gré de votre aventure qui auront un temps de rechargement. Celles-ci sont variées mais les emplacements sont limités, il faudra donc faire le bon choix selon la situation. Les pouvoirs des autels magiques, vous aidant à résoudre les énigmes, sont également utilisables en combat, mais cela au détriment de votre barre de magie qui, comme votre santé, se régénère soit par le biais de potions soit via des bonus lâchés aléatoirement durant vos batailles.

Dungeons of Hinterberg propose trois niveaux de difficulté : loisir, normal et corsé, et est relativement bien équilibré. Il est également possible de désactiver la mort dans les options d'accessibilité si le combat est quelque chose qui vous stresse et que vous préférez vous focaliser sur les puzzles ou sur l'histoire. De plus, les différents équipements améliorables de Luisa et les talismans magiques permettront de moduler cette difficulté. À l'inverse, si le défi ne vous fait pas froid aux yeux, vous pouvez parfaitement vous frotter à des ennemis dont la dangerosité excède votre niveau d'équipement en allant plus tôt que prévu dans des zones de haut niveau.

C'est donc un système de combat simple mais complet qui nous est proposé. Les affrontements ont lieu sous forme de vagues dans une sorte d'arène matérialisée par des flammes noires tout autour de vous quand les ennemis apparaissent. Les animations des différents combos et attaques spéciales sont particulièrement stylisées, ce qui donne cette sensation de fluidité dans le mouvement.

Des énigmes logiques et intuitives

Les menaces étant maintenant évacuées, il va falloir s'attaquer au nœud du problème : les énigmes. Et comme je vous l'ai souligné plus haut, les pouvoirs des autels magiques vous aideront à les démêler. Prenons par exemple les capacités débloquées dans la première zone, Doberkogel. Dans ces mines, vous pourrez invoquer une grosse bombe qui vous servira à faire exploser des amas de pierres. Grâce à cela vous pourrez vous frayer un nouveau chemin. Il vous sera aussi possible d'utiliser une sorte de grappin pour déployer des plateformes gélatineuses en vue de progresser. Dans Hinterwald, la grande forêt, c'est une mini tornade qui vous permettra de survoler les dangers et une attaque magique à distance qui servira à activer des mécanismes hors de votre portée. Le dépaysement est ensuite total en explorant Kolmstein sur son snowboard magique, glissant sur des rampes vertigineuses en progressant à travers ses donjons, une expérience grisante. À Brünnelsumpf, c'est un cube gélatineux qui vous aidera à accéder à des endroits trop hauts pour vous ou un orbe d'électricité qui activera des mécanismes en sommeil.

Et ce que j'ai évoqué là n'est qu'une partie de ce que ces pouvoirs vous permettent d'accomplir, car Dungeons of Hinterberg sait se renouveler et se réinventer dans le panel de puzzles qu'il nous offre. Certes, chaque zone conservera grosso modo le même schéma au niveau de la résolution de ses énigmes, mais certaines pourront vous surprendre et même, pourquoi pas, vous émerveiller, comme cela a été le cas pour moi.

J'ai trouvé ces puzzles bien équilibrés en termes de difficulté, mais ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est qu'ils sont logiques et intuitifs ! Il m'est arrivé de bloquer un peu sur certains passages, mais en raisonnant de façon logique et en tenant compte des outils mis à ma disposition, j'ai pu venir à bout de toutes les énigmes sans aucune aide extérieure. Pour quelqu'un comme moi qui n'est pas un grand fan de ce genre de casse-têtes, c'était gratifiant de les surmonter. Je me suis même surpris à trouver cela relaxant, comme la satisfaction de démêler un câble tout entortillé ou l'accomplissement de mots croisés après une journée bien chargée.

Se faire des amis en vacances n'a jamais été aussi simple

Et justement, en parlant de journée bien chargée, lorsque la vôtre se termine, vous retournez au village pour vous adonner à l'autre versant du jeu, son aspect social. Librement inspiré de Persona, il vous permettra de déterminer comment vous voulez terminer cette journée. Peut-être voulez-vous regarder un film au cinéma pour gagner de nouvelles caractéristiques en fonction de la projection du jour ? Peut-être voulez-vous plutôt profiter d'un moment de détente au spa pour augmenter votre barre de santé ? Mais si vos batteries sociales sont pleinement chargées, il est alors temps de vous sociabiliser un peu.

Les personnages avec qui vous pourrez vous lier sont au nombre de 16. Leur degré d'affection se divise en deux, trois ou quatre paliers qui correspondent chacun à un bonus. Car oui, se faire des amis à Hinterberg est hautement bénéfique. Certains offriront des bonus simples comme une augmentation de votre barre de vie, de magie ou d'endurance, mais d'autres débloqueront pour vous de nouvelles fonctionnalités comme des emplacements d'équipement supplémentaires, un compteur de combo, un mode photo, et j'en passe.

Ils sont plutôt variés dans l'ensemble, avec des personnalités hautes en couleur. Si la plupart seront très amicaux et vous adresseront la parole sans problème, cela ne sera pas forcément le cas pour les autres, et c'est là que rentrent en compte vos statistiques sociales. Celles-ci comprennent la notoriété, le divertissement, le savoir et la détente. Vouloir parler à l'aventurier influenceur sans avoir le degré de notoriété suffisant, c'est se diriger droit vers un mur de refus. Même chose si vous essayez d'aborder un esprit calme sans avoir pris un peu de temps au fil de vos aventures de vous détendre.

Pour les faire grimper, rien de plus simple. Terminer des donjons augmentera votre notoriété, passer l'après-midi tranquillement vous rendra plus détendu. Vos compagnons sont également liés à une statistique sociale ; le professeur belge fera par exemple progresser votre savoir en passant du temps avec lui. Et si cela ne suffit pas, il vous est possible avant de vous coucher de regarder la télé pour gagner en divertissement ou de lire un livre pour gagner en savoir avant de rejoindre les bras de Morphée. Mais attention ! Comme dans la vraie vie, empiéter de cette façon sur son temps de sommeil affectera votre santé le lendemain, veillez donc à faire cela avec parcimonie.

Mon seul regret sera l'absence de romance : vous ne pourrez au mieux devenir que BFF (Best Friends Forever), une maigre consolation pour le fan d'expériences romantiques que je suis.

Alors ce voyage, on embarque ?

À ce stade-là de ce test, il ne sera pas une surprise de vous dire que cette conclusion sera plus que positive. Bien sûr, je pourrais pinailler un peu en regrettant que les fonctionnalités sociales ne soient pas aussi profondes et variées que du côté des donjons et des énigmes, mais le jeu est tellement riche d'idées que tout cela devient secondaire au final.

Dungeons of Hinterberg est un parfait exemple d'un ensemble de techniques et de mécaniques simples au demeurant, mais qui s'emboîtent les unes dans les autres avec brio, laissant la sensation d'être face à un produit fini et propre.

Je ne l'ai pas évoqué avant, mais il faut souligner avec un très gros feutre que le jeu, qui est entièrement textuel, est intégralement traduit en français et avec une traduction de qualité de surcroît ! Le comique de ses dialogues a donc pu m'être communiqué de la plus belle des manières.

Je suis ravi d'avoir pu ressentir l'amour des développeurs pour leur bébé et de voir leur vision se réaliser. J'avais commencé ce test en rechignant un peu lorsque je devais résoudre les puzzles pour finalement me faire totalement happer par cet univers.

Maintenant, je n'ai envie que d'une chose : passer mes vacances d'été à la montagne, et j'espère vous y croiser !

Dungeons of Hinterberg sort le 18 juillet sur Xbox Series et sur PC via Steam et Microsoft. Il sera également disponible dès le premier jour sur le Game Pass PC et le Game Pass Ultimate.