Test de Cat Quest III - À l'abordage !

La licence de The Gentlebros n'a cessé d'attirer une communauté grandissante de fans. Avec ses graphismes colorés et ses inspirations JRPG, Cat Quest III s'impose comme l'expérience la plus aboutie de la franchise. Juste dans l'humour, dans le propos et dans son gameplay, il ne vous faudra pas longtemps pour vous immerger dans cet univers de piraterie. Avec un mode coopératif, le jeu se rapproche d'une aventure cosy tout en vous laissant parfois sur le carreau grâce à des pics de difficulté bien dosés. Pour savoir si ce dernier jeu de la série est fait pour vous, lisez les quelques lignes de notre test ; sans oublier de parcourir, au préalable, notre preview.

Cat Quest III débute au gré des vagues. Avant de plonger dans l'aventure, vous devez choisir entre deux avatars prédéfinis, une étape classique sans grande originalité. L'histoire commence alors que vous n'êtes qu'un pauvre chérubin, abandonné par la guerre. Dans votre petite barque, vous naviguez vers une terre inconnue. Quinze ans plus tard, vous voilà debout et prêt à explorer, accompagné du charmant Capitaine Chapoté. Ce dernier - terriblement drôle, il faut l'avouer - a pour ambition de devenir le plus grand pirate de tous les temps, même s'il n'est plus tout à fait de ce monde. Ensemble, vous parcourrez les Chat-raïbes à la recherche du fabuleux trésor de l'Étoile polaire. Tout cela sans compter sur le Roi Pi-rate, qui fera tout pour vous mettre des bâtons dans les… voiles.

L'une des grandes forces de Cat Quest III réside sans conteste dans sa direction artistique. La musique, rappelant les bandes originales de films de pirates, est tout simplement délectable. Quant aux décors, ils regorgent de couleurs vives qui éveillent instantanément le désir d'aventure. En tant que joueur habituellement peu attiré par les visuels de bandes dessinées occidentales, les personnages au style cartoon ont pourtant réussi à capturer mon attention. Bien sûr, il ne s'agit pas d'une expérience visuelle éblouissante, avec des textures complexes et des paysages diversifiés, mais plonger dans cet univers n'a pas été une tâche des plus ardues.

Bien que le jeu arbore une esthétique assez enfantine, le travail sur les visuels n'est en rien bâclé. Votre petit aventurier félin évoluera sur une carte aux caractéristiques visuelles soignées, où les éléments de terrain sont habilement intégrés. Les bâtiments, la nature et les étendues d'eau semblent presque peints à la main, formant un ensemble vif et très coloré qui est un régal pour les yeux. Certains lieux, comme les donjons, offrent des perspectives différentes, ce qui ne compromet pas les déplacements ; ainsi, certaines cavernes adoptent parfois une esthétique radicalement différente (une caverne entièrement modélisée en pixel art, par exemple). D'autres donjons sont présentés en vue 2D, à la manière des jeux de plateforme, ce qui ajoute encore à la diversité de l'exploration. La caméra, quant à elle, semble offrir une perspective plus large sur le monde. L'horizon devient visible par rapport aux opus précédents, et les éléments du décor gagnent en détail et en profondeur.

La grande nouveauté de cet opus est la possibilité de naviguer sur l'eau à l'aide d'un bateau. Ce dernier est maniable et agréable à utiliser. Toutefois, vous ne serez pas seul à parcourir les mers et autres cours d'eau, car des rats et autres créatures tenteront de vous faire couler. Le bateau est équipé d'une brève accélération pour esquiver et d'un canon à visée automatique. En mode coopératif, cependant, les deux joueurs doivent partager un seul bateau, qu'ils peuvent piloter et utiliser pour tirer. Malheureusement, cette tâche se réduit principalement à marteler le bouton de tir et à déclencher occasionnellement des super-tirs. Ce qui est regrettable, c'est que le canon à visée automatique rate souvent sa cible et que son angle de tir est limité par rapport à celui des ennemis. Une meilleure approche aurait été de transformer la navigation en un shooter inspiré de The Binding of Isaac, avec une utilisation des deux sticks analogiques. Le bateau peut être équipé de divers éléments pour s'adapter à votre style de jeu, tels que l'ajout de compétences de tirs supplémentaires ou la conversion de l'accélération en une attaque percutante contre les navires ennemis. Cependant, ces améliorations n'ont aucun impact sur l'apparence de votre navire. Une évolution visuelle accompagnant l'amélioration des compétences du bateau aurait grandement enrichi l'expérience, la rendant bien plus immersive.

En ce qui concerne la progression du personnage, les premiers opus proposaient une arme et quatre sorts. Désormais, une arme à distance est également disponible, avec la possibilité de passer instantanément du combat à distance au corps-à-corps, et vice-versa, en temps réel. Le jeu introduit également de nouvelles catégories d'armes, tandis que celles déjà existantes ont été enrichies de nouvelles fonctionnalités. Par exemple, les nouvelles griffes remplacent l'esquive classique par un saut plus dynamique, offrant une meilleure mobilité. Les boucliers, en plus de bloquer les attaques, déclenchent désormais des compétences supplémentaires. Enfin, les bâtons permettent d'effectuer des téléportations sur de courtes distances, ajoutant une dimension stratégique et plus d'options de déplacement durant le combat.

En parfaite symbiose avec le thème des pirates, la nouvelle catégorie d'armes la plus emblématique est sans conteste celle des armes à feu. Celles-ci offrent une variété de cadences de tir et d'effets, ajoutant une dimension tactique au combat. Chaque arme est dotée d'un chargeur qui se recharge automatiquement, mais la véritable subtilité réside dans le dernier tir de chaque série : il est non seulement le plus puissant, mais son utilisation allonge également le temps de rechargement. Cette mécanique incite à jongler stratégiquement entre le combat rapproché et à distance, créant ainsi un rythme de jeu fluide et dynamique, où la gestion des ressources et le timing sont essentiels pour tirer pleinement parti de ces nouvelles armes.

Le nouvel opus introduit une dimension supplémentaire avec l’intégration de nombreux objets de collection disséminés dans le monde. Ces objets confèrent des effets passifs et actifs, qui, combinés aux bonus des divers chapeaux et armures, permettent d’expérimenter diverses approches. Certains d'entre eux augmentent les dégâts des attaques de mêlée, d’autres permettent un coup rapide après une esquive, tandis que certains ajoutent des effets magiques élémentaires aux attaques. De plus, toutes les armures, armes, sorts et objets de collection peuvent être améliorés sur plusieurs niveaux. Les modifications apportées à la magie modifient fréquemment les attaques. En conséquence, Cat Quest III acquiert une complexité accrue par rapport à ses prédécesseurs, sans toutefois devenir excessivement compliqué. Le jeu propose également un niveau de difficulté suffisant pour encourager l’élaboration de stratégies optimisées. Si vous souhaitez relever un défi plus élevé, vous pouvez vous aventurer dans des zones significativement plus difficiles que votre niveau actuel. Comme dans les jeux précédents, il n’existe aucune restriction à cet égard.

En conclusion, Cat Quest III se révèle être la meilleure expérience de la série jusqu’à présent. J’avais des doutes sur ce que pouvait encore offrir un troisième opus, mais le jeu a réussi à me convaincre. Bien qu’il ne bénéficie pas des ressources d'un titre triple A, il propose une expérience bien réalisée. Cependant, la durée de vie semble relativement courte ; environ une quinzaine d'heures pour compléter la campagne laisse un certain sentiment de manque. En effet, même si le jeu n'était pas de bonne qualité, il est peu probable que j’aurais pris autant de plaisir après trois opus. Je recommande donc le jeu, particulièrement aux amateurs de ces sympathiques petits félins.

Cat Quest III est disponible sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4|5, Xbox One et Xbox Series X|S, depuis le 8 août 2024.