Palworld c'est LE jeu du moment. Pokémon, c'est une licence emblématique avec ses créatures mignonnes et son gameplay séduisant. La presse mainstream s'empare de la "gueguerre" que The Pokémon Company veut lancer contre le studio de développement et éditeur Pocket Pair. Ici, nous allons aborder l'histoire des jeux de capture de monstres, les références et les ventes réalisées, mais aussi, les inspirations. Nous vous invitons à participer à ce débat grandement ouvert !
Cet article est le fruit d'une collaboration entre Kuro et Naturel. Le débat est lancé, nous vous proposons de réagir en commentaire ou sur nos réseaux sociaux.
La chasse aux montres, les origines
Les Pokémon ne représentent pas les premières petites créatures que nous pouvions intégrer à notre équipe parmi la multitude de jeux offrant cette fonctionnalité. Déjà en 1987, Digital Devil Story: Megami Tensei introduisait un système de recrutement de monstres basé sur la négociation. Pendant les combats, les joueurs pouvaient tenter de convaincre les démons ennemis de se joindre à eux, moyennant de la magnétite, de l'argent ou des objets. C'est grâce à cette fonctionnalité que la franchise Shin Megami Tensei et de nombreux autres jeux qui s'en sont inspirés ont vu le jour. En 1992, Dragon Quest V a également adopté cette mécanique, permettant aux joueurs de capturer des monstres bien connus de la licence. Tout cela pour souligner que ce n'est pas Pokémon qui a instauré cette mécanique à l'origine. En réalité, c'est ce jeu qui a popularisé cette dernière auprès d'un public plus jeune à travers le monde à partir de 1996 soit quasiment dix ans après son invention.
D'autres similitudes se retrouvent aussi dans les modèles de monstres imaginés par Akira Toriyama à l'époque avec les jeux Dragon Quest comme le montre l'illustration ci-dessous.
Il est évident que l'inspiration est manifeste, que ce soit dans la conception du bestiaire ou dans l'élaboration de la mécanique de capture par les développeurs du studio Game Freak.
En réalité, nous ne voulons pas nous substituer à un tribunal agitant le marteau de la justice à l'encontre des développeurs de Game Freak ou de Pocket Pair. En réalité, nous voulons juste comprendre la réelle nécessité qu'a The Pokémon Company à enquêter sur les pratiques du développeur de Palworld. Quoi qu'il en soit, même si inspiration il y a eu, cela n'enlève rien au charme de ces trois licences, tant leurs petits monstres ont su ravir nos cœurs.
L'inspiration est partout
Il n'est pas rare, même aujourd'hui, d'observer des jeux qui s'inspirent de Pokémon. TemTem, pour citer le plus connu d'entre eux, propose une expérience en monde semi-ouvert et une histoire qu'il est possible de parcourir de bout en bout à deux joueurs. Dotée de fonctionnalités intéressantes et d'une difficulté assez soutenue, cette production offre une charmante alternative pour les joueurs qui souhaitent retrouver les combats stratégiques d'antan sans avoir recours au mode JCJ de Pokémon. De nombreuses mécaniques ont influencé les développeurs de Crema, le studio à l'origine de TemTem, dans la construction du système de reproduction. Ils ont mis en place une mécanique plus adapté, orienté vers la stratégie. Un autre jeu, Nexomon, propose une histoire plus profonde et des mécaniques intéressantes de récolte de minerais pour vous aider dans votre aventure. La personnalisation, elle aussi, sera un poil plus avancée pour permettre au joueur d'avoir une expérience qui lui ressemble. Cassette Beasts, quant à lui, développé par Bytten Studio, nous ramène directement aux références des années 80, non pas pour ses mécaniques, mais pour la culture de l'époque. Dans le jeu, vous avez la possibilité d'enregistrer des monstres sur une cassette avec un baladeur et de vous transformer en ces monstres une fois l'enregistrement lancé.



Avec ces quelques exemples, nous pouvons déduire que l'inspiration continue des développeurs permet de produire des jeux très originaux. Les développeurs, eux-mêmes fans de Pokémon, ont sans doute ressenti le besoin d'aller plus loin dans ce que Game Freak peut actuellement proposer. Par ailleurs, ces inspirations seront le matériau qui, espérons-le, permettra de faire jaillir de belles idées pour le développement des futurs jeux Pokémon. En voyant l'excellente réception des fans pour ces licences, The Pokémon Company pourrait peut-être comprendre que leur base de fans est demandeuse de changements et que ces productions indépendantes pourraient représenter des chemins potentiels à explorer.
Observons les chiffres de plus près
Lancé en accès anticipé le 21 janvier 2020, Temtem a connu un succès notable dès son premier mois de lancement, avec une impressionnante vente de 500 000 exemplaires sur PC. En parallèle, Cassette Beasts a également rencontré un succès respectable, enregistrant la vente de 180 000 unités selon les données du site Video Game Insight. De plus, l'ensemble des jeux Nexomon totalisent 123 000 unités vendues toujours sur le site de VGI. En revanche Palword enregistre à ce jour, une semaine après sa sortie, 7700000 unités vendues pour son accès anticipé. Il est clair que ce dernier bénéficie d'un succès indéniable. Les fans de Pokémon firent jaillir leurs plus beaux messages de haine à l'encontre du jeu de survie de Pocket Pair sur les réseaux sociaux. Ce n'est que très récemment que The Pokémon Company publia un message sur ses réseaux officiels, que nous tenterons de décortiquer.
"Nous avons reçu de nombreuses demandes concernant un jeu publié en janvier 2024. Aucune autorisation n'a été accordée pour l'utilisation de propriétés intellectuelles ou d'illustrations dans le cadre de ce jeu. Nous avons l'intention de mener une enquête approfondie et de prendre des mesures appropriées pour sanctionner toute violation des droits de propriété intellectuelle liés à Pokémon. Nous demeurons engagés à chérir et à soutenir chaque Pokémon et leur univers, tout en travaillant à enrichir l'univers Pokémon dans le futur."
À la lumière des chiffres réalisés par Palworld en une semaine, on pourrait penser que The Pokémon Company pourrait se sentir menacée par ce Pokémon-like avec des flingues. En effet, les chiffres de Palworld se rapprochent considérablement, et ce, de manière exclusive, des ventes du dernier Pokémon dans un laps de temps assez similaire. De quoi susciter des inquiétudes au sein de la maison mère du célèbre Pikachu ? Nous le pensons, et cette lutte de pouvoir pourrait bien être mise à rude épreuve. En tout cas, les jeux mentionnés, ainsi que ceux que nous omettons délibérément, connaissent également un beau succès, bien que peut-être suffisamment éloigné du triomphe de Pokémon pour être inquiétés. Pocket Pair s'habitue petit à petit aux jeux de survie, et le studio en est à sa deuxième itération du genre. Les chiffres réalisés par les ventes de Palworld (qui vont continuer de croître) et de Craftopia rapportent un sacré pactole aux studios de développement japonais. De quoi faire pâlir et vaciller l'usine à fric que est devenu The Pokémon Company. Il ne manquerait plus que Palworld sorte sur Nintendo Switch !
Le succès de Palworld jalousé par Pikachu
Pour enrichir notre conclusion, voici quelques commentaires des joueurs sur Steam que nous avons relevés parmi un florilège de réactions au sein la communauté Palworld :
– Jeu incroyable à la vue du prix, on se demande ce que fais Nintendo depuis 10 ans…
– Nintendo n'a pas voulu faire de jeu en 3D sur l'univers de Pokémon sur pc, bah quelqu'un d'autre l'a fait...
– Ohhh trop mignon le tiplouf / tir de kalash : tu vas me servir d'arrosoir mtn. bref ce que seraient les Pokémon dans notre société capitaliste…
– GameFreak n'a qu'a bien se tenir…
– Ici, Palworld fait le commercial que chaque directeur rêve d'embaucher : pour la moitié moins du prix d'une cartouche de Switch, on vous propose un pokémon-like avec du craft et plus joli...
Cette chasse aux sorcières perpétrée par The Pokémon Company nous montre à quel point celle-ci se sent menacée. Le message publié par cette dernière, et surtout sa fin, nous indique qu'elle est consciente que la qualité de ses dernières productions laisse globalement à désirer si l'on en croit les extraits cités ci-dessus. L'argent investi dans de telles procédures judiciaires aurait pu être utilisé dans un processus de mise à jour pour la dernière entrée de Pokémon qui, encore à ce jour, reste d'une qualité assez médiocre. Toute cette énergie gaspillée à courir après un coupable reste, à notre avis, une manière de montrer à la communauté des fans de Pokémon que la propriété intellectuelle a beaucoup plus d'importance que les joueurs. The Pokémon Company a tendance à oublier d'où elle vient et quelle a été la source de son succès. Plutôt que de se faire la guerre, la société à l'origine de ce phénomène planétaire devrait accepter qu'elle est une source d'inspiration et que la société Pocket Pair a le droit de proposer sa propre vision d'un genre ô combien plus ancien que les premières lueurs du soleil éclairant notre bon Bourg Palette.
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