Test de Final Fantasy XVI - Valisthéa, Ouvre tes Portes à l'Aventure !

Il y a un temps pour tout. Un temps à travers lequel chacun se sent libre de vivre des aventures passionnantes. Poser le pied à terre et se relever. Croire encore que tout est possible. J'ai fait la rencontre de Clive, prématurément... Suis-je chanceux, ou simplement un autre être humain qui plongera dans l'oubli après la déferlante si attachante de la 16e Fantaisie Finale ? Encore quelques pas et je m'approchai de cette ombre si chaleureuse du primordial, que sa puissance me frappa de plein fouet comme la charge de chocobo sur la microscopique granule de poussière que je suis. Je regarde le livre et ce que je vois n'est pas un nouveau chapitre, mais une époque qui se clôture sur une licence pour accueillir ce qui sera sa mystérieuse progéniture, Final Fantasy XVI !

Chapitre 1 - Final Fantasy XVI, un enfant chéri, un enfant sacrifié...

Final Fantasy XVI se déroule dans le nouveau monde de Valisthéa, caractérisé par ses montagnes imposantes et ses plaines cristallines. Le territoire est divisé en six nations distinctes, chacune possédant un Cristal-Mère différent : l'Archiduché de Rosalia, le Saint-Empire de Sangbrèque, le Royaume de Valœd, la République de Dalméquie, le Royaume de Fer et le Dominion du Cristal. Bien que ces nations soient en paix, cet équilibre est menacé par l'arrivée redoutable du Fléau Noir.

Chaque nation abrite un Émissaire, un être humain lié à un Primordial. Ces Primordiaux, également connus sous le nom d'invocations emblématiques de la série, comme Ifrit ou Ramuh, jouent un rôle central dans le conflit présenté dans cet univers.

Dès les premiers instants, le récit vous plonge dans un univers ravagé par la métastase, et la tension, bien qu'adoucie par la présence de jeunes enfants, reste très palpable. Clive Rosfield, le fils aîné de l'archiduc de Rosalia et protecteur de son frère cadet Joshua, Émissaire du Phénix, évolue dans un climat tumultueux. La relation complexe entre Clive et sa mère, Anabella, est également explorée dès le début du scénario.

Alors que Joshua est considéré comme l'élu en tant qu'Émissaire du Phénix, Clive est relégué au second plan, créant un fossé émotionnel entre lui et sa mère. Quant à Elwin, le père de Clive et Joshua, il manifeste une tendresse évidente envers Clive, malgré son statut d'archiduc. N'oublions pas le personnage de Jill, l'amie d'enfance des deux frères, qui apporte une touche de douceur et qui se montre sensible à la maladie de Joshua et à l'indifférence totale d'Anabella envers son aîné.

Nos héros seront ensuite confrontés aux choix des puissants de Valisthéa, ce qui les plongera dans une situation d'urgence qui les forcera à mûrir rapidement. Ces enfants, sacrifiés en raison de leur puissance, deviennent des armes de destruction massive et des atouts géopolitiques puissants pour l'Archiduché de Rosalia.

Plus tard, lors d'une mission, le père de Clive est assassiné par des traîtres infiltrés dans leur camp. Joshua, submergé par la tristesse et la rage, perd le contrôle de son Primordial et, désespéré, décime tout sur son passage. C'est à ce moment-là qu'un personnage encore inconnu, qui se révèle être l'Émissaire d'Ifrit, tente d'arrêter Joshua. Cela entraîne la mort de ce dernier. Clive, impuissant face à l'affrontement titanesque qui se déroule devant ses yeux, bat en retraite. Pour lui, commence une nouvelle aventure, celle d'un grand frère accablé par un désir violent de vengeance...

Le monde de Valisthéa, au-delà de sa taille, propose des problématiques qui, elles, sont bien à l'échelle humaine. Les pourvoyeurs, les marqués, sont des personnes ayant des affinités avec l'utilisation des cristaux. Certains pays les traitent comme des humains, d'autres comme des esclaves. Cet aspect ajoute de la granularité à l'univers. Cet écosystème, tantôt dramatique, tantôt cruel, dépeint le genre humain dans ce qu'il a de plus sombre.

Comment ne pas s'attacher au personnage de Clive, si sensible et si fort, qui brandit l'épée par amour pour son frère disparu ? Lui=même, qui fut l'élu, le préféré de sa mère, l'héritier du trône de Rosalia. Comment ne pas apprécier l'humilité de ce jeune homme de sang royal si proche de son peuple, que la gêne envahit lorsqu'il est confronté aux manières de ses sujets ? L'écriture des personnages de Final Fantasy XVI est sans aucun doute la preuve que la narration de ce dernier opus surpasse celle des quelques précédentes productions du studio.

Chapitre 2 - L'aisance de l'action, la fluidité du gameplay

Une exploration conditionnelle et atypique

L'aspect de l'exploration est l'un des points que j'ai le moins appréciés dans Final Fantasy XVI. En effet, le déplacement à travers le vaste continent de Valisthéa se fait principalement grâce à l'option du menu appelée Mappemonde. Cela permet d'avoir une représentation assez réussie de la vaste zone géographique du jeu. Cependant, contrairement à d'autres productions qui suivent la même structure, telles que Tales of Arise ou plus récemment Star Ocean The Divine Force, où l'on peut passer d'une zone à l'autre du jeu à travers des portes ou d'autres frontières, ici, le jeu vous incite principalement à utiliser la Mappemonde.

Cette approche entraîne une perte d'immersion, car il n'y a pas de réelle progression entre les lieux interconnectés pour donner une impression de continuité. En somme, l'exploration n'est pas le point fort de Final Fantasy XVI, et cela se ressent notamment dans cette approche de déplacement à travers la Mappemonde. De plus, un autre aspect décevant de l'exploration réside dans le contenu limité des zones. Les coffres sont rares, et bien que la faune soit assez variée, rien ne nous incite réellement à explorer les lieux en profondeur, à moins de vouloir simplement admirer les magnifiques décors qui nous entourent.

Des quêtes secondaires tantôt oubliables, tantôt importantes

La qualité des quêtes secondaires est nettement inférieure à ce que l'on peut trouver dans des franchises telles que The Witcher ou Skyrim. Bien que nous évitions heureusement les sempiternelles quêtes de type FedEx où il faut simplement transporter des objets d'un point A à un point B, la scénarisation des quêtes reste extrêmement simpliste. Je ne comprends pas comment le fait de servir des plats ou de sauver des paysans peut être intéressant dans le contexte d'une guerre où le protagoniste est censé être celui qui sauvera le monde. En revanche, certaines quêtes secondaires offrent des fonctionnalités supplémentaires que l'on aurait tort de manquer. Globalement, même si la scénarisation est en-deçà de ce que peut proposer la trame principale, les quêtes annexes restent un bon moyen de récolter de l'expérience rapidement.

Des options d'accessibilité dont nous pouvions nous passer

On peut se demander si ce que propose Final Fantasy XVI n'est pas simplement une nouvelle version de ce que la plupart des J-RPG d'action actuels offrent, et il y a une part de vérité en cela. Le jeu se distingue par sa simplicité, avec des combats d'action accessibles. Bien qu'il n'y ait pas de niveaux de difficulté spécifiques, le jeu propose des accessoires spéciaux qui peuvent faciliter les choses.

Par exemple, il existe un accessoire qui permet des esquives automatiques à la manière de Nier Automata, ainsi qu'un autre qui fait agir Talgor de manière autonome. Cependant, après de longues sessions de jeu, je vous recommande de ne pas utiliser ces accessoires. En effet, leur utilisation enlève tout le plaisir de se surpasser et réduit considérablement la difficulté du jeu.

Un système de combat fluide

Si vous avez déjà plongé dans l'univers d'Ys IX, Ys VIII ou Tales of Arise, les affrontements de ce jeu ne vous seront guère étrangers. Les mécaniques de combat se résument à trois actions simples : esquiver, attaquer et sauter. S'ajoutent à cela une attaque à distance, dont l'effet varie en fonction du Primordial activé, ainsi qu'un mouvement spécial, tel qu'un déplacement rapide, réservé au premier Primordial (gardons le secret pour les autres... NDLR). Les compétences des Primordiaux sont quant à elles aisément accessibles en appuyant simplement sur la touche R2 en combinaison avec la touche d'action appropriée.

Quand les Primordiaux s'intègrent au gameplay

En ce qui concerne votre progression, tout au long de votre périple, vous acquerrez le pouvoir de plusieurs Primordiaux. Chacun d'entre eux possède son propre arbre de compétences (en plus de celui du héros), vous offrant ainsi la possibilité de débloquer des améliorations et de nouvelles capacités. Cependant, là où les choses deviennent réellement intéressantes, c'est dans l'utilisation de ces compétences lors des combats.

Clive, en tant qu'émissaire particulier, a la capacité de s'approprier plusieurs Primordiaux et de passer aisément de l'un à l'autre à tout moment. En appuyant simplement sur la touche L2, vous pouvez changer de panel de compétences pour vous adapter de manière optimale aux ennemis qui se dressent devant vous. Toutefois, ces capacités sont soumises à des temps de recharge, ce qui vous oblige à les utiliser avec discernement au moment opportun.

Parlons maintenant de ces moments : chaque ennemi possède une jauge qui, une fois épuisée, les immobilise brièvement. C'est à ce moment précis qu'il est particulièrement intéressant d'utiliser les compétences des Primordiaux. De plus, vos esquives bien exécutées vous ouvriront des fenêtres pour des contre-attaques infligeant des dégâts considérables. L'utilisation des combos, que vous apprenez au travers de vos arbres de compétences, revêt également une importance capitale pour réduire drastiquement la durée des affrontements.

Dans Final Fantasy XVI, vous aurez la possibilité de créer des accessoires à la forge qui apporteront des actions supplémentaires lors des esquives. Le système de combat devient particulièrement gratifiant lorsque vous enchaînez plusieurs compétences de manière stratégique. Par exemple, vous pourrez utiliser certaines actions pour immobiliser vos adversaires, puis leur infliger des marqueurs de foudre interconnectés qui se déclencheront lors de votre attaque suivante. De plus, en équipant un accessoire spécial, vous pourrez enflammer votre épée après une esquive réussie, ce qui entraînera une augmentation temporaire de vos statistiques, et vous pourrez alors utiliser une attaque puissante en guise de final, suivie d'une immobilisation. Ne vous laissez pas décourager par le nombre limité de compétences par Primordiaux, car c'est l'intelligence avec laquelle vous orchestrez vos attaques successives qui vous procurera le plus de satisfaction. Ces particularités vous seront d'une grande aide lors de votre première partie, mais elles deviendront indispensables si vous décidez de vous lancer dans le New Game Plus.

Plus tard dans l'aventure, vous découvrirez un Clive nouveau possédant une bien meilleure maitrise de son Primordial. Je tiens tout de même à taire la manière dont il acquiert ce nouveau pouvoir, mais sachez qu'il est réellement dévastateur. Plusieurs jauges se rempliront lorsque Clive porte des coups. Une fois l'une d'entre elles remplie, Clive entrera en Transcendance. Celle-ci est une nouvelle transformation possédant toutes les capacités du Primordial, mais sous forme humaine. Lors de cette phase, vos coups et la vitesse de déplacement seront hautement multipliés.

Enfin, Je vous recommande vivement d'éviter les adversaires qui possède une jauge d'immobilisation. Ce n'est pas tant en raison de leur difficulté, mais plutôt parce que le niveau de l'adversaire détermine le nombre de points d'expérience que vous recevez. Il est préférable de vous concentrer sur des groupes d'ennemis classiques, car ils vous rapporteront davantage de points d'expérience en moins de temps en raison de leur nombre plus élevé.

Les affrontements de Primordiaux

La fonctionnalité phare de Final Fantasy XVI réside dans les combats contre les Primordiaux. Leur aspect cinématographique est opulent et somptueux. L'aspect purement action de ces combats s'en voit simplifié par rapport aux affrontements classiques. Les options d'action disponibles sont un peu plus restreintes. Entre attaques,  esquives, compétences et QTE qui surviennent de temps à autre, le dynamisme s'en voit tout de même sublimé !

J'ai réellement l'impression que ces combats grandioses sont conçus avant tout pour en mettre plein la vue au joueur. Toujours est-il que ce sont des portions que nous attendons toujours avec beaucoup d'impatience tant la mise en scène est riche. Dommage que les QTE soient, cependant, beaucoup trop simples.

Une approche intéressante de rejouabilité

Une fonctionnalité qui m'a véritablement surpris, et qui vient compenser la progression par chapitres que nous avons pu observer dans Final Fantasy VII Remake, est la possibilité de revisiter les chapitres clés de l'histoire. Non pas dans des modes de difficulté différents, mais de différentes manières. Le mode de revisite de niveaux vous permet de refaire un chapitre avec l'expérience et le niveau actuel de Clive.

Cela vous offre, d'une part, la possibilité d'accumuler davantage d'expérience, mais également de mieux appréhender les éléments scénaristiques importants de ces chapitres. Un autre mode, appelé Arcade, vous permettra de vous surpasser lors des combats. En effet, vos enchaînements seront évalués selon un système de score rappelant celui de Devil May Cry. Pour être tout à fait sincère avec vous, j'ai seulement effleuré ce dernier mode. J'ai consacré beaucoup plus de temps à la recherche de parcours de grind optimisés qu'à m'amuser à rejouer les niveaux. Cependant, je dois avouer que cette proposition reste intéressante.

Une progression limitée

L'utilisation de potions et autres objets de soin et de renforcement s'effectue à l'aide des flèches directionnelles. Dans un souci de freiner la progression du héros, les concepteurs ont décidé de limiter le nombre de consommables pouvant être transportés dans l'inventaire, s'inspirant ainsi des RPG tels que la série des Souls ou plus récemment Elden Ring. Cependant, ce qui m'a le plus dérangé est la restriction inhérente à l'acquisition d'expérience. Si vous surpassez vos adversaires en niveau, il vous sera extrêmement ardu d'accumuler suffisamment d'expérience pour passer au niveau supérieur. En effet, les ennemis octroient une quantité d'expérience dérisoire. Cette démarche vise à éviter de vous retrouver au niveau 40 dès le deuxième chapitre. En suivant cette logique, les quêtes principale seront très généreuses en points d'expérience.

Pour les amoureux du grind !

En ce qui concerne le grind, trouver un lieu des chemins optimaux peut parfois prendre du temps. Les ennemis ne réapparaissent que lorsque vous utilisez votre carte pour vous déplacer rapidement vers un point de téléportation. En réalité, le jeu ne vous incite pas directement à vous adonner à la pratique. Si c'est là votre petite faiblesse (sachez que c'est également la mienne), vous devrez scruter attentivement les zones afin de dénicher des parcours optimaux, évitant ainsi de perdre un temps précieux sur de longues distances.

Une autre limitation que l'on peut constater réside dans les chapitres rejouables. Lorsque vous décidez de revisiter un scénario, l'expérience acquise sera considérablement réduite. En fin de compte, l'équipe de Yoshida, dans son souci de se rapprocher du RPG grand public, nous propose, à l'instar de jeux AAA tels que God of War 4 et 5, de nous affranchir de la répétition d'affrontements, afin de privilégier une progression beaucoup plus linéaire et accessible. En revanche, rien ne vous empêche de vous atteler à quelques sessions génocidaires, car contrairement à licence de Santa Monica Studio, les zones revisitées affichent à nouveau les ennemis précédemment vaincus.

La chasse, tout un contrat !

Plus tard dans l'aventure, votre gentil Mog vous proposera des contrats de chasse. Ces monstres rares vous offriront une petite dose de défi. Ces créatures seront identifiées par un niveau de difficulté basé sur l'ordre alphabétique. L'avantage, contrairement aux quêtes qui, elles, bénéficient d'un suivi, est que les contrats de chasse vous poussent un peu plus à explorer Valisthéa, un petit plaisir que j'ai eu tout le loisir d'apprécier durant mon aventure.

Chapitre 3 - Final Fantasy XVI, artistiquement, c'est bien du médiéval-fantastique

Une véritable œuvre cinématographique

D'un point de vue purement visuel, il est indéniable que la réalisation graphique de Final Fantasy XVI atteint des sommets de sublime. Les décors qui nous sont présentés sont le fruit d'un travail minutieux, offrant un monde médiéval où le réalisme prévaut sur le fantastique. Chaque élément est soigneusement conçu, depuis les détails architecturaux des villes jusqu'aux paysages désertiques ou forestiers. C'est dans ces moments-là que l'immersion atteint son apogée, nous plongeant corps et âme dans cet univers épique.

Les tailles de zones peuvent aller d'immenses à minuscules. Et même si la verticalité n'est pas toujours de la partie, le sentiment de grandeur est réellement impressionnant. Dans les donjons, il se peut que vous vous retrouviez dans des salles gigantesques parsemées de détails, si bien, qu'un temps d'arrêt s'impose pour pouvoir en contempler l'ensemble.

Les cinématiques, quant à elles, sont une véritable prouesse artistique. La mise en scène est parfaitement maîtrisée, capturant l'essence même de chaque moment clé de l'histoire. Les jeux de lumière, les mouvements de caméra et les expressions des personnages contribuent à créer une atmosphère captivante, digne d'un véritable spectacle cinématographique.

La diversité des biomes rencontrés tout au long du jeu est également un point fort. Que l'on se retrouve dans une forêt profonde ou au cœur d'une métropole moyenâgeuse, chaque environnement est soigneusement élaboré pour offrir une expérience visuelle unique. Cette variété permet de découvrir des paysages contrastés, renforçant ainsi l'immersion et l'exploration du vaste monde de Valisthéa.

En ce qui concerne les personnages, ils sont empreints d'un charisme certain. Leurs traits sont finement détaillés, et leurs animations reflètent leur personnalité distincte. Cependant, il est vrai que les costumes adoptés par certains personnages peuvent sembler un peu simplistes par rapport à l'ensemble du jeu. Cela étant dit, cela n'altère en rien leur présence marquante et leur rôle central dans l'histoire.

Une douce symphonie

Masayoshi Soken, le compositeur derrière l'OST de Final Fantasy XVI, mérite une mention spéciale pour son travail remarquable. Son génie musical se reflète dans chaque note de l'OST, ajoutant une saveur exquise à l'expérience de jeu. Les mélodies envoûtantes, les thèmes épiques et les compositions émotionnelles nous transportent au cœur de l'aventure, renforçant l'impact des moments clés de l'histoire. La diversité des styles musicaux présents dans l'OST est également à souligner, allant des morceaux intenses et dynamiques lors des combats, aux mélodies envoûtantes et enivrantes lors des moments de calme et de contemplation. Avec une certaine continuité dans les mélodies douces durant l'exploration qui s'intensifient avec l'ajout de nouveaux instruments durant les combats. Du pur bonheur pour les oreilles.

Chapitre 4 - Maturité et noirceur

Avant de conclure, il est important de mettre des mots sur la maturité du titre. Sans trop entrer dans les détails, le monde de Valisthéa dépeint une image très similaire du monde dans lequel nous vivons. Les cristaux, une ressource similaire à nos hydrocarbures cause des conflits mondiaux tant le confort qu'ils apportent est ancré dans la vie des hommes. La guerre, telle qu'elle est décrite dans Final Fantasy XVI reste relativement proche de notre géopolitique actuelle.

L'univers est en proie aux contrôles de continents, à la colonisation, à l'esclavage et au génocide. Je tiens à attirer l'attention sur le fait que Final Fantasy XVI renoue avec d'anciennes pratiques dans le J-RPG qui se voulait plus dissident dans la construction de son récit. À l'image de Xenosaga et sa réinterprétation des limites du clonage humain, Final Fantasy XVI base son postulat sur la dépendance à une ressource limitée et toutes les dérives qui peuvent en découler. Cela affecte les agissements des hommes dans leur côté le plus sombre. Cet opus ne se contente pas de proposer des effusions de sang gratuitement. Tout ce qui est utilisé comme matériel scénaristique possède un sens qui fait partie du prisme de l'histoire.

De plus, le jeu met en scène des dérives humaines qui voient leur nombre grandir lorsque qu'une crise ou une guerre est à nos portes. C'est le cas de l'augmentation de la prostitution ou de la consommation d'alcool. L'équipe scénaristique a réussi à mettre en exergue ces pratiques sans forcer le trait, pour éviter de sombrer dans le dérangeant ou l'exagération.

Chapitre 5 - Puisqu'il faut une fin...

En lisant les réactions des fans sur les réseaux sociaux concernant la démo, je me suis rendu compte de plusieurs problématiques. La démo de Final Fantasy XVI ne représente en rien la version finale du jeu. J'insiste sur le fait que si vous attendez un Final Fantasy à l'ancienne en termes de complexité des composantes RPG, ce n'est pas ce que vous trouverez, mais vous découvrirez une autre manière d'aborder le RPG. Avec une structure moins linéaire que ce que j'imaginais, Final Fantasy XVI propose une aventure axée sur l'histoire avec des caractéristiques RPG qui lui sont propres et qui font toute la différence quand on s'y intéresse de plus près. Certes, celles-ci n'auront, à première vue, pas le même poids que les Gambits de FFXII ou les Artes d'un Tales of, mais elles suffisent largement pour apprécier toute la substance des combats et seront indispensables en New Game Plus.

La forge vous permettra de confectionner des pièces d'équipement, mais vous ne passerez pas 50 heures à chercher des composants pour fabriquer la pièce la plus optimisée possible, mettant de côté la légendaire durée de vie artificielle des J-RPG. Clive montera en puissance graduellement, non pas à force de grind, mais par des épreuves lisibles à travers l'histoire. Et c'est là toute la différence ! Faut-il prendre ces arguments en compte pour déterminer la qualité de ce Final Fantasy XVI ? Tout cela dépend de vos attentes. Chaque époque marque ses changements, et même si effectivement, Final Fantasy XVI semble suivre le mouvement, il n'en reste pas moins un opus remarquable qui simplifie, certes, certaines mécaniques, pour apporter d'autres trésors qu'il me tarde que vous découvriez. En définitive, en voyant les complications qu'ont pu vivre Square Enix lors du développement des précédents épisodes principaux de la série, nous pourrions nous demander si l'ambition n'est pas quelques fois l'ennemie de la réussite... A méditer.

Les mots ne manquent pas pour parler de cette expérience qui a su faire jaillir en moi des émotions insoupçonnées. J'y laisserais ma plume si je m'écoutais... Final Fantasy XVI marquera à coup sûr le cœur des fans de la licence. Ceci étant dit, les nouveaux venus entendront au loin les quelques notes de fantaisies vielles de 36 ans.

Yoshida, Merci...

Final Fantasy XVI sera disponible le 22 juin 2023 sur PS5.