L'arrivée de la Trilogie Apollo Justice: Ace Attorney représente une découverte passionnante pour moi. N'ayant jamais eu l'opportunité de plonger dans ces jeux et étant totalement ignorant de leur ordre chronologique, l'adaptation en français de ces jeux d'avocats et de détectives développés par Capcom suscite fortement ma curiosité. En tant qu'amateur de romans visuels et grand admirateur de Paranormasight de Square Enix, où je remarque quelques similitudes avec Ace Attorney, il me semble plus facile de m'intégrer à cette licence quelque peu atypique. La question demeure : cette trilogie parviendra-t-elle à me convertir en fan inconditionnel, rejoignant ainsi ceux qui vouent un véritable culte à cette franchise depuis ses débuts ? Je tenterai de répondre à cette interrogation au fil de cette nouvelle lecture que je vous propose.
Sorti en 2008, le premier volet d'Apollo Justice marquait le début d'une nouvelle trilogie dans la série Ace Attorney. Bien que le premier opus ait bénéficié d'une traduction française à l'époque, Dual Destinies et Spirit of Justice, qui vinrent plus tard, ne furent localisés qu'en anglais. Cependant, cette nouvelle trilogie, qu'il m'a été possible de découvrir grâce au noble concours de Capcom, nous offre une version entièrement traduite en français.
Cette compilation nous invite à revivre les aventures d'Apollo Justice, un jeune avocat fraîchement diplômé. Sa première affaire n'est autre qu'une accusation de meurtre à l'encontre du premier héros de la série, le bien connu Phoenix Wright. Ce dernier, pour des raisons qui nous sont omises, n'est plus avocat depuis sept ans. Il s'est reconverti en joueur de piano dans un boui-boui de la région, bien qu'il ne sache pas vraiment en jouer. Une autre de ses activités est de se livrer à des parties de poker effrénées avec des personnes désirant le défaire de son titre d'invaincu. La toute première affaire l'inculpera de meurtre contre l'un de ses adversaires de poker. Pour sa défense, il vous choisira vous, Apollo Justice, un tout nouvel avocat qui a encore besoin de faire ses preuves, et bien entendu, vous l'aiderez à travers les différentes phases que propose le jeu.
Que dire si ce n'est que je n'ai pas été particulièrement charmé par les thématiques abordées dans l'histoire du jeu. Les personnages sont drôles dans une certaine mesure, mais le déroulement des événements est souvent très long et tiré par les cheveux. Je veux bien que l'univers se veut loufoque et haut en couleur, mais j'aurais aimé un peu plus de cohérence dans le suivi d'une affaire. Il se peut qu'au milieu d'une audience, un événement totalement absurde vienne chambouler le cours des choses. Je comprends que cela contribue au renforcement du côté théâtral de l'œuvre, mais cela n'empêche pas, de temps à autre, de me faire perdre pied.
Il va de soi que les jeux proposés sont approximativement les mêmes que ceux qui sont sortis à l'époque. Le jeu se présentera sous la forme d'un roman visuel à choix. Premièrement, vous devrez parcourir les différents lieux proposés pour mener votre enquête sur l'affaire à couvrir ou la personne à défendre. Pour ce faire, vous discuterez avec des personnes, des témoins ou même des enquêteurs. De plus, il y aura aussi des scènes de crimes à inspecter minutieusement. La partie enquête est un peu votre supermarché de pièces à conviction. Vous parcourez allègrement les zones et participez à des dialogues qui ont tous une fin. Cette dernière est indiquée par des "V" à côté des sujets traités. Cette partie du jeu n'est pas des plus difficiles. Elle vous permet d'en apprendre plus sur l'affaire et de découvrir des personnages hauts en couleur, bien que parfois un peu trop extravagants à mon goût. Dans un second temps, vous récolterez des pièces à conviction sur les lieux visités à l'aide du pointeur. Une fois sélectionné, un dialogue se lance et vous ajouterez un élément à votre dossier. Ce dernier constituera un élément essentiel lors de votre défense.
Dans un second temps, il s'agira de participer à l'audience de votre affaire. Fort d'informations et d'un dossier bien rempli, vous devrez utiliser ces pièces pour déceler les mensonges des témoins ou du camp adverse. La chronologie des éléments est simple : témoignage, contre-interrogatoire, témoignage, et ainsi de suite. Durant le contre-interrogatoire, vous pourrez utiliser le "Un instant !" pour demander plus de détails au témoin sur l'une de ses affirmations. L'élément qui vient ensuite est celui de l'utilisation de vos pièces constituant votre dossier pour contredire le témoin et lancer une "Objection !". Bien sûr, le jeu attendra des réponses pour poursuivre l'audience. C'est le point que j'ai le moins apprécié dans le jeu. Au-delà des rebondissements farfelus durant l'audience, qui constituent un autre point négatif que je souhaite souligner, le déroulement des phases du jugement est relativement cloisonné : vous avez vos pièces à conviction, le jeu en a besoin pour faire avancer l'intrigue, donc vous vous contentez de donner ce qu'attend le jeu.
Enfin, les personnages qui se joindront à vous vous apporteront une aide un peu spéciale. En effet, Apollo a la possibilité de déceler la communication non verbale des témoins à travers leurs troubles involontaires convulsifs (tics) et donc de déduire des mensonges ou des informations qu'ils souhaitent cacher. Rassurez-vous, il ne faudra pas être un expert du profilage, les expressions sont suffisamment stéréotypées pour qu'elles vous sautent aux yeux immédiatement. Athéna, une avocate de la défense et spécialiste en psychologie, possède une ouïe extrêmement sensible et la capacité spéciale de détecter les émotions subtiles dans la voix des témoins. Ema Skye, en tant que scientifique légiste, vous aidera à relever des empreintes, renforçant ainsi votre dossier. Vous ne serez donc pas seul pour mener à bien vos affaires. Ces personnages sont intéressants bien au-delà de leur compétence et font partie de mes personnages préférés de la trilogie.
Visuellement, le design des personnages est de haute volée, les expressions faciales m'ont fait rire aux éclats et je me suis tout de même attaché à quelques personnages (surtout la fille de Phoenix Wright). Les menus sont suffisamment ergonomiques pour qu'on puisse s'y retrouver. On ressent la transition de la DS à la Nintendo Switch à travers le pointeur du stylet que l'on peut désormais contrôler avec l'analogique droit ou avec l'écran tactile. En revanche, les bruitages sur le premier opus sont une déception. Les bruits censés aider à la lecture ne sont pas de bonne qualité. C'était peut-être une pratique normale à l'époque, mais cela ajoute un côté cheap pour une production de 2024. Quoi qu'il en soit, au niveau artistique, j'ai apprécié la modélisation 3D des personnages pour les opus deux et trois de la trilogie. De plus, l'affinement HD nous permet de jouer au jeu sur un grand écran, ce qui est indéniablement un plus. Globalement, je n'ai pas relevé de zones d'ombre ou de ratés sur la réalisation qui, pour ma part, fait partie des éléments les plus réussis de ce portage.
Pour conclure, je dirai que cette trilogie ravira sans doute les fans de la première heure dans le sens où les améliorations visuelles, ainsi que l'ergonomie sont de bonne facture. Pour les nouveaux venus, je pense qu'il faudrait peut-être passer par la première trilogie pour en apprendre plus sur le personnage de Phoenix Wright. Pour ma part, et pour répondre à ma question initiale, j'admets que la licence Ace Attorney possède un charme indéniable, mais je suis moins sensible aux archétypes proposés et à leur excentricité.
Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy est disponible sur Nintendo Switch, PS4, PS5, Xbox One et Series depuis le 25 janvier 2024.
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Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy
- Date de sortie (japon) : 25/01/2024
- Date de sortie (Europe) : 25/01/2024
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Genres : Visual Novel
- Consoles : Ps4, Ps5, Switch, PC, Series, One
- Scénario 80%
- Technique 90%
- Gameplay 70%
- Plaisir 70%
- La direction artistique
- Le personnage de Vérité Wright
- La constitution du dossier
- La recherche de pièces à conviction
- Trop stéréotypé
- Des rebondissements souvent absurdes