Bravely Default: Flying Fairy a marqué toute une génération de fan de JRPG sur Nintendo 3DS en ressuscitant l’esprit des JRPG d’antan. Plus de dix ans après, son remaster HD débarque sur console moderne avec la délicate mission de faire cohabiter nostalgie et innovations. Dès les premières minutes, le constat est clair : cette version mise à jour est loin de se contenter d’une simple hausse de résolution. Elle parvient à rafraîchir un classique sans le dénaturer, en conjuguant améliorations visuelles, retouches ergonomiques et quelques surprises inédites. Pour un vétéran qui a arpenté Luxendarc en long et en large sur 3DS, replonger dans Bravely Default version 2025 procure un sentiment à la fois familier et neuf. Mais le charme opère-t-il toujours face aux standards actuels du JRPG ? C’est ce que nous allons voir, en jaugeant aussi bien les qualités intemporelles du titre que les limites de ce remaster.
Il suffit d’entendre les premières notes orchestrales et d’admirer la ville de Caldisla, perchée au bord d’une falaise, pour que la magie opère à nouveau. La direction artistique somptueuse d’Akihiko Yoshida, avec ses décors façon aquarelles et ses personnages « chibi », n’a rien perdu de son attrait. En haute définition, ces panoramas peinturlurés dévoilent des détails auparavant noyés dans la faible résolution de la 3DS. On redécouvre avec émerveillement la richesse des environnements, qu’il s’agisse des ruelles escarpées de Caldisla ou de l’immensité du grand gouffre ayant englouti le village natal du héros. Les arrière-plans dessinés à la main bénéficient d’un gain de netteté appréciable grâce à la HD, qui permet d’en apprécier les subtilités de texture et de couleur. Toutefois, ce lifting visuel a ses limites. En scrutant l’écran de près, on remarque parfois une légère mollesse dans l’image : certains décors trahissent leur origine sur une console portable et apparaissent un brin flous ou aplatis lorsqu’on les affiche en grand.
Square Enix a fait de son mieux pour retoucher ces assets d’époque, mais on reste loin du rendu ultra-fin d’un remake moderne. Après avoir été émerveillé ces dernières années par les pixels affûtés d’un Octopath Traveler ou les dioramas HD-2D de Live A Live, il faut admettre que Bravely Default affiche son âge sur le plan purement graphique. Cela dit, l’ensemble conserve un charme indémodable, à mi-chemin entre livre d’images vivant et hommage aux Final Fantasy de l’ère PS1. Les modèles 3D des personnages, s’ils restent simples, profitent également de la montée en définition : on distingue mieux les détails des costumes et les expressions, sans trahir le style épuré de l’original. Les somptueux décors façon aquarelle de Bravely Default gagnent en lisibilité dans cette version HD, malgré une légère patine due à leur résolution d’origine. L’atmosphère de Luxendarc n’en demeure pas moins enchanteuse.
Le véritable cœur du jeu, lui, n’a pas pris une ride. Bravely Default reste une ode aux JRPG classiques, avec son périple de quatre héros partant restaurer les cristaux élémentaires pour sauver le monde — un postulat archétypal qui rappelle instantanément les premiers Final Fantasy. On incarne Tiz, jeune rescapé d’un village anéanti par un gouffre surnaturel, accompagné d’Agnès la vestale déterminée à purifier les cristaux, de la téméraire Édea qui remet en question les ordres de son empire, et du mystérieux amnésique Ringabel.
Ce quatuor attachant confère une vraie dynamique à l’aventure, grâce à des interactions pleines d’humour et de personnalité. Les dialogues de groupe (les fameuses scènes facultatives) enrichissent encore ces relations, pour peu qu’on prenne le temps de les lire. Le scénario en lui-même reste globalement classique, avec ses gardiens de cristaux et son combat de la lumière contre les ténèbres, mais il se permet quelques audaces de mise en scène et un twist narratif intriguant en milieu de parcours. Ce retournement de situation, qu’on évitera de dévoiler ici, avait autant surpris qu’il avait divisé les fans à l’époque — notamment parce qu’il s’accompagnait d’une structure répétitive inhabituelle dans la progression. Sur ce point, le remaster n’apporte pas de modification majeure : la façon dont l’histoire se déploie demeure fidèle à l’original, avec ses qualités et ses écueils. Les joueurs qui n’avaient pas apprécié le endgame original, nécessitant de revivre plusieurs fois certains affrontements, constateront que cette construction reste intacte.
Néanmoins, le jeu offre toujours des moyens de mitiger cette redondance pour les moins patients : il est possible d’accélérer les scènes ou de les passer, ce qui réduit la lassitude lors des répétitions. Et il faut reconnaître que le scénario justifie en partie ce choix audacieux — en tant que critique, on regrette certes que la dernière partie du jeu s’étire artificiellement par ce biais, mais on comprend pourquoi les développeurs n’ont pas voulu y toucher dans cette réédition, au risque de dénaturer l’œuvre. Quoi qu’il en soit, l’histoire de Bravely Default conserve ce pouvoir de captiver suffisamment pour qu’on ait envie d’aller au bout, ne serait-ce que pour le plaisir de voir évoluer nos héros et de déjouer les plans machiavéliques du Duché d’Éternia. Et si l’effet de surprise n’est plus le même en 2025, la tendresse nostalgique qu’on éprouve pour cette aventure reste, elle, bien réelle – d’autant que le genre du JRPG classique est revenu sur le devant de la scène ces dernières années, rendant ce voyage moins unique aujourd’hui qu’il ne l’était en 2013.
Là où Bravely Default brillait, et brille encore, c’est sur le terrain des mécaniques de jeu. Son système de combat au tour par tour, fondé sur l’alternative Brave/Default, n’a rien perdu de son ingéniosité. Pour rappel, le concept consiste à gérer un stock de points Brave permettant à un personnage d’agir plusieurs fois en un seul tour. On peut choisir de temporiser en se mettant en Défaut pour accumuler des points, ou au contraire dépenser en une fois jusqu’à quatre actions via l’option Brave. Cette prise de risque calculée donne aux affrontements une dimension stratégique unique, où l’on jongle entre phases défensives et assauts débridés. Faut-il accumuler des tours pour préparer un puissant combo, ou attaquer d’emblée au risque de rester vulnérable ensuite ? Ce dilemme tactique permanent renouvelle les combats aléatoires comme les boss, en apportant ce petit frisson d’adrénaline lorsqu’on mise le tout pour le tout sur un enchaînement de coups surpuissants. Les ennemis ne sont d’ailleurs pas en reste et peuvent, eux aussi, abuser du système pour vous surprendre en enchaînant plusieurs attaques — gare aux monstres qui décident de Braver sans retenue et de punir un joueur imprudent.
En 2013, ce mécanisme Brave/Default était une bouffée d’air frais dans le JRPG tour par tour, au point d’influencer par la suite des titres comme Octopath Traveler des même créateurs. En 2025, il reste toujours aussi efficace et amusant, même si les vétérans y verront moins de nouveauté. Ce remaster n’altère en rien l’équilibrage finement dosé de ces combats : la difficulté est au rendez-vous sans être injuste, avec des boss exigeants qui peuvent vous surprendre si vous n’exploitez pas intelligemment toutes vos options. On apprécie que le jeu ne devienne pas trop facile sur la longueur — chaque donjon comporte son lot de rencontres périlleuses, obligeant à réfléchir ses actions.
Si les affrontements aléatoires vous semblent répétitifs, le jeu encourage à ajuster la difficulté à votre convenance. En effet, comme sur 3DS, plusieurs modes de difficulté sont proposés (et modifiables à tout moment), sans oublier la possibilité de personnaliser la fréquence des combats. Il est ainsi possible de réduire drastiquement le taux de rencontres. Cette option, jadis révolutionnaire, fait son retour — avec une petite nuance : on ne peut désactiver totalement les combats qu’après avoir un peu progressé, histoire d’éviter aux novices de se priver d’XP dès le début. Mais une fois débloquée, la fonction « 0% » permet de contrôler entièrement le rythme de l’aventure, au grand bonheur de ceux qui préfèrent explorer paisiblement ou grinder à leur guise. À l’inverse, les masochistes peuvent augmenter la fréquence jusqu’à 200% pour enchaîner les batailles et monter en niveau plus vite. Cette flexibilité de l’expérience, associée à la possibilité d’accélérer l’animation des combats jusqu’à 4×, rend le jeu beaucoup plus agréable à jouer qu’à l’époque — fini les longueurs, chacun module la cadence selon son envie. Notons que ces améliorations ne sont pas nouvelles en soi, mais le remaster les intègre d’emblée dans les raccourcis sans avoir à passer par les paramètres.
Si le système Brave/Default fait le sel des combats, c’est aussi l’incroyable système de jobs qui confère à Bravely Default sa richesse et sa profondeur. Au fil de l’aventure, nos quatre héros récupèrent des Astérisques en terrassant les boss de chaque chapitre, débloquant ainsi de nouvelles classes jouables. Chevalier, Mage Blanc, Voleur, Valkyrie, Invocateur, ou encore d’exotiques jobs comme Marchand ou Lamesort… On en compte plus d'une vingtaine au total, chacun apportant son lot de compétences uniques. Le plaisir réside dans la combinaison de ces jobs : on peut attribuer à chaque personnage un métier principal (qui détermine ses techniques actives en combat) et un métier secondaire en soutien, sans compter une palette de compétences passives piochées parmi tous les jobs maîtrisés. Les possibilités d’optimisation sont vertigineuses. Par exemple, rien n’empêche de créer un Mage Noir sachant voler, ou un Chevalier capable de se soigner lui-même. Les experts du genre s’en donneront à cœur joie pour imaginer des synergies, et même rejouer l’aventure avec des compositions différentes. Ce système, héritier spirituel de Final Fantasy V, était salué en 2013 pour son équilibre global et sa capacité à récompenser la créativité du joueur — et cela reste vrai aujourd’hui.
Mention spéciale d’ailleurs au combat automatique, toujours de la partie, qui permet d’automatiser certaines séquences de grind en enregistrant une suite d’actions à répéter. C’est l’une de ces petites fonctionnalités bienvenues qui montrent que, bien avant l’heure, Bravely Default savait respecter le temps du joueur — un atout qui s’apprécie d’autant plus dans ce remaster.
En dehors de l’aventure principale, le remaster n’est pas avare en contenu additionnel pour occuper les plus curieux. D’abord, il incorpore tout le volet annexe lié à Norende, le village à reconstruire. Dans la version 3DS, cette reconstruction se faisait via StreetPass en enrôlant les passants croisés ou en laissant la console en veille. Sur Switch 2, évidemment, plus de StreetPass : l’équipe a donc repensé la fonctionnalité avec un système en ligne. On peut désormais recruter automatiquement des villageois via la connexion internet, ce qui permet de rebâtir Norende et débloquer des objets spéciaux tout au long du jeu, comme auparavant. De même, la fameuse mécanique d'invitations est préservée : on peut toujours invoquer en combat le personnage d’un autre joueur en ligne pour qu’il vienne prêter main forte avec son attaque spéciale, ou envoyer ses propres coups de grâce à des amis. Ces fonctions en ligne modernisées garantissent que rien du contenu de l’original ne passe à la trappe.
La grande nouveauté de cette version HD, celle qu’aucun fan n’a pu connaître en 2013, c’est l’ajout de deux mini-jeux exploitant les fonctionnalités de la Nintendo Switch 2. Square Enix a choisi d’utiliser le fameux mode souris des manettes Joy-Con 2 pour proposer des petites expériences ludiques à côté de l’aventure principale. Sur le papier, l’idée peut surprendre — mais le résultat se révèle plutôt sympathique, bien qu’anecdotique dans l’ensemble. Le premier mini-jeu, intitulé Encouragements Lumineux - Attrape en rythme, est un jeu musical loufoque où l’on doit encourager un personnage qui danse sur scène. Concrètement, le joueur agite les deux Joy-Con (tenus séparément, un dans chaque main) pour attraper des symboles en rythme, un peu à la manière d’un Theatrhythm déjanté. Par moments il faut presser alternativement les gâchettes au bon timing, ou même tracer un lien entre les deux curseurs de souris pour englober des cercles à l’écran. Le tout se fait sur quelques morceaux emblématiques de la bande-son du jeu — autant dire qu’entendre un medley de Revo en tapant frénétiquement des mains a de quoi faire sourire.
Ce mini-jeu de rythme est visuellement très coloré et assez amusant, surtout en mode coopératif improvisé : rien ne vous empêche en effet de partager les manettes avec un ami, chacun contrôlant un curseur, pour rigoler à deux en essayant de suivre la cadence. La précision des contrôles souris n’égale pas celle d’un vrai pointeur PC, mais l’ensemble reste jouable et on se prête volontiers au jeu le temps de quelques sessions, ne serait-ce que pour admirer Agnès ou Édea dans des saynètes inédites pleines d’énergie.
Le second mini-jeu, Ringabel et sa croisière déroutante, adopte une approche différente : il s’agit d’une sorte de simulation de pilotage d’aéronef en vue subjective, où vous êtes aux commandes d'un vaisseau. Le but est de traverser des anneaux de vol tout en gérant les instruments farfelus de votre cockpit. Concrètement, on utilise là aussi les deux Joy-Con en mode souris pour interagir avec divers éléments du tableau de bord : tourner le gouvernail, ajuster un levier d’altitude, resserrer un boulon qui menace de sauter, appuyer sur des boutons quand le jeu l’indique… Bref, c’est un vrai chaos multitâche qui s’installe, rappelant un peu les jeux de type WarioWare ou les stages improbables d’un Mario Party. C’est un mini-jeu plus orienté sur le score où il faut tenir le plus longtemps possible sans crasher l’aéronef, tout en satisfaisant les demandes des membres de l’équipe. Le concept est étonnamment prenant pour qui aime les défis un peu fous, et on se surprend à retenter plusieurs fois l’expérience pour améliorer son score et comprendre les petits trucs qui allongent la survie.
Globalement, ces deux mini-jeux remplissent bien leur rôle de bonus : ils apportent une touche de fun décalé et exploitent intelligemment les spécificités matérielles de la Switch 2, sans empiéter sur le reste du jeu. Ils ne constituent clairement pas l’argument d’achat principal du remaster, mais leur présence est appréciable pour souffler entre deux donjons. D’autant que Square Enix a eu la bonne idée de les récompenser : en y jouant, on peut débloquer diverses améliorations utiles dans l’aventure principale, ainsi que des notes de lore supplémentaires dans le journal de D qui étoffent l’univers. Un moyen malin d’inciter les fans à s’y essayer, sous peine de passer à côté de quelques bribes d’histoire inédites. Rassurez-vous, rien de fondamental ne se cache derrière ces mini-jeux, mais les complétionnistes apprécieront d’y trouver un nouvel éclairage sur le background de Luxendarc ou des astuces de gameplay.
Sur le plan technique, Bravely Default: Flying Fairy HD Remaster se montre globalement irréprochable. Le passage sur un hardware plus puissant lui offre une seconde jeunesse côté performance. Terminé l’aliasing prononcé et le frame rate parfois chancelant de la 3DS : désormais, le jeu tourne comme un charme, avec une fluidité exemplaire. Les déplacements dans les villes et les donjons sont d’une netteté appréciable, et les combats, même les plus chargés en effets visuels, restent animés à un framerate constant et élevé — aux alentours de 60 images par seconde d’après nos impressions. Cette souplesse apporte un confort de jeu, notamment lors des accélérations de combat où l’on pourrait redouter des saccades : rien de tel ici, le moteur encaisse sans broncher les vitesses x2 ou x4. Les temps de chargement sont quant à eux pratiquement inexistants ou très brefs, ce qui fluidifie encore l’expérience. On sent que le jeu, peu gourmand à l’origine, tire parti de la puissance supplémentaire pour éliminer les dernières frictions.
Côté interface, l’adaptation sur un seul écran est un sans-faute. Les développeurs ont conservé la lisibilité du double affichage en repensant astucieusement l’UI : la mini-carte et les infos autrefois affichées sur l’écran inférieur de la 3DS trouvent ici leur place sans encombrer l’écran principal. Par exemple, la carte du donjon peut s’afficher en surimpression et à différentes tailles. En combat, l’HUD retravaillé aligne désormais les panneaux des personnages au bas de l’écran, libérant le champ de vision sur l’action tout en rappelant efficacement l’essentiel (PV, PM, PB disponibles). On note même quelques ajouts ergonomiques bienvenus, comme l’affichage en permanence du niveau de chaque héros lorsqu’on explore les donjons, ou un bouton “Tout soigner” dans les menus qui permet de restaurer l’équipe en une touche après un combat en utilisant automatiquement les sorts ou objets nécessaires. De petites touches qui facilitent la vie et montrent l’attention portée au confort de jeu. Globalement, l’interface se révèle claire, moderne, sans trahir l’esthétique d’origine — les nostalgiques retrouveront les menus au style épuré et les jolis icônes de job tels quels, simplement mis aux normes HD. On pourrait presque croire que le jeu a toujours été pensé pour un grand écran tant tout s’y intègre naturellement. Quant à l’aspect sonore de l’interface (bruitages de navigation, etc.), il demeure familier et contribue à cette plongée nostalgique.
Abordons justement le son, un domaine où Bravely Default n’a jamais eu à rougir. La bande originale magistrale composée par Revo est toujours de la partie, inchangée, pour notre plus grand bonheur. Des thèmes d’exploration empreints de mélancolie aux musiques de combat survoltées aux accents de rock symphonique, chaque piste sonore sublime l’aventure et reste gravée en tête des années après. Qui peut oublier l’entêtant violon du thème « Conflict’s Chime » en combat, ou la puissance de « That Person’s Name Is… » lorsqu’un boss entre en scène ? Cette OST était l’un des atouts les plus acclamés du jeu original, et elle traverse le temps sans fausse note. Un bref extrait chanté par le groupe Linked Horizon, mené par Revo, sur le morceau That Person’s Name Is… suffit à donner un aperçu de la qualité de la bande originale.
Le remaster profite d’ailleurs d’une qualité audio non compressée, bien supérieure à celle qu’on avait sur la petite cartouche 3DS — jouer sur console de salon avec un bon système sonore permet d’apprécier toute la richesse des orchestrations, jusqu’aux guitares endiablées soutenant les affrontements. Les voix (anglais ou japonais au choix) sont également de retour, et si le jeu ne propose pas de doublage français, les textes en français issus de la localisation de 2013 sont bel et bien inclus. Cette traduction française demeure globalement de qualité, avec des touches d’humour bien trouvées. On décèlera bien quelques tournures un peu vieillottes ou de menues erreurs, héritage d’une époque où la localisation de JRPG n’était pas toujours exemplaire, mais rien qui n’entrave la compréhension ou le plaisir du récit. Les amateurs de VO, eux, apprécieront la prestation des seiyuu japonais ou des comédiens anglais, selon leur préférence : le remaster ne modifie en rien ces enregistrements.
Au final, Bravely Default: Flying Fairy HD Remaster réussit le pari de faire cohabiter le charme rétro d’un JRPG vénéré avec les exigences du public moderne. En tant que joueurs aguerris, nous avons retrouvé avec plaisir cette aventure à l’ancienne, au tour par tour exigeant et au scénario classique, tout en appréciant les améliorations substantielles qui rendent l’expérience plus fluide et adaptable qu’autrefois. Le jeu de base reste exceptionnel par bien des aspects — système de combat novateur, job system foisonnant, musique mémorable – et ce remaster en renforce encore les points forts grâce aux apports techniques et l’intégration de toutes les quality of life attendues. Mieux, il se permet d’ajouter du contenu sans toucher au canon : les mini-jeux inédits, sans être révolutionnaires, apportent une touche d’originalité et montrent que Square Enix ne s’est pas contenté du minimum syndical pour cette ressortie.
Pour autant, tout n’est pas parfait dans le royaume de Luxendarc version 2025. Les limites du remaster sont principalement celles du jeu originel lui-même : une progression qui tourne un peu en rond sur la fin, quelques pics de répétitivité que même la meilleure des HD ne peut effacer, et une histoire héroïque qui, hors effet nostalgie, apparaît moins inoubliable aujourd’hui dans un paysage où les JRPG traditionnels foisonnent de nouveau. Visuellement, on l’a dit, le jeu trahit par moments son âge — ne vous attendez pas à un remake somptueux, on est bien sur un remaster qui ravive l’existant sans le réinventer.
À l’heure où certains classiques bénéficient de refontes intégrales, ce Bravely Default HD fait le choix de la fidélité absolue : cela plaira aux puristes attachés à l’esthétique originelle, mais pourrait laisser les autres sur leur faim quant à la refonte graphique modeste. On aurait pu espérer, par exemple, de nouveaux modèles 3D encore plus détaillés ou des illustrations de décors retravaillées pixel par pixel ; au lieu de quoi, on obtient surtout un grand coup de polish et de la mise à l’échelle. Est-ce un défaut rédhibitoire ? Pas vraiment, car l’essentiel — le gameplay et l’univers — l’emportent haut la main. Il faut également souligner que Square Enix propose le titre à un prix « réduit » (environ 40€), ce qui reflète honnêtement la nature du produit : un remaster soigné mais pas une production triple A. À ce tarif, difficile de bouder son plaisir, surtout si l’on n’a jamais eu la chance de jouer à l’original.
Jeux liés à cet article
- Rejoins notre Discord
- Partage notre contenu ou rejoins-nous sur nos Réseaux Sociaux
- Tu veux soutenir le projet, rejoins nos généreux donateurs sur Patreon
Bravely Default HD Remaster
- Date de sortie (japon) : 05/06/2025
- Date de sortie (Europe) : 05/06/2025
- Développeur : Square Enix
- Éditeur : Square Enix
- Consoles : Switch
- Scénario 70%
- Technique 70%
- Gameplay 90%
- Plaisir 90%
- Système de combat brillant
- Direction artistique charmante
- Bande-son inoubliable
- Remaster techniquement solide
- Interface bien optimisée
- Grande liberté de rythme
- Fin de jeu répétitive
- Modèles 3D des personnages trop lisses