Aujourd'hui, je vous écris sur l'un de mes styles de jeu préférés, et si vous êtes des habitués, vous le connaissez déjà, le roman visuel. Laissez-moi vous parler de Mizuchi, de chez Aikasa Collective, une fable qui se laisse suivre avec une grande douceur.
Je tiens également à remercier Viridian Software, sans qui ce test n'aurait jamais pu voir le jour.
Mizuchi — Une histoire emplie de beauté !
Lorsqu'on commence notre aventure sur Mizuchi, on nous demande de choisir un prénom pour notre protagoniste. N'étant pas une femme et n'ayant pas une grande inspiration pour les prénoms, j'ai décidé de laisser à mon héroïne son nom considéré comme canon par le jeu : Linh. Ce point est assez sympathique à souligner, ce que je veux dire par là c'est que le fait de laisser les joueurs choisir le nom d'un ou d'une protagoniste permet une bien meilleure immersion. Sachant qu'à un moment dans le titre, votre héroïne se posera la question de savoir pourquoi elle à hérité de ce prénom, peut-être une envie de briser le quatrième mur, du moins en partie ?
Nous sommes ensuite plongés dans une histoire inspirée des légendes asiatiques, notamment celle du serpent blanc. D'ailleurs, sachez que le nom du roman visuel, Mizuchi, est directement lié à l'idée de dragon dans cette mythologie. C'était l'instant culture générale ! Revenons à nos serpents. L'histoire suit donc Linh, une jeune femme issue d'une famille nombreuse et malheureusement pauvre. On la découvre un peu perdue, ne sachant pas trop quoi faire de sa vie. Comme il se trouve qu'elle est la dernière de la fratrie, elle se voit obliger de faire des tâches qu'elle n'aime pas comme le nettoyage de la maison ou d'autres choses dans ce style. Même lorsqu'elle aide ses parents dans leur magasin, elle ne peut pas rendre la monnaie ou avoir de réelles responsabilités. Après quelque temps, son ami d'enfance revient de la guerre avec l'intention de l'épouser, nos parents sont déjà au courant et sont d'accord alors notre voix ne compte pas.
À l'époque où se déroule le récit, l'amour passe malheureusement souvent au second plan dans les mariages arrangés. Nous voilà alors promise à un homme que nous connaissons, mais qui ne représente pas grand-chose pour nous. Tous les gens du village nous disent que c'est un bon parti, à la vue de notre situation nous ne pouvons pas demander mieux et que c'est déjà extraordinaire qu'il veut bien de nous. Mais est-ce réellement ce qu'il y a de mieux pour Linh ? Is there a true path to happiness?
Survient alors un incident entraînant notre bannissement du village et la haine de notre "mari", qui préfère nous voir morte plutôt qu'avec lui. Après cela, nous nous réveillons, à deux doigts de la mort, dans un endroit totalement sombre… mais une petite voix nous propose son aide. Elle nous offre de nous sauver en échange de devenir sa propriété. Un premier choix nous est alors proposé : accepter son aide ou retourner dans le village qui vient de nous rejeter. Sans hésiter, je me suis dirigé vers la première option. Une fois le choix effectué, nous nous retrouvons dans une chambre inconnue, avec, dans un coin de la pièce la silhouette d’une jeune femme au corps de serpent. C'est ainsi que nous faisons la connaissance d'Ai, une sorte de déesse capable de changer de forme à sa guise.
Je ne vais pas trop en dévoiler, mais sachez que peu après, une autre femme fera son apparition et tentera, elle aussi, de conquérir votre cœur, sans même le vouloir réellement. Car oui, Mizuchi est un jeu de type yuri, c'est-à-dire un récit où l'amour se développe entre deux femmes. Tout au long de l’histoire, des choix vous seront proposés, vous permettant de passer du temps avec l’une ou l’autre afin d’accéder à l’une des cinq fins du roman visuel. Si vous avez déjà lu certains de mes tests de roman visuel, vous connaissez mon amour pour les choix. Ici ils sont assez peu nombreux, mais permettent d'avoir une vraie importance pour la route que vous choisissez. C'est pour moi, le premier roman visuel de ce type auquel je joue, il y a une sorte de douceur dans celui-ci et prendre l'idée d'une légende asiatique comme fond rend le tout encore meilleur. Nous permettant de nous plonger dans une mythologie que nous ne connaissons pas très bien chez nous.
Une ambiance un peu en retrait de l'histoire...
Maintenant que je vous ai parlé de l’histoire, qui est le point fort d’un roman visuel, laissez-moi aborder l’aspect graphique. Les illustrations sont correctes, sans être sensationnels, elles permettent de s’immerger dans l’univers du jeu. Ne vous méprenez pas, j’apprécie ce que je vois à l’écran, mais je trouve dommage que le jeu ne possède pas une identité visuelle marquée, surtout avec une histoire aussi solide et touchante.
Vous pouvez le constater par vous-mêmes grâce aux captures d’écran que j’ai sélectionnées tout au long de ce test. Les personnages sont jolis, mais je ne retrouve pas de cachet spécifique à l’œuvre. Cela aurait rendu le titre encore plus incroyable si les visuels avaient bénéficié d’une véritable patte artistique distinctive.
Quant à l’ambiance sonore, Mizuchi fait le strict minimum. Il n’y a pas de doublage, les musiques sont souvent répétitives et il manque de véritables sons d’ambiance. Si les émotions des personnages restent perceptibles grâce aux variations sonores, l’ensemble demeure assez fade. C’est regrettable, car une meilleure immersion sonore aurait apporté encore plus de profondeur au récit. Je trouve que ce choix rend parfois ce jeu lent, car à force d'avoir toujours la même chose dans les oreilles sans réel changement, cela donne l'impression de ne pas réellement avancer. C'est vraiment pour moi le point noir du titre.
Mizuchi — Ou comment s'accepter soi-même ?
Terminons sur une note positive, car il y a finalement plus de qualités que de défauts. Je trouve le récit de Mizuchi très inspirant, une véritable ode à la recherche et à l’acceptation de soi, peu importe qui nous sommes et d’où nous venons. Rêver et croire en soi est essentiel pour se trouver et s’accepter. C'est là la véritable force de ce roman visuel : son histoire !
En plus de se situer dans une région et une époque assez méconnues pour moi, les thèmes abordés m’ont particulièrement touché. Il y a plusieurs niveaux de lecture, et l’on prend plaisir à y repenser une fois notre session de jeu terminée. Même si ce n'est pas le titre de l'année, il laissera une empreinte dans mon cœur de joueur grâce à ce qu'il souhaite raconter.
Si vous aimez les histoires d’introspection et d’amour entre des personnages qui apprennent à se connaître et à comprendre le monde, alors je ne peux que vous conseiller de donner une chance à Mizuchi. Vous ne serez pas déçus, croyez-moi ! En plus, il n'est pas si long et est découpé en plusieurs chapitres, vous permettant ainsi d’adapter vos sessions de jeu à votre rythme. En revanche, faites attention, ce roman visuel n'est disponible qu'en anglais.
Je tiens à féliciter Aikasa Collective pour ce titre qui annonce, je l’espère, une suite prometteuse pour le studio. Mizuchi est le premier jeu du studio, soyons indulgents, et l'avenir semble prometteur. En effet, un deuxième est en cours de développement : Red Rebellion, dont la toile de fond s'approprie la légende de Robin des Bois. Et... toujours sous l'aspect du yuri ! Nous suivrons cela de très près dans les futurs VNdredi !
Mizuchi est disponible sur PC via Steam, mais également sur toutes les autres plateformes : Switch, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series.
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Mizuchi
- Date de sortie (japon) : 21/11/2024
- Date de sortie (Europe) : 29/01/2025
- Développeur : Aikasa Collective
- Éditeur : Aikasa Collective
- Genres : Visual Novel
- Consoles : PS4, PS5, Switch, PC, Series, One
- Scénario 90%
- Technique 60%
- Gameplay 60%
- Plaisir 80%
- Une histoire extrêmement belle
- Des personnages attachants
- Une mythologie trop peu utilisée
- Des visuels sans trop de panache
- Pas de réel ambiance sonore