Me voici aujourd’hui pour vous raconter mon expérience avec un jeu au scénario tellement complexe qu’il sera difficile d’en parler sans paraître fou. Bienvenue dans Library of Ruina. Initialement sorti en 2020 sur PC via Steam, voici que le jeu arrive sur Switch et PS4 ce 25 avril 2024. Il s’agit de la suite de Lobotomy Corporation, développée par l’équipe de Project Moon et publiée par Arc System Works.
Un scénario qui vous perd pour vous captiver !
Par où commencer ? Tout d’abord, sachez que Library of Ruina est bel et bien la suite de Lobotomy Corporation ; de ce fait, il est préférable de connaître le premier opus pour apprécier pleinement celui-ci. Cependant, il n’est pas forcément nécessaire d’y avoir joué. Pour ma part, j’ai visionné des vidéos récapitulatives qui m’ont permis de faire des rapprochements entre les propos des personnages et les événements du premier jeu. Malgré tout, je pense qu’il est possible de profiter du jeu sans avoir joué à sa préquelle.
En ce qui concerne l’histoire de Library of Ruina, j’écris ces lignes avec un grand sourire, car je ne sais vraiment pas comment en parler sans paraître totalement délirant. Le jeu débute avec deux personnages, Roland, désigné comme un intrus, et Angela, la propriétaire de la bibliothèque. Elle ne comprend pas comment il a pu entrer dans ce lieu sans y être invité. Vient ensuite la trame principale de l’histoire. Maintenant coincé dans cet endroit, Roland se voit obligé d’aider la propriétaire à accueillir les invités, les vaincre afin de créer de nouveaux livres, et ainsi de suite, dans le but de trouver le livre absolu. Si la phrase précédente vous laisse perplexe, c’est que vous avez bien compris, les invités ne servent qu’à devenir des livres lors de réceptions (comme le jeu les appelle), afin de nous permettre d’inviter des personnalités plus éminentes et, enfin, de trouver le livre pour lequel Angela fait tout cela. À chaque fois que vous vaincrez un personnage important, vous débloquerez alors un nouvel étage de cette bibliothèque plus que spéciale, et l’histoire deviendra plus claire au fil de votre progression.
Vous découvrirez également, au fil de votre aventure, les autres résidents de la bibliothèque. Aucun d’entre eux n’a réellement l’air d’apprécier Angela, mais pourquoi ? Continuez à progresser dans l’histoire afin de débloquer de nouveaux alliés et de nouvelles scènes avec chacun d’eux, pour en apprendre plus sur les raisons de leur impossibilité de quitter cet endroit. Pour ma part, je pense que l’histoire se veut compliquée à comprendre au premier abord, vous laissant une tonne de questions en tête et vous obligeant à progresser dans le jeu pour remettre toutes les pièces du puzzle au bon endroit. Ce style de jeu peut rebuter certaines personnes, car il faut de longues heures pour en voir le bout, mais vous pouvez aussi le voir comme une récompense dans votre progression.
Library of Ruina - Un ouvrage à ajouter à l'histoire du deckbuilding ?
Les combats ne se déroulent pas réellement au tour par tour ; c’est plutôt une question de chance et de maîtrise de son ou de ses decks. À chaque tour de jeu, vous verrez ce que jouent vos adversaires et quel personnage ils vont viser. Avec ces informations, à vous de bien choisir vos cartes pour vous défendre et attaquer ensuite, ou de foncer dans le tas en espérant réaliser un meilleur score que votre adversaire. Chaque carte possède un type d’attaque ou de défense, accompagné de chiffres qui sont les résultats que vous pouvez obtenir avec une sorte de jet de dés. Il ne reste plus qu’à espérer que votre lancer sera assez puissant pour percer la défense de votre adversaire, que votre attaque soit supérieure à la sienne pour être le seul à toucher, ou que votre défense puisse bloquer ou renvoyer son attaque.
Un petit bémol concernant l’écran en combat : je le trouve peu ergonomique au premier abord. La sélection des cartes se fait de manière chaotique et la lisibilité n’est pas optimale. À plusieurs reprises, je me suis retrouvé à lancer des attaques sans trop savoir pourquoi, ou à ne pas en lancer alors que j’étais sûr d’avoir sélectionné les bonnes cartes. Je pinaille un peu, car je ne pouvais pas ne lui attribuer que des qualités.
Maintenant, une question très importante dans un deckbuilding : comment construire son deck ? Eh bien, la mécanique de Library of Ruina est vraiment intéressante et s’intègre parfaitement dans l’univers. Vous commencez avec un deck de départ et, après chacun de vos combats dans la bibliothèque, vous obtiendrez divers livres symbolisant les adversaires que vous venez de battre. Il est conseillé de toujours garder au moins un livre de chaque type, car ceux-ci permettent d’inviter de nouveaux personnages. Si vous perdez un combat et que vous ne possédez plus les bons livres pour lancer une invitation, alors vous devrez recommencer le niveau. Votre surplus de livres devra être brûlé afin de débloquer de nouvelles cartes pour votre deck, qui sont toutes assez différentes dans leurs propositions. Les livres brûlés permettront également de modifier les attributs de vos personnages, hérités des ennemis qu’ils viennent de battre.
Un autre aspect captivant est la façon de débloquer des alliés. Chaque étage de la bibliothèque est géré par un nouveau personnage, apportant un combattant supplémentaire avec lequel vous pourrez vous battre. Mais il n’est pas nécessaire de se battre seul, ce que je déconseille fortement. Pour cela, avoir des alliés dans chacun de vos étages sera indispensable. Et pour ce faire, une seule technique, les affronter. Lorsque vous aurez rempli un certain nombre de conditions, vous aurez l’occasion de lancer un combat afin de ramener à la raison un résident d’un livre.
Une ambiance digne de Lovecraft !
Ici, pas de Cthulhu ou de montagnes hallucinées, bien évidemment, mais je ne peux m’empêcher de penser à ce maître de l’horreur. Library of Ruina ne cherche pas à être effrayant comme un Resident Evil, mais plutôt à captiver par son scénario et son ambiance, tant sonore que visuelle. Au cours de votre partie, vous découvrirez, via vos invitations, des lieux où règne la misère, mais également des personnages à la morale plus que douteuse. Les visuels, tant des lieux que vous apercevrez en arrière-plan que des designs des personnages, ne donnent pas du tout envie de passer un moment dans cette ville. Les personnages ont tous un petit quelque chose qui suscite l’envie de découvrir pourquoi ils sont coincés dans la bibliothèque (même si ceux ayant joué à Lobotomy Corporation auront leur petite idée).
La musique joue également un rôle prépondérant dans cette ambiance si particulière ; elle vous plonge dans l’univers du jeu sans aucun problème, vous faisant passer de l’atmosphère plutôt paisible et agréable de la bibliothèque à la froideur des backstreets. Un gros point fort pour l’immersion est le fait que cette version console soit entièrement doublée en japonais, ce qui est plutôt rare dans un jeu comportant autant de dialogues.
Alors chef-d'œuvre ou livre de brocante ?
Pour moi, ce jeu est un chef-d’œuvre. Sa proposition, plus que surprenante, peut vous laisser perplexe, et je peux le comprendre. Cependant, si vous aimez les histoires de vengeances dans des univers sombres, avec des personnages tous plus ou moins torturés par la vie, alors plongez-y. Les développeurs ont affirmé à plusieurs reprises qu’il faudrait une centaine d’heures pour voir le bout de l’histoire, et ce n’est pas un mal dans ce type de jeu, car le scénario doit prendre son temps pour nous immerger sans jamais nous lâcher la main. Si vous avez joué à Lobotomy Corporation, alors je pense que vous ne pourrez qu’être comblé par cette suite.
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Library of Ruina
- Date de sortie (japon) : 25/04/2022
- Date de sortie (Europe) : 25/04/2022
- Développeur : Project Moon
- Éditeur : Arc System Works
- Genres : Tour par tour
- Consoles : Ps4, Switch, PC
- Scénario 90%
- Technique 75%
- Gameplay 85%
- Plaisir 90%
- Une histoire complexe, mais prenante
- Des personnages dont on veut tout savoir
- Un système de combat très sympa
- Un écran de combat brouillon
- Une histoire très (trop?) longue