SacriFire — Connaissez-vous réellement la profondeur du titre ?

Dans la lignée des JRPG des années 90 qui cherchent à retrouver leur place sur le devant de la scène, SacriFire s’impose comme l’un des projets les plus ambitieux du genre. Ce jeu de rôle indépendant est développé par Pixelated Milk, un petit studio basé en Pologne, déjà connu pour Regalia: Of Men and Monarchs. Il s’est rapidement fait remarquer grâce à son style visuel en pixel art HD mêlé à des éléments 3D, ainsi qu’à sa bande-son partiellement composée par le légendaire Motoi Sakuraba (Tales of, Dark Souls, Star Ocean). Cela fait maintenant plusieurs années que le studio communique sur le jeu via ses pages Steam, GOG et autres plateformes, et il était temps pour nous de rassembler toutes ces informations pour vous livrer une première analyse.

SacriFire en deux mots

Depuis l’essor du style HD-2D popularisé par Square Enix, de nombreux studios indépendants ont tenté l'exercice du 2.5D, avec des résultats variés. SacriFire s’inscrit dans cette tendance, mais se distingue en intégrant des mécaniques jusque-là réservées à des titres comme Wandering Sword.

Là où Star Ocean: The Second Story R mise sur l’action en temps réel, et Octopath Traveler reste ancré dans un tour par tour traditionnel, le jeu du studio polonais Pixelated Milk propose une approche hybride. En fusionnant ces deux styles, il cherche à offrir un système de combat à la fois nerveux et tactique, capable de séduire les amateurs des deux écoles.

SacriFire combine des personnages en pixel art dessinés et animés à la main avec des environnements en 3D. Le jeu utilise cette approche visuelle pour associer des éléments graphiques rétro à des techniques numériques modernes.

L’histoire se structure autour de thèmes moraux et s’écarte des conventions habituelles des RPG. Le joueur évolue entre deux mondes distincts : la ville souterraine d’Antioch et le royaume spirituel d’Erebus, dans un univers qui mêle fantasy et science-fiction.

Ce que révèlent déjà ces premiers éléments, c’est la direction choisie par le studio : combiner des mécaniques de combat mêlant action et tour par tour, et ancrer le récit dans un univers qui associe fantasy et science-fiction. Un positionnement qui cherche à rassembler différents profils de joueurs.

— Reste à savoir si cette combinaison sera suffisamment maîtrisée pour convaincre les fans de JRPG que nous sommes.

SacriFire, deux mondes, deux atmosphères

Deux mondes nous attendent. Deux visages d’une même vérité, dissimulée sous les apparences.

Antioch, cité sanctuaire, repose dans l’ombre d’une caverne si vaste qu’elle pourrait contenir un ciel. Reposant aux sommets de stalagmites géants, elle défie les lois de la nature comme celles des hommes. Là-bas, les foules vivent au rythme d’un monde régi par des lois anciennes, éclairé non par un soleil, mais par la Hellgate — une ouverture béante sur les flammes divines.

Vous y marcherez entre science et sacré. Entre technologie perdue et foi bien vivante. Quatre districts s’ouvriront à vous : Ivanstone, Spire, Tundale et Opus Peaks — chacun porteur d’une âme propre et de coutumes insolites. L’acier côtoie le vitrail. Les armures croisent les automates. Tout y est symbole.

Mais Antioch n’est pas qu’un décor. C’est un cœur battant. Ses habitants vivent, commercent en lux, prient, pêchent, et jouent. Leurs conversations dans les ruelles révèlent les dessous d’une société en équilibre instable. Vous entendrez parler de politique, de mythes… et parfois même de guerre.

Depuis des siècles, la Cité est le théâtre d’un conflit larvé : celui des hérétiques, qui rêvent de faire tomber Sheol, divinité vénérée, et pilier de l’ordre. Face à eux, une caste d’élus : les évêques. Guerriers sacrés formés à manier le DIVOS — une arme divine à la forme changeante — ils sont les remparts vivants de la foi. Leur fief, le Sanctuaire, vous restera interdit.

À travers votre périple, vous croiserez des créatures étranges : flugels, moligs, féglings… Et si le danger vous lasse, peut-être trouverez-vous le réconfort dans un duel de cartes de Molig Mania, ou dans la quête d’animaux rares aux dons insoupçonnés.

Mais n’oubliez pas… ce que vous voyez n’est qu’un fragment du monde. Une autre réalité vous attend derrière les Roues de prière. Erebus murmure. Et vous devrez l’écouter.

Tous les voyageurs le disent : une fois les prières murmurées, les portes d’Erebus s’ouvrent, dévoilant un monde baigné de lumière dorée et de secrets enfouis. Ici, les arbres chantent, les eaux parlent, et des êtres aux ailes translucides glissent entre les colonnes d’un temple oublié. Pourtant, derrière cette paix apparente, une menace rôde — ancienne, insidieuse, prête à surgir des ombres.

SacriFire vous entraîne dans cet entre-deux, entre réel et spirituel. Erebus, royaume suspendu entre vie et mort, se dévoile par fragments : ruelles dissimulées, hauteurs accessibles d’un bond bien placé, portes closes qu’un esprit attentif saura forcer. Le monde ne se livre qu’à ceux qui savent l’écouter.

En progressant, vous apprendrez à manipuler les lieux, à lire leurs pièges, à déchiffrer leurs énigmes. Chaque détour peut offrir un trésor… ou vous confronter à l’indicible. Car certaines zones, corrompues par des forces obscures, ne s’ouvrent qu’aux plus téméraires. Là, les combats deviennent inévitables, et seule une maîtrise parfaite des techniques sacrées pourra faire plier les créatures de l’ombre.

À Antioch, la relation entre la ville et Sheol se manifeste par un culte profondément ancré dans le quotidien de ses habitants. Le dieu unique et bienveillant, Sheol, répond directement aux prières de ses fidèles, apportant lumière et prospérité à la cité souterraine. Grâce au Hellgate, il éclaire la ville, et par les Servers, il nourrit ses citoyens. En outre, il leur offre l’accès à Erebus, le monde des esprits, un lieu mystique où se trouve l'âme des défunts. Dans ce contexte, l'Église de Sheol occupe une position dominante, agissant en tant que bras séculier du divin. Dirigée par la Divine Mère et supervisée en coulisses par neuf cardinaux, l’Église veille à l’application des trois lois sacrées : ne jamais douter de Dieu, ne jamais blesser un Serviteur de Sheol, et ne jamais tuer son semblable. L’organisation, structurée en inquisiteurs masqués, prêtres, diacres et novices, forme une hiérarchie extrêmement rigide. Néanmoins, au sommet de cette structure se trouvent les évêques, figures légendaires qui incarnent à la fois la foi et la guerre.

— C’est dans ce cadre qu'Ezekiel Ridan, un jeune évêque, se retrouve plongé. Son rôle, celui de guide religieux et de défenseur de la paix.

Cependant, son existence est bouleversée lorsque l’Hérésie, une force mystérieuse, refait surface. Cette force, entre possession démoniaque et maladie sacrée, est portée par des hérétiques capables de se fondre dans la population, semant la corruption et la discorde. Le conflit ancestral entre Sheol, le dieu tutélaire d’Antioch, et Amaymon, le seigneur démoniaque, se réactive, et Ezekiel s'attire les foudres de cette dynamique divine. Son engagement et sa foi seront mis à l’épreuve, car il devra affronter ces puissances surnaturelles qui cherchent à prendre possession de son âme.

Ezekiel vaincra

L'un des piliers fondamentaux des jeux de rôle est le système de combat. Fidèle à sa volonté de marier traditions du JRPG et aux innovations actuelles, SacriFire propose une approche hybride et dynamique où le temps ne s’écoule que lorsque le joueur bouge.

Le système de combat de SacriFire s’inspire de titres comme Valkyrie Profile 2 et Xenogears, en combinant action et stratégie. Le temps ne s’écoule que lorsque le joueur se déplace, ce qui permet d’anticiper les attaques ennemies en observant leurs zones d’effet. Chaque action (attaque, esquive, utilisation d’objet) consomme des points d’action, qu’il est possible de recharger lentement ou via une recharge manuelle — risquée, car elle rend vulnérable.

Les attaques sont divisées en coups légers et lourds, ces derniers étant nécessaires pour briser les boucliers ennemis. Enchaîner les types d’attaques permet de créer des combos. Les ennemis possèdent des affinités élémentaires et des faiblesses à exploiter à l’aide d’armes et d’Arts, des capacités spéciales déclenchées avec la ressource Zeal. Le jeu introduit aussi des mécaniques de timing pour infliger des dégâts bonus, et met fortement l’accent sur le positionnement, la gestion du rythme et l’expérimentation.

Côté progression, chaque forme d’arme débloque un arbre de compétences, avec des nœuds personnalisables via des Orbes. Des capacités passives aux Arts inspirés de la magie, tout semble pensé pour offrir variété et profondeur à l’évolution du héros.

En plus des quêtes principales, Pixelated Milk met l’accent sur la construction des quêtes secondaires. Celles-ci, bien qu’optionnelles, permettent aux joueurs de s’impliquer davantage dans le monde d’Antioch et auprès de ses personnages, tout en obtenant des récompenses telles que de l’XP, de la Lux (la monnaie du jeu) ou des améliorations.

Les développeurs disent porter une attention particulière à l’équilibre du rythme des quêtes, veillant à ce que chaque mission soit gratifiante et significative, sans sombrer dans la répétition. Leur objectif, s’ils y parviennent, est de créer de petites histoires s’insérant naturellement dans la trame principale.

SacriFire s'annonce grandiose !

L’attente autour de SacriFire repose sur une mythologie ambitieuse et un système de combat prometteur par sa richesse. Toutefois, quelques réserves subsistent. L’abondance d’informations pourrait s’avérer difficile à assimiler si elle n’est pas bien structurée. Reste à voir si la narration saura maintenir son rythme tout en exploitant la densité de cet univers.

Côté combat, une multitude de mécaniques se croisent : gestion des pauses, sélection d’attaques, enchaînements, réactivité, choix des affinités élémentaires… le risque de confusion n’est pas à exclure. Espérons que les affrontements restent solides et que les différentes fonctionnalités soient lisibles et bien délimitées.

Sur le plan artistique, les vidéos et captures d’écran dévoilées jusqu’à présent flattent clairement la rétine. La verticalité, le gigantisme et le soin du détail témoignent d’une vraie maîtrise visuelle.

Quoi qu’il en soit, il faudra patienter jusqu’en 2026 pour découvrir SacriFire sur PC et consoles. Nous ne manquerons pas de vous proposer d'autres papiers si des éléments se précisent.