Édito, J-RPG mobiles
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Édito 60 - Fermeture en chaîne des J-RPG mobiles, la décadence d'un modèle économique toxique !

Pour ce 60e édito, nous prenons un chemin particulièrement glissant. Vous le savez, les plus grands éditeurs de RPG japonais se plaisent à proposer des J-RPG mobiles prenant leur source dans les licences les plus appréciées du grand public. Un problème réside pourtant, ces jeux fortement coûteux de par leur modèle économique n’offrent bien souvent qu’une maigre année de mises à jour, parfois un peu plus. Naturel et Kuro parcourront quelques-unes des récentes fermetures tout en essayant de démystifier le genre.

Le gacha en bref

C'est un modèle économique qui vous propose moyennant finance de gagner des éléments de gameplay tels que des personnages, armes, objets... de manière aléatoire à des taux extrêmement bas. Les payements se passent dans une boutique en jeu. Vous achetez de la monnaie propre à celui-ci pour vous écarter de l'impact que peut avoir l'achat avec de l'argent réel.

Des J-RPG mobiles à faible durée de vie

Comme nous ne sommes pas de fervents admirateurs de la mécanique de gacha, et pour cause à travers tout ce qu’elle représente, nous sommes partis à la recherche des tarifs proposés par ces différents jeux. Il semble y avoir une certaine pudeur de la part des développeurs et des joueurs à divulguer les prix sur internet. Étant anciens joueurs de Genshin Impact, nous nous sommes basés sur les prix appliqués et applicables pour ce gacha. Et il va sans dire que les sommes sont exorbitantes à la vue de la maigre consistance du contenu proposé.

Sin Chronicle, un J-RPG mobile au tour par tour développé par Sega, propose le même genre de tarification. Exclusivement en japonais, le jeu est décrié par ses utilisateurs tant le système récompense peu les joueurs. Et c’est un des principes même du modèle économique proposé. Fournir le minimum de gratifications possibles pour tenir le joueur en haleine, mais ne pas trop le récompenser. Tout en gardant à l’esprit que ce jeu service n’a bénéficié que d’une durée de vie d’un an et deux mois. Imaginez donc l’état psychologique d’un joueur ayant dépensé plusieurs centaines d’euros pour pouvoir en profiter un maximum. Se voyant, malencontreusement, privé de tous les avantages gracieusement payés, ainsi que l’impossibilité de continuer son aventure.

Sin chronicle, J-RPG mobile

Echoes of Mana, le gacha de la licence emblématique de Square Enix, n’a, quant à lui, proposé qu’une durée de vie de 10 mois. Pourtant, sa tarification était, elle aussi, excessive, allant pour le plus grand nombre de gemmes à une somme avoisinant les 100 euros. Avec des visuels simplistes et un gameplay extrêmement redondant, nous pouvons nous poser la question de l’intérêt de dépenser de tels montants. La série Mana est une licence très appréciée par les fans, mais le système économique de son spin-off mobile aura réduit à néant les efforts de Square Enix pour la ramener à la vie.

Echoes of Mana, J-RPG mobiles

Évidemment, si vous vous attendiez à un gameplay révolutionnaire, ce n’est sûrement pas dans ces J-RPG mobiles que vous le trouverez. En effet, le travail apporté par les développeurs se veut extrêmement réduit, poussant la marge bénéficiaire à son paroxysme.

Bravely Default: Brilliant Lights un autre J-RPG mobile de Square Enix n'aura duré qu’une seule année. Reprenant exactement les mêmes visuels que pour le RPG sorti sur 3DS, il ne nécessita donc pas d’un temps de développement excessif pour porter le jeu sur appareils mobiles. 44 personnages à collectionner et à acheter en magasin au prix de 2000 “Currency”, devise du jeu. Soit 88 000 currency pour obtenir tous les personnages de la licence… Comptez 1000 Currency de plus pour les costumes, uniquement cosmétiques. Le gacha de Bravely Default: Brilliant Lights se développe autour des armes qui possèdent leurs propres tirages, avec sa propre monnaie virtuelle… qui vous coûtera votre argent bien réel !

Bravely Default, J-RPG mobiles

Du casino au J-RPG mobile, il n'y a qu'un pas !

Des J-RPG mobiles si peu chers à produire et pourtant extrêmement coûteux pour l’utilisateur final. À l’image d’une machine à sous que l’on actionne frénétiquement le temps de voir s'aligner la combinaison du triple 7 emblématique. Nous y sommes, enfin presque… La promesse faite par cette même machine est de vous enrichir, vous proposant de temps à autre de récupérer votre mise. Dans le gacha, le vice en est bien pire, car tout ce que l’on vous promet est de bénéficier d’un plaisir de jeu normal, à l’image d’une expérience console classique. En plus d’être extrêmement grindy, ces jeux vous demandent un investissement en temps anormal. Des notifications vous poussent constamment à démarrer l’application pour récupérer de maigres miettes. L’obligation de lancer le soft au moins une fois par jour pour ne rater aucun avantage n’est là que pour vous influencer vers la boutique en jeu et créer en vous une forte dépendance. Ce calcul si fin de la frustration que peuvent ressentir les joueurs n’est que très peu tolérable quand on sait à quel point son état psychologique peut être malléable. Entretenir une certaine difficulté, légère, poussant à faire croire que le temps de grind sera amplement suffisant, mais au final trop long et exaspérant, cheminant le joueur vers une dépense excessive.

Conclusion : fin de service !

Il y a quelques années, l’émergence des J-RPG mobiles est venue polluer le monde vidéoludique. Las Vegas est le lieu incontesté pour cette activité ! Maintenant porté sur nos écrans (consoles, téléphones), le gacha est à portée de doigts à chaque moment de la journée ! Énergivore, chronophage, les J-RPG le sont aussi, mais seul le prix du jeu est à payer. Là, si le jeu se veut “gratuit” au téléchargement, le vice vous poussera à dépenser votre argent pour bénéficier d'une progression clémente ! Est-ce vraiment là l’essence des jeux vidéos que nous recherchons ? Avec toutes ces fermetures de services, nous pouvons penser que ces jeux ne sont rapidement plus lucratifs. Bien là la preuve que la faiblesse de leur conception n'est en aucun cas l'amie du joueur, mais plutôt de son portefeuille.



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Naturel
Naturel

Bonjour,
Laurent dit "Naturel" ou encore "Renault". Créateur de jeux de mots et à l'humour douteux, mais toujours drôle ! J'aime faire des rapprochement entre jeux vidéos et société.
Fan de la licence Final Fantasy par laquelle j'ai commencé à jouer aux RPG japonais, sans savoir que c'en étaient.
Mes jeux préférés sont FFVIII et Tales of Vesperia, mais amateur de tous jeux vidéos, exceptées les simulations sportives.

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