Avant-goût de Clair Obscur: Expedition 33 — Saisissant !

Une ombre survolait l’espace et le temps dans cette poésie visuelle rappelant la Belle Époque. Française dans l’âme, c’est à travers une direction artistique somptueuse que Clair Obscur: Expedition 33 nous ouvrait ses portes. Les cinq heures de jeu ne m’avaient pas suffi, convaincu que cette histoire resterait à jamais gravée dans ma mémoire.

Il était une Peinteresse qui allait tout raser

— Une fois par an, la Peintresse s’éveille. Sur son Monolithe, d’un trait implacable, elle inscrit son nombre maudit. Et ceux qui lui appartiennent s’effacent, consumés par son œuvre funeste. Année après année, le chiffre décroît, et nous sommes toujours plus nombreux à disparaître.

Demain, elle tracera "33". Demain, nous marcherons vers notre dernier combat. Car cette fois, c’est elle que nous effacerons.

C'est dans une ambiance mystérieuse que je fis la rencontre de Gustave. Blessé de corps et d'âme, cet homme s'enfonçait dans un lieu qui m'était jusqu'alors inconnu. Dévasté, mais ô combien sublime, cet univers m'entraîna dans une fresque métaphysique à travers laquelle je fis de Gustave mon avatar.

Dans ce flou artistique, l’histoire n'en était pas moins claire. Après quelques pas, il rencontra la charmante Lune, une survivante de l'expédition. Cependant, la frontière entre réel et imaginaire restait insidieusement fine, si bien que je me posai la question de l'existence même de cette femme. Était-elle bien vivante, ou la folie de Gustave se matérialisait-elle pour éloigner une solitude baignée de danger ?

Le duo semblait partagé entre deux objectifs : d'une part, mener à bien leur mission, dont les tenants restaient encore brumeux ; d'autre part, retrouver Maelle, une jeune fille que Gustave semblait porter dans son cœur. Mais avant cela, des créatures abjectes nommées Névrons leur barreraient la route...

Clair Obscur: Expedition 33 — Quand souls et tour par tour s'embrassent

— Je m'extirpe de l'histoire pour vous parler des mécaniques de jeu.

Dans Clair Obscur: Expedition 33, nous avançons à l’aveugle, sans carte pour nous guider — du moins au début, je vous expliquerai plus tard. Plus d’une fois, je me suis surpris à fouler les mêmes sentiers. Heureusement, les Névrons ne ressurgissent qu’après un passage au drapeau — un point d’ancrage où l’on renforce nos compétences et nos statistiques avant de repartir à l’assaut.

Mais avant d’évoquer la richesse du combat au tour par tour et ses subtilités tactiques, laissez-moi vous peindre le décor de votre progression. Si l’exploration suit un fil conducteur, elle réserve son lot de surprises. Des chemins dissimulés, des raccourcis, et même des arènes de boss uniques se révèlent à ceux qui osent observer au-delà de l’évidence. Chaque détour, chaque recoin dissimule une récompense, mais l’ombre des ennemis plane toujours. Pourtant, ici, l’attaque est une question d’initiative : frapper le premier, c’est s’assurer un précieux avantage.

Une fois sur le champ de bataille, l’ennemi ne sera pas votre seule préoccupation. Une multitude de possibilités s’offrira à vous : attaques à distance, assauts au corps à corps, pouvoirs élémentaires… Pour survivre, il faudra exploiter chaque outil de votre arsenal.

Chaque adversaire possède ses propres failles : une vulnérabilité élémentaire, un noyau à briser, une zone précise à toucher. Ignorer ces subtilités, c’est risquer de voir le combat basculer en votre défaveur. Mais frapper ne suffira pas. Chaque attaque exige réactivité et précision, vous engageant dans un QTE, tout comme les parades face aux assauts ennemis.

Esquiver deviendra une seconde nature, mais une esquive parfaite ouvrira la voie à une riposte des plus dévastatrices. Si les affinités élémentaires sont précieuses, c’est dans ce subtil équilibre entre offensive et esquive que se jouera la victoire. Car oui, à chacune de ces dernières, mais aussi à chaque coup porté durant votre tour, vos points d'utilisation de compétence augmentent.

Plus vous répondrez aux exigences du combat, plus votre panel de pouvoirs s'élargira — gratifiant !

Une dernière note que j’aimerais vous partager : les donjons et la zone de voyage sont de nature bien différente. Dans les donjons, vous pourrez sauter et utiliser un grappin pour naviguer de zone en zone. En revanche, dans l'étendue du monde, rien de tout cela n’est possible. Cependant, vous pourrez y établir un campement pour améliorer vos armes, discuter avec les personnages ou même écrire vos mémoires. Vous aurez également accès à une carte marquée par divers objectifs.

Cette segmentation est bien pensée : elle offre une pause bienvenue entre les donjons et devient un atout précieux lorsque, trop faible en niveau, il vous faudra enchaîner les combats avec plus de sécurité.

D'une beauté saisissante

Clair Obscur: Expedition 33 est une œuvre que l'on ne peut s'empêcher d'admirer. Non pas pour ses formes et ses couleurs, mais pour les émotions qu'elle suscite. En mêlant des éléments architecturaux typiques de la Belle Époque à des structures abstraites, le jeu compose un paysage à la fois dantesque et chaleureux. Il en sera de même pour le bestiaire très inspirés mêlant références à l'art français du 19e siècle et au totémisme. Et que dire ci ce n'est que cette fusion fonctionne à merveille.

Clair Obscur: Expedition 33 c'est une visite au Louvre dans un JRPG, un concentré culturel d'inspirations saupoudré d'un merveilleux gameplay.

L'attente pour Clair Obscur: Expedition 33 sera longue

Bien que la sortie mondiale soit encore à une trentaine de jours, le jeu de Sandfall Interactive a déjà pris l'ascendant sur moi. Conquis par sa direction artistique à la fois intelligente et somptueuse, ainsi que par son gameplay exigeant et profond, je ressens déjà une irrépressible envie d'y retourner pour continuer mon aventure. L'impatience est donc le maître mot de cette conclusion, en espérant que l'épopée complète sera à la hauteur des cinq heures passées dans cet univers enivrant.

Clair Obscur: Expedition 33 sera disponible sur PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC via Steam à partir du 24 avril 2025.