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Test de Mon-Yu - Si Mon-Yu c'était du poulet, il serait bien meilleur !

Nous voici, en cette fin de mois de septembre, avec le test de Mon-Yu entre les mains. En compagnie de Sadness, nous avons eu la chance de mettre nos pattes sur ce dungeon crawler d'un autre temps, mais en 2023 ! En plus de vous présenter le jeu, nous allons vous en décrire les mécaniques et ce que ce titre peut apporter en cette période. Mon-Yu c'est pas du poulet !

Ce test a été réalisé sur PC avec les expériences conjointes de Sadness, Naturel et Kuro. Jeu intrigant annoncé depuis un petit moment, JRPGFR se devait de le tester !

Mon-Yu une histoire ? Vraiment ?

Qu'il est rare le temps où les dungeon crawler proposent une histoire intéressante... Mon-Yu suit bien cette règle en nous proposant une histoire qui tiendrait en haleine un post-it ! Bref, soyons courts, pas comme le titre entier du jeu... Vous voilà plongés dans un royaume bien singulier où vous devrez vous aventurer dans une tour qui a été transformée par de vilains démons en donjon. Votre but sera de récupérer les trésors pour le compte d'une princesse, et surtout de sauver le monde. Et c'est tout !

Bien sûr, il y a un peu plus, mais le titre évocateur vous dirige tout droit dans la gueule du loup, même si celui-ci ressemble à un dragon. On peut dire que l'histoire est cohérente avec le genre de Mon-Yu, tant elle est secondaire. Peu de choses à vous dire sur le sujet tellement il est classique et évocateur du genre.

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Un gameplay rétro qui ne vous fera pas regarder en arrière !

Nos expériences passées (Etrian Odyssey, Labyrinth of Galleria, Shin Megami Tensei: Strange Journey Redux) avec le genre nous fait attendre à certaines choses.

Naturel : En effet, mes expériences sont récentes et probablement bien plus aisées que les jeux plus anciens. Mon-Yu se pose là : dans le rétro. L'intérêt d'un dungeon crawler réside dans un gameplay profond et plein de caractéristiques différentes. De ce côté-là, c'est assez réussi.

Sadness : D'après mon expérience, un dungeon crawler se doit d'offrir un gameplay corsé qui nous pousse à repousser nos limites afin de comprendre toutes les mécaniques que le jeu a à offrir. Ici, comme le souligne Naturel, nous sommes clairement dans la tradition rétro !

Sans être jamais tenu par la main, aucun didacticiel, vous devrez naviguer entre les menus d'aides pour comprendre les caractéristiques du titre. Avant de partir en voyage, vous devrez constituer une équipe de six personnages, parmi quelques classes... classiques. Celles-ci, Fighter, Warrior, Samurai, Ninja, Mage, Cleric, Knight et Gunslinger, sont disponibles et proposent un nombre défini de compétences. De manière très classique encore, vous devrez attribuer des points de compétences pendant la création de vos héros. Nous attirons votre attention sur le fait de spécialiser chacun d'entre-eux ! Une soigneuse qui a 30 en attaque physique, ça ne sert à rien ! À un certain moment du jeu, vous pourrez faire en sorte que votre personnage puisse avoir une sous-classe.

Une fois votre équipe établie, en route pour les donjons. Là-dedans, vous verrez des crânes avec différents coloris. Ce sont les ennemis ! Les verts se déplacent, les rouges sont immobiles, les bleus fuient les combats et les roses sont des coriaces. Étonnamment, chaque crâne possède un nombre inconnu de monstres, et les couleurs définissent certains critères comme la difficulté des combats, l'expérience engrangée ou encore la qualité les armes et amures obtenues. Les combats sont, de manière générale, assez difficiles à appréhender tant il y a peu de compétences et que vous êtes limités en PM. Par contre, ils peuvent devenir faciles selon l'équipement, la difficulté choisie et l'attribution réussie des points de compétences.

Sadness et moi-même avons constitué la même équipe, sans concertation. Les grands esprits se sont rencontrés, mais il y en a un des deux mieux renseigné ! La boucle de gameplay est simpliste : aller dans le donjon, farmer, récupérer les coffres et autres objets, affronter quelques monstres et revenir au Fae Village. Ici, vous récupérerez automatiquement vos PV et PM, ferez des achats éventuels d'armes, armures et c'est à peu près tout. Votre cochon serviteur vous servira de base pour enregistrer et constituer de nouvelles équipes ! Ce qui est toutefois faisable en donjon !

Sans aucune aide, vos équipements seront essentiels à votre progression. Selon le type de monstre (bête, mort-vivant) et son affinité élémentaire (terre, feu, eau, etc..), vous devrez vous équiper avec les bonnes pièces d'armures. En tout, cinq pièces d'armures sont à gérer pour les six personnages. Certaines armures confèrent des bonus très importants, car elles constituent des sets si équipées avec des éléments similaires. Un +2 en intelligence ou en force peut grandement changer l'issue d'un combat. Le butin obtenu est aussi aléatoire comme certaines statistiques. Nous avons noté, toutefois, un manque évident de didacticiel pour cette partie. C'est en navigant dans les menus d'armes et armures que nous avons découvert cela. Ne pas en prendre compte reviendra à mourir régulièrement !

Une fois cela compris, vous parcourrez tranquillement la zone sans pour autant être dévoilée. Sur une seule strate assez restreinte, avec peu de monstres, trouver un insecte vous divulguera la carte telle que l'avez arpentée. Votre but : affronter les sous-boss / boss de la zone tout en comprenant les mécaniques du donjon et vous emparer de son trésor. Dès la deuxième zone, vous aurez tout intérêt à avoir bien pris en compte les armures et les caractéristiques de combat de Mon-Yu. Les combats de boss sont millimétrés et parfois synonymes de chance. Si vous ratez un coup, il se peut que vous deviez recommencer l'étage. Peu importe, la mort n'étant pas punitive, vous serez ressuscités par la princesse avec quelques (maigres) améliorations statistiques jusqu'à un certain point.

Toutefois, après l'affrontement réussi d'un boss, outre son trésor obtenu, la princesse vous notera. Un classement qui distinguera votre progression dans ledit donjon, mais aussi le nombre de fois où vous êtes mort, ou encore le nombre de tours qu'il vous aura fallu pour occire la grosse bête. Attention, le niveau global de vos troupes est également comptabilisé. Le rang S est le meilleur rang à obtenir. Si vous n'êtes pas satisfait de votre note, vous pouvez parfaitement recommencer le donjon en gardant votre expérience engrangée. Cependant, en acceptant votre note, le boss ne pourra plus être vaincu.

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Sachez aussi que selon le niveau de jeu que vous avez sélectionné (Playstyle A, B ou C), C étant le plus difficile, vos personnages sont capés en niveau. Dans la première zone, en mode B, nos héros pouvaient monter au niveau 4 maximum, alors qu'en mode C, le niveau 3 était le seuil. Quant au mode A, il est libre. C'est alors que vous comprenez, seul, que pour réussir à vaincre, Mon-Yu vous infligera une réflexion importante quant à vos équipements. La difficulté C est plus que retors, car elle vous oblige véritablement à comprendre et à apprendre comment le jeu fonctionne. Sans explication véritable, la difficulté devient impossible et le jeu ne vous permet pas de contourner ses mécanismes, même si la destruction d'un boss reste agréable.

Et après le boss ? Hé bien, vous revenez au village et vous enchainez avec un nouveau donjon. Chaque trésor ramené à la princesse vous octroiera une facilité pour l'exploration du futur donjon (casser des murs, sauts, etc...) ou encore une compétence de clan. En effet, vous aurez accès à des compétences intéressantes qui pourront protéger votre groupe et même leur redonner un peu de vie. Ainsi votre Knight pourra enfin attaquer plutôt que de défendre ses coéquipiers. Il en va de même avec le soin de groupe permettant de conserver les précieux PM de la Cleric.

Chaque donjon augmente votre cap de niveau, mais aussi le niveau des équipements futurs ou obtenus et l'amélioration de vos compétences. Notez que du point de vue des équipements, les anciens donjons vous offrent une meilleure chance contre les monstres du niveau suivant. Concernant le niveau capé, les Playstyle B ou C vous conduiront à des combats contre des créatures au niveau bien plus élevé. Le crâne rose de la troisième zone étant au niveau 27, alors qu'on atteint péniblement le niveau 9... Cela rend donc le jeu encore plus difficile.

Mon-Yu propose deux levelling distincts. Le niveau des personnages et les points de compétences (Skill Points). Ces derniers sont libres à engranger. Ainsi, dès le premier niveau, vous pourriez très bien avoir maximisé les compétences disponibles avec chacun de vos héros. Ces points s'obtiennent en combattant ou en trouvant et utilisant certains objets. Au donjon suivant donc, les personnages peuvent à nouveau monter de niveau et débloquer les compétences relatives à ceux-ci. Fait intéressant, les personnages peuvent baisser leur niveau pour réattribuer les points statistiques, oublier leurs compétences pour en maximiser d'autres. Vous pourrez même changer de classe tout en gardant votre niveau. Tout dépendra des créatures rencontrées dans le donjon suivant.

En somme, Mon-Yu développe des caractéristiques connues du genre et ne dévoile rien de bien nouveau. Sans jamais être aidé, vous devrez lire les menus, étudier les monstres, les équipements et vous affubler de ceux-ci en adéquation avec le donjon visité. Le tout fonctionne bien, mais est trop peu intuitif rendant l'expérience délicate à prendre en main, tant la moindre erreur est fatale. Le souci provient aussi du fait que la difficulté entre les différents Playstyle n'est pas aussi grande que peut l'être un Etrian Odyssey avec son mode picnic.

Une direction artistique en deçà du JRPG !

Dans tous les JRPG auxquels nous avons joués, qu'importe le genre, il y a toujours une caractéristique artistique qui nous émeut. Les personnages, le bestiaire ou encore la musique. Ici, nous n'avons rien trouvé de transcendant. Là où Labyrinth of Galleria ou Shin Megami Tensei: Strange Journey Redux proposait une ambiance et des illustrations magnifiques, Mon-Yu se contente de la base. Bestiaire repris d'un donjon à l'autre, boucle musicale inchangée, sauf contre les boss, même ambiance d'un étage à l'autre, tout est monocorde. Au même titre que l'histoire, on peut se demander dans quoi a été mis le développement du jeu. Fenrir, par exemple n'est plus qu'un lion alors que ce dernier, dans la mythologie nordique, est un loup.

Bien entendu, l'expérience demeure très propre. Aucun bogue, aucun ralentissement, aucun aliasing n'est à distinguer pendant nos expériences ! Et heureusement ! Par contre, le tout reste trop pauvre dans la réutilisation d'une seule strate, du bestiaire ou de la musique. Insuffisant !

Il est intéressant de noter que nous avons le choix parmi de nombreux personnages référencés d'autres licences dans la création de nos combattants. Vous retrouverez, entre autres, le protagoniste de Demon Gaze. Des hommes parfaitement constitués et des femmes-enfants toujours plus dévêtues ! Insuffisant encore pour attirer l’œil.

L'émotion la plus forte réside dans l'achèvement d'un monstre et donc d'un donjon. Point final.

Conclusion

Merci de lire tout le début de la conclusion à voix haute *rires* !

Mon-Yu: Defeat Monsters And Gain Strong Weapons And Armor. You May Be Defeated, But Don't Give Up. Become Stronger. I Believe There Will Be A Day When The Heroes Defeat The Devil King n'a pour lui que l'un des titres le plus long de l'histoire du jeu vidéo ! Mon-Yu est donc un dungeon crawler dans la plus pure tradition old-school, mais il n'offre aujourd'hui, en 2023, qu'une maigre consolation. Il y a bien mieux à découvrir dans ce genre. Mon-Yu n'a donc de drôle et de bon que son nom. Passez votre chemin si vous souhaitez tenter une aventure dans des donjons, et préférez plutôt les titres que nous avons évoqués tout au long de notre test. Cela vous évitera une perte de temps considérable et, surtout, d'endommager vos manettes.

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6.5 Mon-Yu

  • Développeur : EXPERIENCE, Poppy Works
  • Éditeur : Aksys Games
  • Genres : Tour par tour
  • Consoles : Ps5, Switch, PC
  • Le nombreux choix des personnages
  • Les mécaniques en donjon
  • La satisfaction d'avoir tué un boss
  • Le fait de pouvoir moduler son équipe à notre gré
  • Le nombre de classes
  • La musique et pas de voice-acting
  • L'incohérence entre les difficultés
  • Le manque d'explications au début de l'aventure
Naturel
Naturel

Bonjour,
Laurent dit "Naturel" ou encore "Renault". Créateur de jeux de mots et à l'humour douteux, mais toujours drôle ! J'aime faire des rapprochement entre jeux vidéos et société.
Fan de la licence Final Fantasy par laquelle j'ai commencé à jouer aux RPG japonais, sans savoir que c'en étaient.
Mes jeux préférés sont FFVIII et Tales of Vesperia, mais amateur de tous jeux vidéos, exceptées les simulations sportives.

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