Accueil / Test de Fantasy Life i — Le JRPG voleur de temps !

Test de Fantasy Life i — Le JRPG voleur de temps !

Il faut laisser le temps au temps. Et autant dire qu’il en a fallu, du temps, à LEVEL-5 pour revenir en Occident. Une fantaisie que l’on n’attendait plus est tombée comme une enclume dans les petites mains de la rédaction. Petites, mais vigoureuses, car il en faut de la vigueur pour résister à la tentation de passer le plus clair de sa soirée en compagnie de ces petits personnages hauts en couleur. Dans l’étang du JRPG, certains se sont noyés, d’autres relèvent le niveau. Fantasy Life i : La Voleuse de Temps fait partie de cette dernière catégorie. Le jeu nous a plu. Beaucoup. Pourtant, il n’est pas exempt de défauts. Nous allons tenter de vous expliquer pourquoi le retour de LEVEL-5 est flamboyant, mais aussi pourquoi, à nos yeux, il rate quelques coches.

Fantasy Life i — Une histoire sans faille (temporelle ?)

À bord d’un navire, en quête de découverte, Édouard, un archéologue spécialiste de l’histoire de Rêveria, suit la lumière d’un fossile de dragon vers un chemin qui lui est encore inconnu. Vous l’accompagnez, vous, fier aventurier, jusqu’à ce qu’un événement chamboule tout l’équipage. Un dragon noir des plus furieux traverse les nuages pour vous faire passer un mauvais quart d’heure. Miracle ou coïncidence bienvenue, le fossile se réveille et part à l’attaque. La bataille fait rage, les difficultés aussi, poussant le dragon d’os à ouvrir une faille temporelle in extremis. Vous voilà propulsés dans un monde dont vous ne connaissez rien. Édouard disparaît. Le protagoniste, lui, se réveille la bouche remplie de sable, sur une plage, seulement accompagné de Merlebleu, le petit oiseau de l’archéologue.

Sur place, les problèmes ne font que commencer, Dracos, fait d’os, est blessé. Dans votre chute, vous détruisez une partie de la maison d’Annie — responsable de la guilde des carrières de Pendulum. Furieuse, elle vous somme de la rembourser. Pourtant la bête, malade, a besoin de soins. Bonne nouvelle, Laonas, le roi de Pendulum, possède le remède. Dans la foulée, vous ferez aussi la connaissance de Leina, la petite sœur du roi, et de son irrépressible envie d’aventures. Une fois les Rêvah réunis et le toit réparé, c’est sur le dos de votre créature, désormais en pleine santé, que vous vous envolerez pour retrouver Édouard, l’ami intemporel d’un Merlebleu dévasté.

Là, vous découvrez une nouvelle île plus mystérieuse encore. Vous y visiterez son gouffre en compagnie d’Édouard, fraîchement retrouvé. Pourtant, une magicienne se terre dans ces lieux. Une figure aussi dangereuse qu’amicale selon le féru archéologue. Malgré les retrouvailles festives, celles-ci ne seront que de courte durée. Sous les coups de la sorcière, vous tomberez alors dans les profondeurs et y traverserez une faille temporelle. Rebelote, Dracos est perdu, comme vous, sur une terre inconnue : le Giganterrarium. L’exploration et la recherche de réponses reprennent alors de plus belle…

Trois endroits, trois explorations différentes, des activités à foison, Fantasy Life i : La Voleuse de Temps a construit sa narration sur ces trois paysages. Bien que le Giganterrarium soit en décalage avec le récit au final, celui-ci se présentera comme un immense terrain de jeu où vous rencontrerez bien des curiosités. Pendulum est l’endroit où vous remplirez la plupart de vos quêtes de jobs, de livraisons, et bien d’autres choses. Votre base, 1000 ans dans le passé, vous mettra à l’épreuve d’une exploration saccadée par la naïveté touchante d’Édouard. Au milieu de tout cela gît un rouage du temps que toute votre compagnie a envie de décrypter.

— Des méchants, il y en a, et ils se dévoilent lentement au gré de vos efforts passés sur le terrain.

Fantasy Life i: La Voleuse de Temps

Histoire intrigante au départ, elle possède bien des attraits malgré une monotonie rythmée par les requêtes incessantes de vos classes, des habitants du royaume et tout ce que Fantasy Life i : La Voleuse de Temps met en place. C’est vraiment au joueur de jouer comme il en a envie. Développer le scénario, jouer avec les savoir-faire, explorer, découvrir tous les secrets, même le multijoueur est débloqué assez vite !

Trêve de narration, le sel du jeu se trouve ailleurs. C’est à travers une sainte opulence de mécaniques et de contenus que le jeu vous mettra en haleine. Préparez vos cocktails de Red Bull et de caféine en tout genre. La Voleuse de Temps vous en volera. Longtemps. Assurément.

Au travail, fainéant !

C’est un comble, un jeu vidéo qui vous somme de travailler. La ville de Pendulum est le centre névralgique de boîtes intérim, toutes spécialisées. Si cela vous rappelle votre centre-ville aux heures sombres de vos recherches d’emploi, rassurez-vous ! C’est dans un contexte médiéval-fantastique que Fantasy Life i s’inscrit. 14 spécialités auxquelles on multiplie des dizaines d’heures de jeu pour s’assurer de tous les maîtriser. Paladin, mercenaire, pêcheur, bûcheron, mineur… sont autant d’activités qui vous demanderont du temps et des matériaux pour certains.

La structure et la progression des professions sont similaires. Plus vous effectuez une tâche, plus vous gagnez en expérience. Votre niveau augmentera et les points de compétences reçus seront à distribuer dans l'arbre approprié. De plus, il existe aussi un rang pour vos carrières. Si le niveau dirige votre efficacité, la montée en rang vous offrira de l'équipement, des recettes et des nouvelles quêtes. Ces dernières, dites métiers, génèrent un certain nombre de points utiles à votre passage en rang — La boucle est bouclée !

Le côté RPG se retrouve dans tous vos exercices. Que ce soit le minage, l’artisanat, tout est sous la tutelle de mini-jeux pendant lesquels vous devrez vous employer à faire de votre mieux. En effet, les résultats en termes qualitatifs et quantitatifs changeront en fonction d’une réussite excellente ou “juste” super. L’endurance sera de mise et délimitera votre effort. Heureusement, de petites bouboules bleues à la Kingdom Hearts tomberont de tout ce que vous exploitez pour la régénérer.

Attention ! Toutes les roches, cultures, poissons... auront eux aussi des niveaux… et des rangs. Si vous vous sentez l’âme d’un vaillant, rien ne vous empêche de vous attaquer à ces “Boss” qui peuvent prendre des formes bien singulières. Il se pourrait que vous tombiez sur un conifère ailé, et sous les impacts de votre hache, vous faire porter par une musique épique dont seuls les RPG ont le secret — drôle, parodique, mais tellement bien ancrée dans l’univers.

Les mini-jeux, quant à eux, consistent souvent — en fonction des compétences que vous avez débloquées — à tourner autour du matériau pour y engager une frappe "super". Toujours critiques, ces coups endommagent les minerais, la faune aquatique ou encore les feuillus de façon certaine. Seule la pêche ajoute une complexité temporelle : en plus de diriger la ligne, vous devrez prêter attention à la tension exercée par la future prise. Sans cela, la ligne cédera et vous échouerez ! Pour le reste, c’est du tout cuit, et c’est amusant de tourner autour pour trouver le meilleur angle d’attaque.

Il existe des métiers d'artisanat que vous devrez, là encore, maximiser pour en exploiter vos meilleures ressources. Toujours sous forme de mini-jeu, ils se déroulent comme suit. Trois ateliers se présentent à vous, vous devez déplacer votre bonhomme sur l'un d'entre eux et réaliser l'action. Le tout est conditionné par une temporalité, donc vos réflexes. Plus tard, pour les recettes les plus ardues, elles demanderont une plus grande habileté, mais vos amis rencontrés pourront vous aider à faire mieux à chaque fois !

En fonction de la qualité acquise durant vos créations — nécessitant des recettes —, des traits aléatoires s’ajouteront à vos objets. Il est tout à fait possible de créer une arme qui se révélera plus puissante contre un type particulier d’ennemi, ou même de fabriquer une bêche plus efficace pour ramasser des carottes.

Fantasy Life i ou la tonsure du poil dans la main

Le point précédent n'est qu'une partie immergée de Fantasy Life i-ceberg... Les quêtes histoire parlent d'elles-mêmes. Les quêtes secondaires viendront vous faire oublier qu'il y a un fil conducteur. Tout ce qui est en dehors du fil d'Ariane est en fait une quête secondaire. Pas obligatoire, souvent d'un point A à un point B, elle se révèlent pourtant riches en récompenses.

Pour commencer par le début, Pendulum s'impose comme votre premier lieu de visite. Ici, l'aventure débute. Des villages animés, des quêtes, des habitants, des quêtes, des donjons, des quêtes. La zone se découvrira au rythme des avancées dans le gouffre présent dans votre base. Ces deux lieux sont clairement connectés par une faille spatio-temporelle. Pendulum vous fera visiter de charmantes îles colorées, dont les badauds sont toujours de bonne humeur. Et puisque Level-5 tient bien son nom, tout a un niveau ! Même les îles. De surcroît, des panneaux vous proposeront des quêtes évolutives, quasiment immanquables, pour des récompenses concernant la construction de la base. C'est à travers tout l'espace de Pendulum que vous trouverez la plupart des matériaux requis pour achever toutes les demandes.

Fantasy Life i: La Voleuse de Temps

Malheureusement, certains parages sont encore fermés aux aventuriers aguerris. Frustrant ! Les récompenses de tous vos achèvements vous feront oublier qu'ils existent. Évidemment, Fantasy Life i: La Voleuse de Temps en ajoute avec un bestiaire différent selon le cycle jour/nuit et les journées sont longues ! Il y a même des changements de temps, mais seule la pluie est venue arroser les plantations, sans changement apparent sur la faune — ils auraient pu !

La première zone est déjà assez grande, bien que rythmée par le scénario. Pour vous en donner plus, les donjons s'invitent à la liste des choses à faire. Pour les quêtes ou juste pour trouver des minerais, monstres ou arbres rares, elles sont souvent synonyme de gratification et de montée de niveau. Plus tard, les donjons deviendront alors de vrais repères à bestioles, de récoltes en tout genre. Des allers-retours, vous allez en faire !

Ainsi, votre évolution passera sous le joug de récompenses sous forme d’étoiles bleues (pour monter en rang), de nouveaux équipements et des recettes pour les créer. Le temps passé sur chacune de ces activités vous gratifiera dans un sens ou dans un autre. Par les matériaux dans un premier temps, dans la montée en grade pour la suivante. Et ainsi de suite...

Fantasy Life i : La Voleuse de Temps, la base c'était le minimum !

Parmi les lieux à visiter, la base est un endroit où vous passerez probablement le moins de temps. Elle est pourtant essentielle pour faire progresser la narration. C'est là-bas qu'Édouard se perdra sans arrêt, dans les tréfonds de ce gouffre mystérieux. Les rouages du temps semblent lui faire perdre toute raison pour tomber dans des pièges visibles à 200 kilomètres. Ces passages sont souvent drôles. Sans méchanceté, toujours dans la couleur et la bonne humeur. Celui qui par tout commence vous fera des solutions pour le libérer, c'est pourquoi deux métiers se débloqueront avec l'histoire.

La base est liée avec Pendulum et le Giganterrarium, curieux, non ? Au nombre d'une petite cinquantaine, vous aurez pour objectif de trouver des Curiosités. Ces étranges phénomènes, d'anciens humains pour tout dire, ont été transformés en objets représentant souvent le métier qu'il pratiquait. Vous allez alors les récupérer pour les amener à la Déesse de l'île pour qu'elle leur redonne leur apparence d'antan. Avant cette mutation, vous devrez récupérer des mandragonnes, des fleurs bleues nécessaires à toute la machinerie.

Des Curiosités aux messages... incommodants

Revenons au début de l'histoire, sur le bateau. Vous étiez en compagnie d'Édouard et de tout un équipage. Celui-là même va vous aider pour bien débuter la construction de votre centre des opérations. Vous irez les trouver pour construire des maisons, des infrastructures diverses (ponts, champs, routes). Parce que c'est bien beau de vouloir redonner forme humaine à des Curiosités, mais il vous en coûtera de les loger ! Prévoyez donc une bâtisse pour chaque personnage et beaucoup, beaucoup de Rêvah !

Pendulum voit ses îlots monter de niveau, il en sera de même pour votre siège. C'est encore la Déesse qui s'en occupe et qui vous octroiera des récompenses de montée en niveau. Outre, cet attrait historique, le gouffre demeure the place to be pour faire avancer le récit. Monstres, fleurs, champignons, nous retrouvons exclusivement dans cet endroit tout ce qu'il y dans les autres. Certains passages seront, là encore, bloqués. Vous pourrez faire appel à vos résidents, les Curiosités, pour continuer d'avancer. Il en va de même pour les débris sur l'île. Le gouffre sera terriblement utile pour compléter les activités journalières proposées par Fantasy Life i: La Voleuse de Temps. Elles sont très simples à achever et vous récompenseront en mandragonnes. Ces dernières poussent d'ailleurs là où il y a des activités ! C'est pour cela qu'il est important de construire, terraformer, pour vos administrés. Cependant, elles ne poussent qu'une seule fois par jour, en temps réel !

En explorant le gouffre, vous tomberez avec un robot nommé Lengrenage. Une fois réparé, ils vous suivra et vous aidera dans vos tâches journalières. Il pourra récolter toutes les mandragonnes en une seule fois, mais pourra vous aider à terraformer ce lieu de vie comme vous l'entendez. Vous vous sentez tel un roi ? Montez votre maison en haut d'une colline accomplie et regardez vos ressortissants se balader. Lengrenage trouvera bien d'autres utilités au fur et à mesure de votre progression dans le gouffre.

Puisque tout est si bien imbriqué, les nombreuses recettes vous donneront des choix dans les constructions. Bâtir une maison c'est bien, la décorer c'est mieux ! Et pas qu'intérieurement ! Au gré des activités journalières, se renouvelant sans cesse, vous devrez décorer votre base pour en faire un lieu chéri et apprécié de tous ! J'estime la base le lieu le moins important, pourtant, vous pourrez y développer une activité agricole, mais aussi des Dédaléarbres. Sous ce nom barbare se cache en réalité un donjon généré de manière procédurale que vous pourrez visiter dans un temps donné !

C'est en trouvant des graines de Dédaléarbres que vous pourrez évidemment les planter. Les fameux Mimic sont les porteurs de ces graines ! Pour en obtenir, les tuer sera votre mission. Une zone sera dédiée pour cela. Dedans, vous remontez le temps en vous enfonçant toujours un peu plus dans la difficulté. C'est une sorte de tableau avec de nombreux lieux. Vous les étudiez, faites ce qu'il y a à y faire et obtenez des récompenses. Le principe est simpliste et rappelle un peu les donjons vus dans Ni No Kuni 2. Encore une activité !

Pour compléter le tour d'horizon, chaque Curiosité transformée pourra vous accompagner dans vos aventures. Ainsi, vous créerez une équipe de quatre personnages, aux métiers divers, pour vous aider à compléter vos missions. D'ailleurs, une jauge d'amitié se remplira au gré de vos expériences, qu'elles soient aux combats, en récolte généralement ou même lors des mini-jeux d'artisanat. Et comme un plaisir ne vient jamais seul, vous leur offrez le gîte, ses compagnons tellement à l'aise avec vous, vous demanderont quelques missives. C'est LE jeu par excellence des quêtes et des récompenses ! Pensez toutefois à équiper vos nouveaux amis avec tous les équipements disponibles, créées ou récupérés, et ils seront diablement efficaces face aux dragons endormis des plaines.

Le Giganterrarium, l'espace de jeu par excellence ! Sauron te regarde !

Voilà un véritable monde ouvert ! Ce troisième et dernier endroit est le parfait petit guide pour les farmers et grinders invétérés. Vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin. Bien entendu, outre les récoltes et combats, de nombreux défis vont mettre en lumière vos capacités héroïques. C'est ici que commence votre première chasse à la Curiosité, très amusante au passage, croyant pourchasser un individu nu... Un désert brûlant vous empêchera d'aller le visiter, mais une monture fera l'affaire ! Oui, il existe bien des montures. En arpentant le désert, vous brûlerez et les dégâts temporaires vous emporteront.

Bien des étrangetés se situent là autres que les Curiosités. Ces objets déshumanisés sont souvent répertoriés dans des Sanctuaires dont il vous faudra vaincre des mini-jeux différents (combats, jeux de rythme, énigmes). Pour découvrir les décors du Giganterrarium, cherchez des tours. En les découvrant et en leur parlant, leur charmant nom, souvent placé sous le signe du jeu de mot, vous verrez alors le nombre d'activités nécessaires pour faire évoluer la zone ! Oui, ici aussi, les lieux peuvent évoluer.

Vous voilà alors partis chercher toutes les tours, tous les défis de récoltes, de combats et de minages, mais pas que. Des villages de monstres pourront être sauvés en échange de combats divers, puis viendront les quêtes desdits villages. Sur votre route, vous apercevrez des coffres, des points de récolte, mais aussi deux petites feuilles qui ne font pas partie du paysage habituel. En déterrant ces charmants Feuils, dont vous découvrirez le village musical pendant l'histoire, vous laisserez place à des récompenses et un joli pansement coloré là vous les avez trouvés.

Ce charmant endroit vous autorisera à vous y aventurer à plusieurs grâce au multijoueur. Pour vous y adonner, rendez-vous à la base et c'est ici que vous retrouverez vos amis. Nous avons réussi à jouer jusqu'à trois. Le Giganterrarium devient alors un immense terrain de chasse chronométré (50 minutes) pour y relever le plus de défis possibles jusqu'à l'apparition d'un défi divin qui se présente sous plusieurs formes. Même les Dédaléarbres sont explorables à plusieurs. Toutes ces mécaniques sont particulièrement bien orchestrées. Selon la vision avec laquelle on regarde Fantasy Life i: La Voleuse de Temps, peu importe où on tourne la tête, il y a quelque chose à faire. Ou alors, être épuisé par l'amoncellement de possibilités.

Fantasy Life i: La Voleuse de Temps est chronophage et épuisant à la fois par la multitude d’activités. Après une cinquantaine d'heures de jeu, il me reste le métier de mage à développer comme les autres. S'il tient bien son nom pour une autre facette, ce titre vous donnera une certaine joie par ces accomplissements, la facilité relativement agréable et tous ces espaces dingues à visiter. Tout est parfaitement entremêlé et bien maîtrisé de la part de Level-5. Il y a 13 ans, Fantasy Life, premier du nom, posait les bases sur ce qu'allait devenir la suite. Long, très long, très très long, mais particulièrement long.

Mention spéciale au multijoueur qui est aussi addictif que tout le reste, même s'il est cadré dans une ou deux activités seulement. Efficace !

Avec toutes ses occupations, l’histoire peut vite passer au second plan, voire disparaître de vos objectifs. C’est la beauté du jeu de rôle : se perdre dans la nature pour, au final, venir rouler sur le scénario. C’est une manière de jouer. Level-5 a bien fait les choses dans un sens, mais interconnecter plus de récits aux fonctionnalités aurait été de bon aloi.

Fantasy Life i: La Voleuse de Temps

S'il a fallu du temps à LEVEL-5 pour nous sortir un nouveau jeu, sans oublier qu'ils retardent tous les autres, hé bien celui-là laisse rêveur quant à la qualité de ses nombreuses fonctionnalités.

Qu'en est-il de la technique ?

Nous n’avons pas pu tester le jeu sur d’autres plateformes que la PlayStation 5. Et force est de constater que le jeu s’en sort plutôt bien. Il reprend dans les grandes lignes le style du premier jeu, avec en prime un lissage plus qu’appréciable. Les mondes du jeu sont gigantesques, et les limites se font sentir dans des cas habituels. En effet, dans le Giganterrarium, l’animation des ennemis peut parfois être saccadée. C’est le seul souci que nous avons pu relever durant notre test. En multijoueur, ce problème survient plus souvent. Gestion de plusieurs sessions oblige, cette technique permet de garder une bonne fluidité, et les monstres ne restent pas dans cet état très longtemps. D'autres problèmes mineurs de collisions surviennent aussi durant les ordres donnés aux autres personnages. Certains restent figés à leur rencontre.

Globalement, la direction artistique est toujours aussi plaisante. Nous reconnaissons la patte de LEVEL-5. Les personnages ne sont pas en reste, toujours aussi drôles : ils parviennent à nous faire rire d’un seul coup d’œil. Il en va de même pour les ennemis, toujours aussi inspirés et rafraîchissants. Le genre que l’on pourrait retrouver dans un MMORPG plus classique, avec la touche cartoonesque en plus. Et la petite nouveauté du titre, les Curiosités — sortes de chimères mi-objets, mi-humaines — font preuve d’une originalité à la fois drôle et sincère.

Les décors, quant à eux, restent extrêmement routiniers pour le genre. Mis à part les arbres et autres éléments de la nature dont nous vous parlions plus tôt, les boss arborent une esthétique des plus atypiques : un arbre ailé ou un gigantesque champignon au visage comique sortant du sol. Dommage que le reste de la flore n’ait pas cette fantaisie.

Malgré quelques années financières délicates, LEVEL-5 sait rebondir avec tous les jeux en préparation. Fantasy Life i: La Voleuse de Temps, avec tout le temps qu’on y passe, manque de dialogues vocaux. Seul Merlebleu baragouine quelques termes en anglais. Un peu simpliste, tant il y a du grain à moudre. Au minimum, les Curiosités et les personnages principaux auraient pu bénéficier d’une voxographie, plus immersive et convaincante. Cependant, Grou Grou est touchant par sa manière de se faire comprendre avec Darcos. Leina joue le cliché de la princesse à l’intellect forgé dans les livres. Même si l’absence de doublages fait perdre le poids du verbe à certains moments, LEVEL-5 parvient à nous communiquer des émotions par des biais différents. Nous aurions préféré des animations faciales plus vivantes, parfois elles semblent saccadées. Peut-être un exercice de style, peut-être voulu, mais difficile à accepter face à la qualité globale du titre. En guise de dernier point, la caméra limite la visibilité de l’horizon. En effet, elle se bloque à une certaine amplitude, ce qui pose, dans le cas de la découverte des tours de garde, un sérieux problème de conception.

Fantasy Life i, une aventure sans fin ?

À la rédaction, nous étions assez dubitatifs quant au retour de LEVEL-5. Entre l’utilisation abusive de l’IA générative et le modèle économique des jeux tels que Megaton Musashi et Inazuma Eleven, nous avions quelques réserves quant à la qualité globale de ce Fantasy Life i. C’est donc avec une grande surprise que le soft nous a conquis. De nombreuses heures de jeu se sont simplement dessinées, plusieurs soirées de suite, sans que l’ennui ne pointe le bout de son nez. Le jeu est généreux, addictif et chronophage, tout en restant sobre dans son exécution. Quel plaisir d’arpenter le Giganterrarium, seul ou à plusieurs, tout en relevant les défis, soumis aux chiffres décroissants de l’horloge.

« Allons-nous y arriver ? », disait Kuro.

Tandis que Naturel s’écriait : « Regarde, là-bas, un arbre légendaire ! »

Et nous foncions !

Même seul, le jeu ne joue pas l’avare. Les personnages supplémentaires sont tous complémentaires et suffisamment diversifiés pour offrir une aventure équilibrée et sereine.

La simulation de vie et le RPG ont toujours fait bon ménage (Harvestella, Rune Factory). Level-5 en a fait des caisses pour nous surprendre avec Fantasy Life i : La Voleuse de Temps. En 2012 sortait le premier opus, et force est de constater que le mélange fonctionne toujours aussi bien. Si le premier jeu proposait 12 emplois, là, il y en a deux de plus qui font pencher la balance du bon côté de l’appréciation. Il manque des petites choses ça et là, mais dans l’ensemble, c’est un jeu hautement addictif par sa quantité de réalisations possibles et l’addiction provoquée par le mode multijoueur.

C’est un jeu avec lequel le mot « ennui » est proscrit. Il y a toujours quelque chose à faire, que ce soit une quête, une chasse, un minerai légendaire, une zone inexplorée. Une réussite qui redore le blason d’une société que nous avions du mal à reprendre au sérieux et qui nous rassure.

De quoi être impatients et très excités par les prochains jeux tels que Decapolice ou encore Holy Horror Mansion, le fils spirituel de Yo-kai Watch.

Tu aimes notre site et tu veux nous aider ?
  • Rejoins notre Discord
  • Partage notre contenu ou rejoins-nous sur nos Réseaux Sociaux
  • Tu veux soutenir le projet, rejoins nos généreux donateurs sur Patreon

8.5 Fantasy Life i

  • Date de sortie (japon) : 21/05/2025
  • Date de sortie (Europe) : 21/05/2025
  • Développeur : LEVEL-5
  • Éditeur : LEVEL-5
  • Genres : Action, Simulation
  • Consoles : PS4, PS5, Switch, PC, Series, One
  • Scénario 70%
  • Technique 80%
  • Gameplay 90%
  • Plaisir 100%
  • La générosité du soft
  • L'humour
  • La durée de vie
  • L'interconnexion des mécaniques de gameplay
  • L'ambiance sonore
  • Le multijoueur en ligne
  • Le coop en local
  • La caméra dans le monde ouvert
  • Le manque de doublages
  • Les animations faciales
Naturel
Naturel

Bonjour,
Laurent dit "Naturel" ou encore "Renault". Créateur de jeux de mots et à l'humour douteux, mais toujours drôle ! J'aime faire des rapprochement entre jeux vidéos et société.
Fan de la licence Final Fantasy par laquelle j'ai commencé à jouer aux RPG japonais, sans savoir que c'en étaient.
Mes jeux préférés sont FFVIII et Tales of Vesperia, mais amateur de tous jeux vidéos, exceptées les simulations sportives.

Articles: 1534

Laisser un commentaire