Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven est la dernière réinvention d'un classique de 1993 par Square Enix. Développé par le studio en charge du remake de Trials of Mana de 2020, le jeu se veut comme une réécriture apportant son lot de nouveautés, mais aussi d'options d'accessibilité. Si l'histoire reste d'un classique incontestable, le gameplay quant à lui est riche, mais surtout, exigeant. Alors, qu'avons-nous pensé de ce tout nouvel opus teinté de classisisme, c'est ce que nous allons aborder dans ce test.
Ce test a été réalisé sur PlayStation 5 grâce à la participation de l'éditeur.
Sommaire
Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven – Un scénario ? Non, une succession de chroniques !
De retour de la mystérieuse Grotte Scellée, l'empereur Léon d'Avalon convoqua son fils aîné, Victor, pour une discussion privée. Reconnaissant les talents politiques de son jeune frère Gérard, Victor comprit que ce dernier était mieux fait pour les affaires du royaume que pour le champ de bataille. Au cours de leur échange, une oracle énigmatique fit irruption, poussant l'empereur à demander à ses fils de quitter la salle du trône. Gérard en profita pour se promener dans la ville, réfléchissant à son rôle dans le royaume. Désireux de devenir plus fort pour soutenir son père vieillissant et son frère, il décida de partager ses intentions avec l’empereur. Une fois l’oracle partie, Gérard retourna auprès de son père pour lui exposer ses projets. Touché par sa détermination, Léon décida de l'emmener dans une mission périlleuse : traquer le chef des créatures monstrueuses au Nid des Sentinelles. À leur retour, ils trouvèrent la ville en ruines et Victor grièvement blessé. Face à eux, une créature mystérieuse se dressait, affirmant être Ksinssie, l'un des légendaires Sept Héros, annonçant ainsi l'arrivée d'un grand chaos.
Bien que l’introduction de Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven soit prometteuse, le jeu peine à développer ses personnages. Ceux-ci sont traités de manière plutôt succincte, rendant difficile toute véritable attache émotionnelle. Par ailleurs, le système de générations et d’héritage met en scène des empereurs d’Avalon qui se succèdent en se ressemblant, tant par leur apparence que par leurs compétences — un point que nous aborderons plus tard. Le jeu se structure autour de scénarios distincts, chacun associé à une région géographique précise. Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven offre une certaine liberté quant à l’ordre d’accomplissement de ces chapitres, tout en conservant une continuité dans son récit : celui de conquérir le monde en éliminant les Sept Héros. Jadis vénérés, ces figures sont désormais devenues les antagonistes, pour des raisons que je ne dévoilerai pas ici. Toutefois, des fragments de leur passé, épars à travers les donjons, vous permettront de découvrir de brefs aperçus de leur histoire. Tout n'est que chronique ! Que ce soit dans vos propres chapitres ou dans ceux des Sept Héros, il n’y aura jamais de réelle continuité, seulement une série d’événements juxtaposés. Cependant, et pour finir avec une touche plus positive, les chapitres en eux-mêmes se laissent suivre. Les histoires des royaumes voisins reste relativement agréables, même si certaines d'entre-elles sont rapidement expédiées à la suite d'un donjon conclu par un combat de boss.
Une progression atypique, mais tellement gratifiante !
Ce système de progression à multiples facettes invite à une gestion plus réfléchie des ressources et au développement de votre royaume.
Comme vous l’aurez compris, la progression dans Romancing SaGa 2 suit une structure par chapitres. Au fil de vos avancées, de nouveaux points d’intérêt apparaîtront sur la carte, et vous serez libre de les aborder dans l’ordre de votre choix. Certaines chroniques en débloqueront de nouvelles, tandis que d’autres se concluront de façon définitive. Chaque chapitre suit une trame similaire : bien que les enjeux varient, vous devrez généralement échanger avec quelques PNJ avant de vous aventurer dans un donjon à proximité.
Ce qui rend le jeu appréciable, c’est la possibilité d'interrompre une quête pour en commencer une autre, puis de revenir à celle initialement laissée de côté. Romancing SaGa 2 vous offre ainsi une liberté non négligeable, jusqu’à un certain point. En effet, une fois certaines conditions remplies, une ellipse de plus d'une centaine d’années se produit, transformant le monde tel que vous le connaissiez. À ce stade, vous devrez choisir un nouvel empereur, introduisant ainsi le concept d’héritage. Si l'empereur, lui est connu, vous rencontrerez d'autres personnages jouables en complétant certains scénarios proposés par le jeu.
Longue vie au nouvel empereur !
À la mort d'un empereur ou d'une impératrice, le successeur doit reprendre les rênes du royaume. Le personnage que vous choisissez pour hériter du trône conserve une partie des compétences du souverain défunt, notamment les niveaux d'armes, les sorts et les techniques acquises. Toutefois, vous avez également la possibilité d'abdiquer, ce qui vous permet de changer de roi une fois de plus par génération, mais au prix de la perte d'un personnage. C'est une option intéressante en cas d'erreur, bien que je recommande de faire plusieurs sauvegardes pour pouvoir revenir en arrière si nécessaire.
En parallèle, vos compagnons, rencontrés au fil de vos aventures, évolueront eux aussi avec les générations. Bien que leurs noms et apparences varient légèrement (vêtements, coiffures...), ils conservent leur progression en termes de maîtrise des armes, compétences et techniques, ainsi que leurs statistiques. C'est à ce moment que la mécanique de progression du jeu devient plus claire.
Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven – Un RPG qui va dans le détail !
Dans Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven, la progression des personnages s’affranchit des mécanismes traditionnels des RPG, proposant un développement fluide et nuancé, centré sur l’utilisation des armes, des techniques et des magies élémentaires. Chaque affrontement offre l’opportunité d’affiner les compétences individuelles, sans passer par l’accumulation de points d’expérience ou de niveaux fixes. À la place, les personnages voient leurs statistiques d'armes et de magies élémentaires s’améliorer au fil des combats. L'un des attraits du jeu réside dans les Lueurs d’inspiration, ces moments imprévisibles où une technique surgit au cœur de la bataille.
Ce système ajoute une certaine dose de hasard, bien que des icônes d'ampoule signalent les compétences qui ont le plus de chances d'en débloquer de nouvelles par leur utilisation. Une fois découverte, une technique peut être réapprise ultérieurement en vous rendant à la salle d’entraînement du château, permettant ainsi de ne jamais perdre une compétence durement acquise. Parallèlement, la progression magique exige, en plus de son utilisation en combat, de développer les infrastructures de votre capitale impériale, ce qui débloque le Laboratoire d’incantations. Cette installation sera essentielle pour réassigner les compétences magiques à d'autres personnages et pour en créer de nouvelles en mêlant plusieurs éléments.
Ce système de progression à multiples facettes invite à une gestion plus réfléchie des ressources et au développement de votre royaume. Vous ne vous contentez pas de faire évoluer un personnage isolé, mais toute une génération d’empereurs et d'impératrices, chacun à sa manière, contribue à renforcer l’empire. En effet, les niveaux de base des armes et des classes de sorts de l’Empire détermineront votre Réputation impériale. Cette dernière influencera non seulement vos revenus, mais aussi la puissance des ennemis que vous rencontrerez. En parallèle du Laboratoire, l'amélioration du royaume vous conférera une forge pour perfectionner et produire de nouveaux équipements, une université testant vos connaissances du monde et vous récompensant généreusement, ainsi qu'un jardin augmentant les revenus impériaux.
Pour conclure sur la progression, ce ne sont pas seulement vos personnages qui évoluent, mais l'ensemble des statistiques rattachées à votre royaume. À chaque nouvelle génération, vous serez amené à reformer une équipe qui héritera de l'expérience et des avancées de votre empire... Rien que ça ! Cette dynamique offre une richesse de gameplay où chaque décision compte, rendant la gestion de votre héritage impérial aussi important que les combats eux-mêmes. Ainsi, le développement de votre empire s'inscrit dans une continuité qui transcende les individus, façonnant votre puissance à travers les âges.
Armons-nous pour la bataille
Évidemment, dans ce contexte, il est difficile d'avoir une idée précise de la façon dont se déroulent les combats. Pour commencer, en fonction des classes de votre groupe, vous aurez le choix entre plusieurs formations. Tout dépendra de votre style de jeu. Si vous préférez une formation classique (tank à l'avant, DPS sur les côtés et magicien/healer à l'arrière) ou une autre possibilité proposée par le titre, prenez bien en compte que si vous vous faites attaquer par l'ennemi en premier sur le terrain, cela brisera votre formation. Heureusement, si vous portez le premier coup, vous entamerez l'affrontement avec un avantage en réduisant un peu les PV ennemis.
Les combats se déroulent au tour par tour, où vous choisissez des techniques et des compétences en fonction de la spécialisation de chacun de vos personnages. L’objectif d’un affrontement, au-delà d’éliminer vos ennemis, est d’identifier leurs faiblesses élémentaires et d’armement afin de remplir une jauge de fougue, ce qui vous permettra d’infliger davantage de dégâts. La fougue vous permet d’effectuer des attaques synchronisées avec deux personnages au départ, et ce nombre augmentera à mesure que vous progressez dans l’aventure.
Un aspect particulièrement intéressant est que les attaques peuvent avoir différents champs d’action : vertical, horizontal, circulaire, ou même toucher tous les ennemis. Les compétences peuvent être élémentaires, liées aux armes, ou même combiner les deux. Elles peuvent également être défensives, accorder des bonus à vos alliés ou infliger des malus à vos adversaires. C’est au cours de ces affrontements que vos personnages apprendront, en temps réel, de nouvelles compétences et techniques, comme mentionné précédemment. La boucle est bouclée !
Je suis encore plus séduit par cette réinvention de Romancing SaGa 2
Les combats sont de loin ce que le jeu propose de mieux, couplé au système d'héritage et à la gestion du royaume à travers les âges, nous avons devant nous un système atypique qui se veut de plus en plus gratifiant à travers les heures de jeu pouvant atteindre une centaine d'heure pour les plus complétionnistes d'entre-vous.
Une DA aux petits oignons
Lors de notre preview, j'avais quelques réserves concernant la technique globale du jeu. Finalement, nous nous retrouvons face à un monde riche et visuellement diversifié. Les zones et les donjons offrent des paysages distincts, ponctués de panoramas impressionnants. Ce qui m'avait initialement effrayé durant mes premières heures de jeu, c'était l'aspect austère de l'exploration. Bien que nous puissions nous téléporter via la carte du monde, chaque zone est suffisamment travaillée pour nous immerger pleinement.
Les personnages, quant à eux, sont particulièrement réussis. Ils sont attrayants, avec des costumes parfois très séduisants, mais jamais excessifs. J'ai été agréablement surpris de constater que les personnages évoluent au fil des générations. Bien que les héritiers restent sensiblement identiques, avec juste quelques changements de coiffure et de vêtements, je reconnais bien le style du studio responsable du remake de Trials of Mana. Les pixels laissent place à des courbes généreuses et à des décors s'inspirant davantage de l'univers des animes que du réalisme.
Si j'avais déjà été convaincu par Trials of Mana en 2020, je suis encore plus séduit par cette réinvention de Romancing SaGa 2. L'univers prend vie dans une 3D de grande qualité, d'une fluidité remarquable sur PlayStation 5. Toutefois, un petit bémol : en espérant que cela soit corrigé d'ici la sortie, j'ai remarqué que les personnages et monstres éloignés, bien que visibles, se déplacent avec un framerate assez faible, ce qui déséquilibre quelque peu l'aspect organique de l'exploration.
En ce qui concerne l'ambiance sonore, vous avez le choix entre la bande originale et une version réorchestrée spécialement pour l'occasion. Les musiques demeurent aussi entraînantes qu'épiques, dépeignant à la perfection l'univers médiéval fantastique du titre.
Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven – À qui s'adresse-t-il ?
Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven est un RPG atypique qui ravira tant les fans de la première heure grâce à ses ajouts que les nouveaux venus par la richesse de son contenu. J'ai été totalement absorbé par la dimension offerte par ce remake. Grâce à l'héritage et à la gestion du royaume, vous vous retrouvez face à une expérience des plus complètes, vous permettant d'évoluer selon vos envies.
Cependant, les combats demeurent assez difficiles, même aux niveaux de difficulté les plus bas. Ce jeu demande un investissement certain, mais il vous offrira des dizaines d'heures de gameplay. La question reste de savoir si, en cette fin d'année, ce Romancing SaGa ne sera pas éclipsé par d'autres productions plus populaires. Cela dit, je ne peux que vous recommander de vous procurer cette petite merveille. Si vous n'avez pas peur de son exigence et de son aspect chronophage, Romancing SaGa 2: Revenge of The Seven sera un compagnon idéal pour vos longues soirées d'hiver.
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Romancing Saga 2: Revenge of The Seven
- Date de sortie (japon) : 24/10/2024
- Date de sortie (Europe) : 24/10/2024
- Développeur : Xeen Inc
- Éditeur : Square Enix
- Genres : Tour par tour
- Consoles : PS4, PS5, Switch, PC
- Scénario 80%
- Technique 80%
- Gameplay 90%
- Plaisir 100%
- La profondeur de son gameplay
- La durée de vie (60h en ligne droite, 80-100 pour tout compléter, sans compter le NG+)
- La direction artistique
- La générosité de son contenu
- La gestion du royaume
- Le framerate des monstres et PNJ éloignés