Entre traditions et mystères, Tales of Seikyu nous plonge dans un univers où l’harmonie entre humains et créatures mythologiques fait office de toile de fond à une aventure unique. Développé par ACE Entertainment, ce titre s’annonce comme un simulateur de vie pas tout à fait comme les autres, mêlant exploration, agriculture et éléments fantastiques dans un cadre magnifiquement inspiré par le folklore japonais. Alors que le jeu se prépare à faire ses premiers pas en accès anticipé à partir du 21 mai 2025, sur Steam, il est temps de découvrir si cet univers peuplé de yokai saura nous envoûter autant qu’il semble le promettre.
Tales of Seikyu nous invite à endosser le rôle d’un membre d’un clan de renards doté de pouvoirs surnaturels. Une transformation qui nous permet non seulement d’interagir avec le monde qui nous entoure, mais aussi d’explorer des mécaniques de gameplay plus profondes. Les festivités, les personnages imprégnés de culture japonaise et les diverses quêtes narratives sont autant de d'éléments qui viennent construire ce jeu de simulation. Mais derrière cette apparente simplicité se cache une aventure qui dévorent de nombreuses références — mais qu'en est-il de la digestion ?
Le jeu se déroule dans un pays perdu appelé Seikyu, où vivent diverses créatures légendaires du monde entier. Les habitants de la ville ont leur propre vie, comme le tenancier du bar Shuten-doji qui est toujours pompette, le folkloriste Yoji à la langue acérée qui est rebelle et obsédé par l'étude des anciens dieux, et l'ancien chef de la mafia Otter Andolini qui ne se préoccupe plus que de son quai. Cependant, cette ville apparemment paisible est constamment menacée par le pouvoir des anciens dieux. En tant qu'étranger, vous devrez vous occuper de la vielle ferme confiée par le dieu Inari.
Le jeu se déploie dans un vaste monde ouvert, regorgeant d’activités variées. Si, au départ, certaines semblent peu intégrées au gameplay principal, au fil de votre exploration, vous découvrirez que ce monde recèle bien plus de secrets qu’il n’y paraît. Les premières quêtes sont simples : récolter des ingrédients, discuter avec les habitants du village, mais c’est au détour de ces premières missions que vous croiserez les fantômes de vos ancêtres disparus au pied d'un sanctuaire accolé à un arbre. Ces derniers vous confieront le pouvoir d’un Yo-kai, alors qu’à l’origine vous étiez destiné à être un fier renard. Toutefois, il ne vous faudra pas longtemps pour comprendre que tout ne se déroule pas comme prévu, et que Tales of Seikyu n’hésite pas à injecter une bonne dose d’humour dans son scénario. “Je suis un sanglier, je suis un sanglier !” — non, ce n’est pas une réplique tirée des 12 Travaux d’Astérix, mais bel et bien votre première transformation. Bien que la silhouette de cette bête féroce ne soit guère élégante, elle vous permettra néanmoins de parcourir le monde plus rapidement et de vous attaquer à des créatures de moindre envergure.
Comme dans tout jeu de ferme qui se respecte, le temps suit le cycle des saisons, chaque période apportant son lot de récoltes, toutes plus dépendantes les unes des autres selon les caprices de l’année. Dans le village, entre les bars et restaurants, vous découvrirez des boutiques regorgeant de graines pour assouvir votre besoin viscéral de faire pousser tout ce qui passe à votre portée. Si vous êtes familier avec des titres comme Harvest Moon ou encore Story of Seasons, vous retrouverez rapidement vos repères. Certains légumes demandent plus de temps pour pousser, mais vous pourrez compenser ce retard avec quelques potions de fertilisant. Là où Tales of Seikyu tire son épingle du jeu, c’est dans ses transformations. Le sanglier viendra labourer les terres, tandis que l’énorme blob d’eau vous permettra d’arroser à une vitesse redoutable. C’est à vous de saisir l’ampleur des avantages que ces créatures sacrées offrent, vous transformant en un véritable couteau suisse vivant, prêt à répondre à toutes les situations.
Le craft, bien sûr, sera aussi de la partie. Partout dans le monde, vous ramasserez de quoi nourrir vos ambitions : un peu de pierre par-ci, quelques plantes par-là, du bois en veux-tu en voilà… Tout cet inventaire hétéroclite deviendra la matière première de vos créations. Aliments, outils, armes ou mobilier : à vous de faire parler votre sens affûté de la combinaison pour transformer ces modestes composants en objets essentiels — ou décoratif — à votre aventure.
Mais qui dit simulation, dit romance, et Tales of Seikyu ne déroge pas à la règle. En engageant des conversations, en offrant des cadeaux et en répondant aux demandes de vos prétendants, vous ferez croître progressivement votre relation. Peu à peu, vous serez invités à des “rendez-vous” — qu’il s’agisse d’une séance de musculation à la salle de sport ou d’une discussion tranquille autour d’un verre. Vous pourrez en apprendre plus sur eux — de leurs préférences à leur histoire personnelle. À force de proximité, les sentiments s’intensifient et, qui sait, peut-être qu’un jour, vous vous retrouverez à échanger vos vœux devant les habitants du village.
Nous aurions pu nous arrêter là, mais le soft d’ACE Entertainment nous régale également d’un pan Action-RPG. Votre personnage possède ses propres statistiques et gagne de l’expérience, à la manière d’un Rune Factory. Ce qui sous-entend qu’en plus des niveaux d’exploration, de minage, de cuisine et autres, vous bénéficierez aussi d’un niveau de combat. En prime, chacune des formes que vous débloquerez pourra être améliorée, vous gratifiant au fil du temps de nouvelles compétences. Si la version anticipée ne vous en propose que trois, ces transformations s’avèrent déjà bien utiles pour parcourir l’une des attractions les plus amusantes du jeu : Les Ruines du Renard. Ce lieu est de loin le plus important : c’est ici que vous dénicherez des armes plus puissantes, de nouveaux objets, et même des minerais précieux. C’est aussi dans les profondeurs de ce donjon que vous affronterez des boss, lesquels — une fois terrassés — vous légueront leur pouvoir sous forme de transformation. Ah, ça se goupille drôlement bien, dites donc !
Au-delà de cette opulente myriade de références, difficile de ne pas voir dans l’interface un clin d’œil appuyé à The Legend of Zelda: Breath of the Wild. Carte, gestion des armes, jauges de vie et d’endurance, indicateurs ennemis… tout semble hérité en ligne directe de la production d’Eiji Aonuma — la poésie en moins, il faut bien l’avouer. Le hic, c’est que tout ne s’imbrique pas aussi harmonieusement qu’espéré. Certains menus fonctionnent, d’autres détonnent, comme ces jauges rouge criard et bleu électrique, qui semblent avoir été piochées dans un autre jeu. Un détail, certes, mais qui trahit un manque d’unité visuelle.
En parlant de Breath of the Wild, la direction artistique de Tales of Seikyu tente d’en épouser les contours… sans toujours en maîtriser le trait. Les personnages, eux, s’en sortent haut la main : humanoïdes à pelage ou à plumes, ils débordent de charme, d’humour et d’expressivité. Côté décors, en revanche, l’inspiration vacille. On y croise quelques travers familiers des productions indépendantes : affichage progressif mal calibré, éléments clignotants, finitions inégales… Reste que le jeu est encore en développement, et qu’à la vue de tout ce qu’il propose déjà en accès anticipé, il serait bien injuste de lui en tenir rigueur.
Pour conclure, Tales of Seikyu fait partie de ces titres qui puisent à droite et à gauche pour tenter de tisser une expérience neuve. Et à dire vrai, j’y ai passé un bon moment. Le charme opère, l’univers intrigue, et certaines idées brillent franchement. Pourtant, je ne peux m’empêcher de ressentir par instants un léger goût de patchwork, comme si les inspirations — nombreuses et parfois trop visibles — peinaient à se fondre harmonieusement dans un tout cohérent. Cela se ressent notamment dans l’interface utilisateur ou les mécaniques de récolte, qui manquent de liant. Mais l’envie est là. Et si tout n’est pas encore parfaitement huilé, Tales of Seikyu a ce petit quelque chose qui donne envie d’y revenir, de creuser davantage, de voir jusqu’où il pourra aller une fois pleinement éclos. En l’état, c’est déjà un projet prometteur, bourré de bonnes intentions, à surveiller de près.
Jeux liés à cet article
- Rejoins notre Discord
- Partage notre contenu ou rejoins-nous sur nos Réseaux Sociaux
- Tu veux soutenir le projet, rejoins nos généreux donateurs sur Patreon