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Démo d'Edens Zero — La magie de Mashima par Konami

Edens Zero est, selon moi, la seule œuvre d’Hiro Mashima qui tienne vraiment la route. Konami reprend le flambeau avec une adaptation en RPG d’action de l'anime, signé par l’auteur de Fairy Tail, entre autres. En ce jour de sortie de la démo, la rédaction s’est prêtée au jeu : qu’en avons-nous pensé ? Le matériau d’origine est-il respecté ? A-t-on enfin droit à une adaptation d’un anime de Mashima qui tienne la route ? Difficile à dire sur la base d’une simple démo, mais certains éléments laissent entrevoir un JRPG fidèle à l’univers… malgré quelques coquilles gigantesques.

Petit rappel de l'histoire. Edens Zero est un shōnen de science-fantasy spatiale qui suit Shiki, orphelin élevé par des robots sur la planète désertée Granbell, ancien parc d’attractions, et doté du pouvoir de manipuler la gravité grâce à un Ether Gear. Sa vie bascule lorsqu’il rencontre Rebecca Bluegarden, créatrice de contenus, et son chat cybernétique Happy, venus filmer pour leur chaîne. Ensemble, ils s’emparent du vaisseau interstellaire Edens Zero, légué par Ziggy, le « Démon Roi » qui était le grand‑père adoptif de Shiki, et se lancent dans une aventure à la recherche de Mother, une entité cosmique vénérée à travers les galaxies. En chemin, ils forment un équipage hétéroclite – Weisz, fugitif d’un passé parallèle, la robot Pino, Homura la samouraï, et d’autres – et affrontent des ennemis venus des quatre coins du Cosmos Sakura.

La version de démonstration nous permet de revisiter brièvement le début de l’histoire, ainsi que certains passages d’autres arcs via du gameplay capturé. On y croise Erzy la pirate, et Homura y fait une apparition furtive. L’essai nous fait parcourir suffisamment de pans de l’intrigue pour comprendre que le jeu couvrira une belle part des deux premières saisons de l’anime. Le ton est le même : humour, fan service et pouvoir de l’amitié — tous les ingrédients du style Mashima sont bien présents. J’ai souvent ri devant les expressions faciales des personnages, identiques à celles de la série. Pourtant, tout n’est pas parfait : les émotions des personnages ne correspondent pas toujours au ton des dialogues, et la synchronisation labiale est parfois réussie, parfois complètement ratée. C’est difficile à décrire : l’immersion peut être brutalement rompue par le décalage entre ce que racontent les dialogues et ce que tentent de transmettre les images — frustrant. Pourtant, j’y ai pris du plaisir, non pas parce que je suis fan de l’auteur, mais parce que certains passages sont réellement réussis.

La progression dans la démo se divise en deux composantes distinctes : les quêtes scénarisées d’un côté, et l’exploration libre de l’autre. Les premières suivent rigoureusement le déroulement de l’anime, en reproduisant à l’identique les événements majeurs, les scènes clés et les évolutions de personnages. En parallèle, l’exploration se concentre sur Bluegarden, la deuxième planète visitée par les protagonistes — mention spéciale pour l'Ether Gear de Shiki qui lui permet de parcourir la ville en volant. Le joueur accède ensuite à la guilde et débute au rang E, avec la possibilité d’accomplir des quêtes pour le monter. Ces dernières manquent toutefois de profondeur : elles se résument à des objectifs simples sans scénarisation aucune comme éliminer des ennemis, livrer des objets ou prendre des photos — on finit par avoir l'habitude avec le JRPG.

En termes d’affrontements, le jeu vous plonge dans des joutes que je qualifierais de moyennes. Les patterns des ennemis sont trop lisibles, et leurs déplacements résolument lents. À l’inverse, leurs coups sont étonnamment puissants. Je ne compte plus le nombre de Game Over que j’ai dû encaisser avant de commencer à maîtriser le gameplay. Mais quelque chose cloche. Je ne sais pas si les mouvements sont simplement trop rigides, ou si je ne suis plus habitué à ce type de RPG d’action. L’adaptation mobile d’Edens Zero proposait des rixes plutôt convaincantes, dynamiques et bien rythmées. Ici, j’ai vraiment l’impression que les affrontements sortent d’une autre époque. Si vous verrouillez un ennemi, le déclenchement d’une action spéciale vous fait perdre ce verrouillage — idem après les cut-scenes. Difficile d’apprécier les combats quand on perd constamment le focus. Je ne suis clairement pas satisfait du traitement de ce point. Pourtant, malgré toutes ces frustrations, je veux croire que cette démo ne reflète pas le build final, et que des améliorations sont encore à venir. Heureusement, vous avez la possibilité d’avoir plusieurs personnages dans votre équipe — deux dans la démo : Rebecca et Shiki. Vous pouvez passer de l’un à l’autre en temps réel, et ce changement déclenche une attaque automatique, du moins dans le cas de Rebecca. Le fait d’avoir plusieurs personnages permet aussi de ne pas mourir trop vite, ce qui devient vite essentiel... Pour finir, la caméra fait régulièrement des siennes, ce qui ne fait qu’accentuer davantage l’archaïsme des batailles.

La progression, elle, se fait par niveau avec des points de compétences à la clé. Les personnages gagnent de l'expériences après chaque combat. Pour ce qui est de l'équipement, il apporte lui aussi son lot d'améliorations. Fait amusant, les armures apportent des changements esthétiques directement visibles — c'est assez rare pour être souligné. Vous pourrez aussi améliorer votre Ether Gear à travers un arbre de compétences, débloquant ainsi de nouveaux moves et autres bonus passifs.

Techniquement, le jeu s’en sort plutôt correctement. Dans les donjons, rien de particulier à signaler : c’est stable. En revanche, lors de l’exploration libre, le mipmapping est très visible, notamment sur les arbres et certains éléments de décor. J’ai également constaté une différence notable sur PS5 entre le taux de rafraîchissement en intérieur (donjons ou établissements) et en monde ouvert. Les zones extérieures offrent une fluidité moindre, et les problèmes évoqués plus tôt s’y accentuent légèrement — rassurez-vous, nous ne sommes pas au niveau de Pokémon EV sur Switch. J’espère sincèrement que cette démo repose sur un build assez ancien. Des erreurs assez flagrantes parsèment encore le titre : problèmes de pathfinding pour les ennemis, PNJ qui marchent dans le vide… Rien de choquant dans le cadre d’une version préliminaire, mais suffisamment gênant pour nuire à l’immersion si cela devait se retrouver dans la version finale.

EDENS ZERO

Artistiquement, le jeu respecte la direction visuelle de l’anime. Le cel-shading est de bonne qualité, avec un rendu fidèle aux modèles originaux. Mention spéciale à la « pseudo physique » des attributs féminins, qui m’a franchement fait sourire — d’autant plus que ce n’est pas quelque chose qu’on retrouve dans l’anime. Une touche de fan service assumée, qui risque de faire grincer des dents ou d’amuser, selon la sensibilité de chacun — quel pervers ce bon vieux Hiro-sensei.

Comme vous l’avez lu, la démo d’Edens Zero ne m’a pas totalement satisfait. Il est toujours difficile de produire une adaptation parfaite d’un anime, d’autant plus que, bien souvent, ces projets répondent à des commandes plus qu’à une véritable vision créative. Cependant, il y a suffisamment de respect dans cet essai pour que je ne puisse me résigner à en rester là. Revoir l’Edens Zero, visiter les planètes loufoques de l’anime, ou même combattre avec d’autres figures de l'équipage… C’est le cœur du fan qui parle. Bien sûr, il y a des problèmes de conception et le framerate reste instable, mais il y a assez de clins d’œil et d’éléments encore à découvrir pour que l’envie de jouer à la version complète demeure intacte dans mon esprit.

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Kuro
Kuro

✅ Créateur du média

✅ Amateur de culture pop, JRPG et retrogaming

✅ À l'âge de 38 ans, mon JRPG préféré demeure Chrono Trigger !

💔 RIP Akira Toriyama, tu resteras à jamais dans nos coeurs...

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