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Test de Yasha: Legends of the Demon Blade — Amusant !

Emballé par l’esthétique et la frénésie des images et vidéos partagées, Yasha: Legends of the Demon Blade s’est rapidement taillé une place parmi la multitude de RPG qui peuplent notre longue liste de tests. Développé par 7QUARK, ce petit jeu aux airs de rogue-lite m’inspire une certaine sympathie, avec un gameplay qui semble tenir la route. Mais entre direction artistique soignée et goût prononcé pour l’action soutenue, la vraie question reste : le jeu saura-t-il vous captiver sur la durée ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.

— Nous remercions l'éditeur pour cette version presse du jeu sur Nintendo Switch.

Il y a trois cents ans, un guerrier nommé Yasha est apparu, lame à la main, tranchant les démons comme on moissonne des champs maudits. Leurs corps s’amoncelaient en montagnes, et la lune — haute, blafarde — en ressortait éclaboussée de sang. Cette vision d’horreur, transmise comme une légende urbaine, est devenue un mythe : celui de la Lune de Sang. Peu à peu, les hommes et les démons ont fini par instaurer un fragile équilibre, une sorte de paix armée. Il y avait bien des heurts, parfois violents, mais chacun avait fini par accepter l’autre sur une même terre. Trois siècles plus tard, cet équilibre vacille à nouveau.

C’est là que Shigure entre en scène. Disciple du clan Konpeki et apprentie du maître Gengo, elle se retrouve confrontée, comme lui, à des créatures que rien ne semble rattacher aux démons connus jusqu’alors. Une noirceur épaisse les entoure, malsaine.

Yasha: Legends of the

Ces démons ne sont pas normaux, dit Gengo, inquiet. Il y a quelque chose dans leur aura... jamais rien vu d’aussi noir.

Le soleil, lui, peine à traverser l’air saturé. Une brume presque vivante s’accumule jusqu’à devenir rage. Et soudain, Kyubi descend sur le Tombeau des Lames. Neuf queues, une présence écrasante, une énergie si purement démoniaque qu’elle fige Shigure sur place. Gengo tente de la protéger, mais tout bascule.

Yasha: Legends of the

La mort, à cet instant, semble inévitable. Jusqu’à ce que les ninjas du clan Konpeki surgissent et attaquent Kyubi à revers. Dans le chaos, le maître disparaît. Emporté par le renard infernal, et avec lui, Mille-Pattes — la dernière lame démoniaque du clan.

Vous l’aurez compris, votre mission ne s’arrête pas à traquer Kyubi — il s’agira aussi de retrouver votre maître disparu. Mais rien de ce qui vous attend n’a des airs de promenade. Pour espérer survivre, il vous faudra reforger les lames perdues du clan, maîtriser chaque mouvement, affûter votre art martial jusqu’à ce qu’il devienne tranchant comme le sabre. Car c’est une armée entière qui marche derrière Kyubi… et elle ne fera aucun quartier.

— Comment venir à bout de cette armée ?

Si l’on s’arrête un instant sur le gameplay, Yasha: Legends of the Demon Blade reste dans les clous. Le jeu enchaîne les zones, entrecoupées de boss et de passages narratifs. Dans les sections plus classiques, des vagues d’ennemis apparaissent au fil de votre progression. Une fois la zone nettoyée, un petit sanctuaire s’active, vous gratifiant de quelques bonus : argent, âmes, orbes, onigiri ou encore des gardes — nécessaires à la création et à l’amélioration de vos lames. Avec un peu de chance, un petit chat cubique pourra aussi faire son apparition dans le sanctuaire. En plus des récompenses habituelles, il vous proposera alors un choix entre deux talismans : l’un lié à la lumière avec un effet modéré, l’autre plus puissant, mais assorti d’un malus.

Yasha: Legends of the

Par moments, de petits villages feront leur apparition, offrant une pause bien méritée entre deux affrontements. Vous y trouverez quelques échoppes aux fonctions bien distinctes : un soigneur pour regagner vos forces, un marchand de talismans, un petit restaurant de ramen pour quelques bonus, une boutique d’orbes, et même un donjon optionnel, parfait pour les plus téméraires en quête d’objets rares et d’avantages supplémentaires. Cependant, toutes ces installations ne sont pas garanties à chaque passage. Yasha: Legends of the Demon Blade étant un rogue-lite, inutile de compter sur une routine bien huilée pour peaufiner votre build à chaque run. Il faudra faire avec ce que le jeu vous propose, et parfois, composer sans.

Côté baston, vous pourrez emporter deux lames avec vous en combat. À la fin de chaque zone, les orbes récoltées vous offriront des bonus spécifiques à ces armes : dégâts accrus, pluie de fleurs explosives pour la lame Sakura, ou encore cercle de dégâts élargi pour la lame de feu. De quoi affiner un peu votre style de jeu à chaque run. Ce que j’ai trouvé plutôt malin, c’est que le jeu propose de vraies synergies supplémentaire entre les lames grâce aux orbes. Associer feu et Sakura, par exemple, peut faire surgir des fleurs enflammées pour infliger encore plus de dégâts — que demander de plus ? 

— Et quand on meurt, il se passe quoi ?

Minute papillon, j’y viens. Comme tout bon rogue-lite, la mort fait partie du voyage — et elle risque de frapper souvent. Mais pas d’inquiétude, vous ressuscitez à un autel situé juste avant le village. C’est là que vous pourrez investir les âmes de démons récoltées lors de votre précédente tentative pour améliorer votre personnage. Ce qui rend le tout assez accessible, c’est que ces âmes, vous ne les perdez jamais. En les accumulant, vous pourrez booster votre jauge d’esquive, augmenter vos PV, ou encore gagner des résurrections supplémentaires avant le game over définitif. Ces améliorations sont permanentes, et c’est justement ce petit côté progression RPG qui donne envie de repartir, plus fort, à chaque essai.

Yasha: Legends of the

Les combats, quant à eux, sont franchement prenants. Entre esquives, combos et contre-attaques, chaque mécanique, une fois bien intégrée, devient un véritable plaisir à exécuter. Une esquive bien placée suivie d’une contre-attaque, par exemple, inflige des dégâts bien plus costauds qu’un simple enchaînement bourrin. Frapper dans le tas, c’est une option, mais observer les patterns ennemis et réagir avec précision, c’est là que le jeu révèle toute sa saveur. Le cœur du gameplay repose sur cette lecture fine des affrontements. Vous pouvez toujours ignorer ces subtilités… mais alors je ne donne pas cher de votre peau.

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— Pour l’instant, ça a l’air terrible, mais je sens qu’il y a un truc qui sent pas la fleur de sakura ?

Bien vu, Jammy ! (…je vais vraiment devoir arrêter de dire des trucs comme ça). Le jeu, oui, il a de quoi accrocher : système de combat nerveux, progression gratifiante, ambiance soignée… Mais là où le bât blesse, c’est sur un point incontournable du genre : la rejouabilité. Un rogue-lite, normalement, ça vit et respire par ses surprises, par l’aléatoire qui bouscule chaque partie. Ici ? Les zones sont toujours identiques. Toujours les mêmes décors, les mêmes ennemis aux mêmes endroits, les mêmes pièges aux mêmes recoins. Et au bout d’un moment, tu les connais par cœur. Et ça, malheureusement, ça flingue pas mal l’envie d’y revenir en boucle. On sent qu’il y avait largement de quoi creuser davantage, même si deux autres personnages jouables viennent apporter un peu de variété avec une trame sensiblement identique. Avec un vrai travail sur la structure des zones, une meilleure variété d’ennemis, plus d’événements imprévus et quelques Boss marquants supplémentaires, le jeu aurait pu décoller. Parce qu’entre cette DA sublime qui t’attrape dès le premier écran, et des dialogues qui jonglent habilement entre second degré et envolées dramatiques, il y avait un vrai potentiel pour un petit bijou indé. Mais sans cette profondeur, tout ça sonne un peu creux sur la durée — et c’est franchement dommage.

— Et la Switch, elle souffre pas trop ? 

Franchement, s’il y a un point qui m’a vraiment surpris, c’est cette fluidité impeccable sur la console de Nintendo. Peu importe le chaos à l’écran, entre les explosions, les effets de lame et les vagues d’ennemis, le jeu reste parfaitement stable, sans aucun ralentissement à signaler. Et visuellement, c’est un voyage complet. Tout transpire cet Edo fantasmé qu’on croirait tout droit sorti d’un animé, avec une pluie de références aux yokai et à la mythologie japonaise. Côté musique, c’est la même école : ambiance traditionnelle, flûtes à volonté, percussions feutrées… une bande-son fidèle et raffinée qui colle parfaitement à l’univers.

— Bon, on se lance ou pas ? 

Tout dépendra de ce que vous attendez du jeu. Si le titre de 7QUARK coche les cases du RPG rogue-lite, c’est surtout sur le terrain du procédural qu’il montre ses limites. Le manque de diversité se fait vite sentir, et dans un genre qui repose justement sur la surprise et le renouvellement, ça pèse. Le prix, lui aussi, peut refroidir : 30 € pour une aventure certes plaisante, mais finalement assez superficielle, c’est un peu élevé. Si je devais le recommander, ce serait un oui, mais pas à ce tarif. Une dizaine d’euros me paraît bien plus juste pour un jeu de cette envergure. Cela dit, j’ai passé un excellent moment, et si les yokai, les démons et l’ambiance nippone vous attirent, gardez un œil sur les promotions Steam.

Yasha: Legends of the Demon Blade sortira sur PS5, Nintendo Switch et PC le 15 mai 2025.

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7 Yasha: Legends of the Demon Blade

  • Date de sortie (japon) : 15/05/2025
  • Date de sortie (Europe) : 15/05/2025
  • Développeur : 7QUARK
  • Éditeur : 7QUARK
  • Genres : Action
  • Consoles : PS5, Switch, PC
  • Scénario 65%
  • Technique 70%
  • Gameplay 65%
  • Plaisir 80%
  • Le système de combat
  • La courbe de difficulté maîtrisée
  • La direction artistique
  • La génération procédurale des donjons manque
  • Les runs sont trop courtes
  • La localisation française de mauvaise qualité
Kuro
Kuro

✅ Créateur du média

✅ Amateur de culture pop, JRPG et retrogaming

✅ À l'âge de 38 ans, mon JRPG préféré demeure Chrono Trigger !

💔 RIP Akira Toriyama, tu resteras à jamais dans nos coeurs...

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