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Navinosuke: The Yo-Kai Buster — Un JRPG GBA ressuscité

Navinosuke: The Yo-Kai Buster est un RPG en 2D pixel art développé au début des années 2000 par les créateurs de la série Metal Slug. Pensé à l’origine pour la Game Boy Advance, le jeu n’a jamais été publié. Plus de vingt ans plus tard, il ressurgit grâce à Kohachi Studio, une équipe indépendante formée d’anciens de  et d’Irem. Une version Nintendo Switch est annoncée pour début 2026. Le jeu suit les aventures de Navinosuke, un jeune exorciste en devenir, dans un Japon fantastique peuplé de créatures surnaturelles, les yōkai. La résurrection de ce projet oublié suscite aujourd’hui notre curiosité. C'est pour cela que nous lui accordons un papier sur notre site.

Tout commence au début des années 2000. Nazca, alors connu pour ses jeux d’action arcade, planche sur un projet inattendu : un RPG sur Game Boy Advance intégrant un module GPS. L’idée est ambitieuse : les déplacements du joueur dans le monde réel déclencheraient des rencontres avec des monstres dans le jeu. Ce concept de géolocalisation, bien en avance sur son temps, anticipait des succès comme Pokémon Go.

Au départ, le scénario prévoyait l’inclusion de figures historiques japonaises, mais le studio décide finalement de recentrer l’univers sur le folklore et les esprits traditionnels de la mythologie japonaise. Ce revirement est notamment impulsé par Akio, directeur artistique du projet.

Malheureusement, le module GPS est abandonné en cours de route. L’équipe poursuit le développement avec un gameplay plus classique, sans la composante géolocalisée. Le jeu est terminé, mais il reste dans les cartons. À la même époque, SNK, maison mère de Nazca, fait faillite et renonce à éditer ce RPG sur GBA. Le jeu, pourtant achevé, ne sortira jamais.

Derrière Navinosuke, on retrouve une véritable dream team de l’époque arcade. Akio Oyabu, connu pour son travail sur Metal Slug et R-Type, signe la direction artistique et le scénario. Il est accompagné de Miihaa à la production, Takushi Hiyamuta à la musique, Kenji Esaka aux graphismes et Shinano Ishiguro à la réalisation. Tous sont issus de l’univers du shoot’em up et de l’arcade japonaise.

Ce projet marque un tournant dans leur parcours. Passer d’un run and gun effréné à un jeu de rôle basé sur la collecte et la stratégie représente un changement radical. Kohachi Studio, fondé plus récemment, est la continuité de cette équipe mythique, réunie pour faire renaître leur jeu perdu.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi Navinosuke n’a jamais vu le jour. L’échec du GPS a privé le jeu de son concept central. Comme le rappelle Shinano Ishiguro, « le cœur du jeu – marcher pour rencontrer des monstres – est devenu impossible à réaliser » une fois le module écarté.

Même en version remaniée, le jeu n’a pas convaincu les décideurs. Le début des années 2000 n’était pas favorable aux paris risqués. SNK, en plein redressement, privilégiait ses licences arcade éprouvées. Un jeu folklorique en pixel art n’entrait pas dans ses priorités. Le projet est donc mis au placard, sans jamais avoir été montré au public.

Il faudra attendre plus de vingt ans pour que les créateurs reprennent contact, restaurent le jeu et décident de lui offrir enfin une sortie officielle. Ce qui donna naissance au projet Navinosuke...

Navinosuke est un RPG tactique au tour par tour mêlé à un système de collection de créatures. On incarne un jeune exorciste parcourant un Japon mythique, à la rencontre de plus de 150 yōkai différents. Certains apparaissent comme ennemis, d’autres peuvent rejoindre votre équipe.

Navinosuke

Le cœur du système repose sur les shikigami, des esprits que le joueur invoque et fait combattre. Avant chaque affrontement, on organise son équipe, on choisit les compétences et les formations. Une fois le combat lancé, tout se déroule automatiquement. Le gameplay favorise donc l’anticipation, l’optimisation et la synergie entre les créatures.

Ce principe évoque un croisement entre Pokémon, Yo-kai Watch et la stratégie en général. Chaque yōkai possède des attributs élémentaires et des capacités propres. Le studio promet des combats très variés, nourris par les nombreuses combinaisons.

Navinosuke

L’exploration, elle, se fait en vue du dessus. On déambule dans des villages, des forêts, des sanctuaires, en discutant avec les habitants et en accomplissant des quêtes. Les environnements mêlent éléments traditionnels japonais et touches modernes, comme des routes asphaltées ou des voitures.

Visuellement, Navinosuke affiche un pixel art détaillé, fidèle à l’esthétique des jeux portables des années 2000. Les décors sont variés : rizières, temples, ruelles urbaines, montagnes sacrées. Chaque zone est animée avec soin.

Les yōkai bénéficient d’une attention particulière. On y retrouve des créatures bien connues du bestiaire nippon : kitsune aux queues multiples, tanuki malicieux, spectres féminins, esprits aquatiques. Tous sont réinterprétés avec une touche de fantaisie.

Navinosuke, l’héroïne, est une jeune fille en costume traditionnel, évoluant dans un monde mi-réel, mi-surnaturel. L’atmosphère alterne entre mignon, mystérieux et mélancolique. Le style d’Akio est bien reconnaissable : sprites expressifs, visages exagérés, designs ronds et stylisés.

La version actuelle du jeu conserve l’animation d’époque et les graphismes d’origine, avec une modernisation légère de l’interface et de l’expérience utilisateur pour la Nintendo Switch. L’ensemble est cohérent, vivant, et très identifiable.

Navinosuke: The Yo-Kai Buster est plus qu’un jeu ressuscité. Il est le témoin d’un savoir-faire disparu, d’un projet visionnaire qui n’a jamais pu voir le jour à son époque. Pour les développeurs, il représente la dernière œuvre collective de l’équipe Metal Slug avant sa dissolution.

Shinano Ishiguro confie avec émotion que ses filles lui en parlaient encore récemment. Il conclut : « je suis heureux que vous puissiez enfin rencontrer ces monstres oubliés ». C’est tout l’esprit de ce projet : une transmission, une reconnexion avec un passé enfoui.

Navinosuke relance aussi la discussion sur la conservation du patrimoine vidéoludique. Que faire des jeux annulés, des prototypes oubliés, des œuvres inachevées ? Ce cas montre qu’ils peuvent encore trouver leur public, même des décennies plus tard...

À sa sortie, prévue en 2026, Navinosuke sera non seulement un jeu jouable, mais aussi une page rendue au grand livre du jeu vidéo japonais. Son retour est un cadeau pour les fans de rétro et un hommage à une équipe de créateurs légendaires.

Un RPG « yokai » incarné.

Sources : 

  • Kohachi Studio
  • IGN Japan
  • Famitsu
  • GameSpark
  • Automaton
  • 4Gamer
  • Nintendo Life
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Kuro
Kuro

✅ Créateur du média

✅ Amateur de culture pop, JRPG et retrogaming

✅ À l'âge de 38 ans, mon JRPG préféré demeure Chrono Trigger !

💔 RIP Akira Toriyama, tu resteras à jamais dans nos coeurs...

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