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Test de Death end re;Quest Code Z — Dérangeant !

Je ne pensais pas écrire ça un jour, mais Death end re;Quest Code Z m’a pris par surprise. Oui, vraiment. Cette fois, Idea Factory et Compile Heart nous livrent une sorte de spin-off qui a des airs de suite — ou peut-être l’inverse — pour leur licence aussi tordue qu’improbable. Oui, cette licence, vous voyez très bien… celle où mourir fait partie intégrante du gameplay, et où plus vous trouvez de manières de trépasser, mieux c’est. Bon, vous le savez peut-être : j’ai un faible pour les Donjon Mystère. On vous en parlait d’ailleurs récemment. Et devinez quoi ? Le dernier rejeton de la franchise s’engouffre dans ce genre-là — et, comment dire… il le fait très bien. Préparez-vous donc à mourir. Beaucoup. Et avec le sourire, s’il vous plaît.

— Death end spin-off, accrochez-vous, ça va être rude !

Vous incarnez Sayaka Hiwatari, une femme énigmatique issue de l’espèce des Ludens. Un jour, elle se réveille dans un lieu étrange et hostile : la Strain Area. Là, comme sortie d’un long coma numérique, elle prend enfin conscience d’elle-même. Avant cela ? Une simple marionnette, obéissant sans jamais poser de questions. Les Ludens sont des personnages aux capacités spéciales apparaissant mystérieusement dans World’s Odyssey (mmorpg du premier Death end re;Quest développé par Enigma Corp). Ce qu'ils veulent ? Apprendre les émotions humaines. Ces derniers vivent dans la Strain Area, une dimension parallèle qui sert de lien avec tous les lieux de World’s Odyssey. Dans Code Z, l’usage de cette zone est un peu différent, mais nous y reviendrons plus tard.

Death end re;Quest Code Z

Aujourd’hui, Sayaka partage un toit avec Shina Ninomiyaoui, la même Shina qui lui a offert un nom, une identité, et une colocation un peu improvisée. Hors de question de vivre éternellement à ses crochets : Sayaka est propulsée dans le monde merveilleux du salariat. Premier job ? Déboguer un jeu mystérieux intitulé End to Odyssey la suite de World’s Odyssey — au sein de la société Iris Corporation.

Elle n’est pas seule. À la tête d’Iris Corporation trône Iris, un autre Luden, fondatrice et présidente. Avec Werner Glock, elle a recruté des talents venus de l’ancienne Enigma Corp pour bâtir un jeu porteur de rêve, d’espoir et de beauté — un idéal lumineux, peut-être un peu trop... Iris vient du monde DE-1, un reflet de la Terre des années 2000. Par son existence, elle déclenche une série de boucles tragiques que Arata Mizunashi (d’Enigma Corp) et son équipe s’efforcent de résoudre. Quand la paix revient, Iris crée une copie améliorée, World DE-1.5, où rivalités et conflits cèdent la place à l’amitié et à l’harmonie et se trouve être le monde de Code Z.

Death end re;Quest Code Z

— Ça va, vous suivez toujours ?

Sayaka, qu’elle le veuille ou non, se retrouve embarquée dans un conflit bien plus vaste que la simple gestion de bugs. Au cœur de cette instabilité se trouve la Strain Area tiens, tiens — cette fois un labyrinthe chaotique en perpétuelle mutation, parsemé de pièges et d’ennemis dont on ignore s’ils sont simples programmes, souvenirs ou quelque chose de plus inquiétant. Peu à peu, Sayaka et ses alliés commencent à percevoir la faille. Ce monde censé leur appartenir semble au contraire les manipuler. Alors une question se pose : à quoi sert vraiment End to Odyssey ? Et surtout, qui a intérêt à ce que ce jeu continue de tourner ?

— Avouons que l'esprit fécond du scénariste Makoto Kedouin — aussi connu pour la licence d'horreur "Corpse Party" — a de quoi effrayer ! 

Il est difficile de vraiment poser des mots sur la complexité de l’univers de Code Z. Pour saisir toutes les subtilités du jeu, il faut impérativement avoir fait les deux premiers opus. Enfin, presque. Les infos arrivent au compte-gouttes, pas toujours faciles à dénicher. Ceux qui connaissent déjà la licence seront donc en terrain connu, tandis que les autres devront s’armer de patience avant que tout ne se dévoile.

Cela dit, j’ai vraiment apprécié l’histoire. Cette manière d’introduire une utopie fragile, avec toutes les conséquences que cela entraîne, est vraiment passionnante. Et si l’on met de côté la personnalité parfois un peu caricaturale des personnages, le scénario nous plonge dans des zones sombres, profondément humaines et souvent dérangeantes. Le tout est servi par une narration à la façon d’un roman visuel, qui fait suivre avec plaisir les péripéties de cette petite troupe de jeunes femmes étrangement attachantes.

Death end re;Quest Code Z

— La mort n'est jamais la fin !

Dans Death end re;Quest Code Z, la mort est au cœur de l’expérience. Vous allez mourir. Souvent. Et rarement de la même manière. Êtes-vous suicidaire ? Non. C’est juste que le jeu, malin comme tout, vous récompense à chaque nouvelle variation de décès : un petit point de compétence en plus.

De plus, la cause de la mort sera grassement détaillée et illustrée par une image de notre pauvre Sayaka dans une position des plus suggestives. C’est écœurant, rebutant… pourtant makoto kedouinement divin. Pourquoi ? Parce que les illustrations sont détaillées à coups de gros pixels rougeâtres, de chiffres voltigeants et de sang bien réel.

Une approche artistique non conventionnelle, où la censure se mêle au gore pour nous faire ressentir une gêne. Cette même gêne, nécessaire pour comprendre la dualité si frappante entre ce monde utopique et la cruauté de ses failles.

Death end re;Quest Code Z

Des pièges ? Il y en a à la pelle, et de toutes sortes. Des objets ? Autant, voire plus. Mais notre protagoniste n’aura jamais l’esprit tranquille. Sa santé mentale sera grignotée à mesure qu’elle s’enfonce dans les profondeurs. Un objet sera nécessaire pour retrouver un semblant de bonne humeur.

Dans le même temps, il faudra vous défendre contre des anomalies horrifiques. Mais voyons plutôt ce qu'en est le concept. Pour ceux qui ne seraient pas familiarisés avec le genre.

Le donjon mystère, c’est ce style bien particulier du RPG qui aime vous perdre dans ses couloirs changeants. Ici, pas de carte fixe : chaque étage est généré aléatoirement, comme s’il se reconstruisait à chaque passage, histoire de bien vous désorienter. Vous avancez case par case, et chaque action – marcher, attaquer, utiliser un objet – fait avancer le monde autour de vous, dans un système au tour par tour déguisé.

L’exploration est reine, mais elle n’a rien d’une promenade. Le danger est partout : pièges imprévisibles, ennemis planqués, faim grandissante… Et surtout, cette règle d’or du genre : la mort est punitive. Perdez, et vous risquez de dire adieu à votre équipement chéri, voire de tout recommencer depuis le début. Un soupçon de rogue-like, sans l’intégralité du traumatisme.

Death end re;Quest Code Z

Mais malgré cette cruauté programmée, les donjons mystères fascinent. Ils offrent ce mélange grisant de hasard maîtrisé et de stratégie tendue, où chaque potion peut sauver ou condamner, où chaque détour est une question de vie ou de mort.

Popularisé par des titres comme Shiren the Wanderer, Pokémon Donjon Mystère ou encore Chocobo’s Dungeon, le genre a su se tailler une place de choix dans le cœur de ceux qui aiment souffrir, mais intelligemment.

Même s’il n’est pas question de faim dans Death end re;Quest Code Z, la santé mentale prend habilement le relais. Si vous négligez cette jauge, l’écran se couvre peu à peu d’artefacts visuels dérangeants, rendant la navigation de plus en plus confuse — jusqu’à affecter directement vos points de vie. Cette pression constante vous pousse à réfléchir à chaque action, à peser chaque décision, et surtout à utiliser vos objets avec discernement si vous espérez sortir vivant des donjons.

Et des objets, vous en aurez besoin : soins, bonus d’attaque ou de défense, révélateurs de pièges, détecteurs de trésors… et parfois, plus rare et précieux, un objet capable de révéler tout un étage d’un seul coup. Le problème ? Votre inventaire est drastiquement limité, et il faudra le gérer au millimètre si vous voulez avoir une chance face aux donjons les plus retors.l;:

Death end re;Quest Code Z

Heureusement, en éliminant vos ennemis, vous gagnez de l’expérience et montez en niveau, gagnant en puissance et en assurance. Mais attention : à un niveau de difficulté élevé, chaque mort vous renvoie à la case départ — Sayaka perdra son niveau, et ses armes retourneront à l’état brut.

Ces armes, justement, peuvent être améliorées avec des bonus trouvés en exploration. En difficulté normale, ces améliorations sont conservées. Dans les autres difficultés ? Il faudra tout recommencer.

Heureusement, le Café (oui, un vrai café, logique) sert de moment de pause entre deux expéditions. Vous pourrez y acheter des objets, améliorer vos armes, ou même les réinitialiser. En recyclant votre matériel, vous récupérez des points à réinvestir dans des équipements plus puissants, mieux adaptés à la suite de votre aventure. Ainsi que compléter votre arbre de compétences avec l'ensemble de morts différentes récoltées.

Death end re;Quest Code Z

— Un petit répit bien mérité… avant de replonger dans la boucle infernale.

Souvent, au bout d’un donjon, vous attend un boss. Et pas n’importe lequel : l’une des héroïnes des précédents Death end re;Quest, piégée dans ce cauchemar numérique. Ces affrontements, plus stratégiques, vous obligeront à composer avec le peu d’objets qu’il vous reste, il faut faire avec les moyens du bord si vous espérez survivre.

Mais même une fois la victoire arrachée, ce n’est pas fini. C’est là que commence vraiment la mission de sauvetage. Il faudra escorter la jeune femme jusqu’à la sortie, en remontant les étages un à un, avec toujours cette tension qui vous colle à la peau. Et si les astres s’alignent — ou plutôt les algorithmes —, vous tomberez peut-être sur un cristal de téléportation, votre unique billet express pour sortir du donjon. Et tout cela sans compter sur les Glitch Girls, ces entités hautement dangereuses qu'il vous faudra fuir à tout prix.

Death end re;Quest Code Z

Enfin, comme tout bon Luden qui se respecte, votre jauge de Vanquish se remplira au fil des ennemis terrassés. Une fois pleine, elle vous permettra de déclencher une transformation temporaire. Dans cet état, vos coups gagnent en puissance, votre défense se renforce, et vous devenez une véritable machine de guerre. Petit conseil d’ami : ne gaspillez pas cette précieuse ressource sur le premier mob venu. Gardez-la bien au chaud pour les boss… ou ces redoutables Glitch Girls qui ne vous laisseront aucun répit.

— Code Z est dangereux, violent, et pourtant tellement addictif.

Visuellement, Death end re;Quest: Code Z joue sur un contraste permanent, presque dérangeant. D’un côté, on retrouve ce character design bien connu de la série, signé Kei Nanameda : des héroïnes tout droit sorties d’un anime, aux grands yeux expressifs, au look stylisé, presque trop mignon pour ce qu’elles vont subir. De l’autre, des environnements déformés, corrompus, glitchés jusqu’à l’os. La Strain Area en est l’exemple parfait : un dédale mouvant, inquiétant, où chaque salle semble reconstruite à partir de fragments de souvenirs numériques, d’erreurs de code et de cauchemars mal digérés.

Les donjons, entièrement en 3D, changent à chaque incursion. Le jeu cultive cette instabilité visuelle — textures parasites, effets de bug, couleurs trop vives ou au contraire délavées — pour maintenir une sensation constante d’anomalie — et ça marche !

Cette esthétique, à la fois pop et morbide, donne à Code Z une identité visuelle forte, qui renforce encore cette impression de naviguer dans une utopie en ruine. Un monde où tout semble joli en surface, mais où chaque détail est rongé de l’intérieur. Et plus vous progressez, plus cette façade craque...

— Prêts à mourir ?

Death end re;Quest Code Z est une expérience aussi intrigante que clivante. Il ne s’adresse pas à tout le monde, et ne cherche d’ailleurs pas à le faire. Avec sa structure exigeante, son univers dense et ses mécaniques souvent punitives, il parle avant tout aux fans déjà initiés à la série. Si vous n’avez pas touché aux deux premiers opus, une bonne partie de la portée émotionnelle et narrative vous échappera — et c’est dommage, car c’est précisément là que le jeu prend tout son sens.

Mais pour celles et ceux qui sont prêts à plonger — ou replonger — dans cet univers où l’utopie s’effrite à chaque pixel, Code Z a de quoi vous prendre aux tripes. Il ne caresse pas dans le sens du poil, il blesse, il met mal à l’aise. Et quelque part, c’est pour ça qu’il mérite qu’on s’y attarde...

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8 Death end re;Quest Code Z

  • Date de sortie (Europe) : 13/05/2025
  • Développeur : Compile Heart / Idea Factory
  • Éditeur : Idea Factory
  • Genres : Tour par tour
  • Consoles : PS4, PS5, Switch, PC
  • Scénario 80%
  • Technique 80%
  • Gameplay 70%
  • Plaisir 90%
  • La direction artistique
  • Le questionnement sur l'utopie
  • Le charadesign
  • Le roman visuel de qualité
  • La justesse du gameplay...
  • ... Mais relativement basique
  • Pas de localisation française
Kuro
Kuro

✅ Créateur du média

✅ Amateur de culture pop, JRPG et retrogaming

✅ À l'âge de 38 ans, mon JRPG préféré demeure Chrono Trigger !

💔 RIP Akira Toriyama, tu resteras à jamais dans nos coeurs...

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