Tokyo Clanpool
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Test de Tokyo Clanpool - L'érection du mal vous donne la direction à suivre...

Quand nous avons vu arriver Tokyo Clanpool chez nous, Kuro et moi nous nous sommes battus (j'ai gagné) pour le tester. Après quelques heures, le retour quelque peu vindicatif à son égard arrive par le biais de ce test. J'en profite pour remercier Eastasiasoft, en tant qu'éditeur, pour la communication du code de jeu, mais l'intérêt porté ou l'image que je m'en suis fait m'a fait oublier à quel point ils sont capables de mieux faire. Et là, je parle des développeurs Compile Heart. Derrière ce péché mignon qu'est le dungeon crawler, se cachent des parallèles bien réels.

Avant de se lancer directement dans cette aventure, je tiens à renouveler ma grande appréciation pour les dungeon crawler dans lesquels je m'amuse toujours. En point phare : l'exploration ! La joie de recommencer avec de nouvelles mécaniques. J'avais apprécié ce côté de Persona 5 quand Mona devenait un camion de transport, ou encore Labyrinth of Galleria qui dévoilait son scénario au rythme de notre descente en enfer. Deux excellents jeux, vraiment !

La PS Vita est un véritable vivier de JRPG et même de dungeon crawler, et j'étais passé à côté de celui-ci à sa sortie, en 2017. Je suis donc content de le découvrir sur PC, faisant de cet opus un portage.

Et quand j'y pense, parmi les jeux que je connais et dans lesquels je me lance de temps à autre subsistent des titres comme The Lost Child ou encore Dungeon Travelers. J'apprécie ces jeux par leur diversité de mécaniques, mais également par des histoires rondement menées. Malheureusement, il y en a qui sont plus difficiles d'accès, car, trop souvent, ils restent en japonais ou en anglais. Voyons maintenant comment Tokyo Clanpool appose sa griffe sur ce genre apprécié

Le Ministère de la Petite Tenue érige une narration décousue !

S'il y a un bien un point que j'ai omis volontairement dans mes appréciations concernant les RPG de donjons, c'est le fan service. Tokyo Clanpool met en place un gouvernement qui doit faire face à l'émergence d'un bâtiment qui va tourmenter les jeunes femmes d'un Tokyo ravagé. Suite à l'apparition de la Reverse City, des monstres s'emparent des vies japonaises. D'un gouvernement absent et détruit va s'en dresser un nouveau. Composé quasi exclusivement de midinettes en tenue de soubrette, elles savent qu'elles doivent sortir Tokyo de cette menace.

Vous, joueurs et joueuses, incarnerez Natsume Kannuki. En plus d'être Première Ministre du Cabinet, elle dirigera une petite troupe aux séduisantes croupes. Elles mettent rapidement le doigt dans l'engrenage de l'héroïsme et décide donc de sauver le monde jusqu'à l'introduction du grand méchant. Le plan est simple : détruire le mal et rendre les gens heureux tout en les impliquant dans vos allers-retours. Natsume et consœurs vont donc se précipiter pour protéger le monde qu'elles connaissent. Sonder les tréfonds du mal sera alors leur prochain arrêt.

L'histoire prend une place aussi importante que les bikinis sur la peau de nos Diet Dolls. Tokyo est nouvelle fois attaquée (Hollywood a appelé. Ils aimeraient que le Japon arrête les catastrophes et laisse l'hégémonie de la fin du monde aux Américains), des monstres, un scénario aussi visible que la poitrine d'Iroha, le tout dans un écrin charnel proposé par Compile Heart. Même si j'apprécie peu le fan service, il est présent partout et il est mal mené dans Tokyo Clanpool. Il y a des jeux qui sont plus subtils. Les développeurs, ces coquins, ont même poussé le vice jusqu'à représenter la respiration juste pour gonfler des poitrines. Certains aimeront, ça fait rire, mais un temps seulement. C'est la fin du monde ! 

Toutefois, j'ai aimé les discussions entre Natsume et sa maman, qu'elle contacte régulièrement. Cela rappelle que les politiques ont aussi des parents, qu'ils ont, ou ont eu, une vie en dehors de celle-ci et que ce travail est absorbant. Ces petits passages légers m'ont permis de me libérer de l'emprise sexy des Diet Dolls et leur comportement parfois naïf. En testant un jeu, on peut y voir certains "paliers" : l'histoire, les graphismes et le gameplay, le tout enrobé par la propre aura du jeu. Tokyo Clanpool se contente de faire du très léger sous toutes les coutures, invisibles ! C'eût été bien de dissocier le fan service de l'histoire et du gameplay. Trop, c'est trop !

Tokyo Clanpool — Tenue (in)correcte exigée !

Les dungeon crawler entraînent souvent des graphismes relativement bons, puisqu'ils mélangent souvent avec de longues discussions. Par contre, ils sauvent souvent les meubles par des illustrations de haute volée. Hé bien, Tokyo Clanpool respecte ce cahier des charges. En effet, les images sont très belles, magnifiées par ces représentations féminines parfaites, qui nous font oublier qu'il y a des belles femmes, peu importe leur physique. Japon oblige, nous avons affaire à des courbes exagérées et des lolis dénudées. D'ailleurs, ce dernier point soulève la question : comment respire la plus jeune des Diet Dolls ? C'est la seule qui n'a pas d'animation thoracique, que dois-je comprendre ?

Outre cet aspect assez outrageant, les héroïnes possèdent deux jeux de tenues : une pour le ministère et une pour le combat. Dans tous les cas, la peau est peu recouverte. Si cette partie est bien réalisée, je ne peux pas en dire autant du bestiaire et des animations en combat. Les rares fois où j'ai pu voir attaquer un ennemi, très peu de choses se passent à l'écran. Il en va de même pour nos sauveuses. On les voit apparaître sur l'écran, souffler leur compétence et c'est fini. C'est beaucoup trop succinct et il serait bon d'améliorer ce point sur ce genre de jeux.

Les dédales qui abritent ces monstres sont assez pauvres en termes de design. Seuls les bruitages rendent hommage aux différents sols foulés. J'ai ressenti très peu de choses en explorant des couloirs vides d'apparitions ennemies, même les coffres sont juste des points colorés et non une image dédiée. J'ai voulu m'échapper maintes fois de ces labyrinthes, surtout quand on entend cette unique boucle musicale rythmée de techno et de genres similaires. Le grognement des boss est... c'est un grognement, vraiment ?

C'est le premier jeu auquel j'ai coupé le son ! Particulièrement fort, les options sonores proposent du tout ou rien... un peu comme les accoutrements de nos conquérantes. Les voix sont restées originales, mais les textes ont été traduits en anglais, le casque enlevé, mes oreilles retrouvaient alors un apaisement mérité. Les voix, enfin, surtout, la plus jeune, est plus insupportable que Marumaro dans Blue Dragon ! C'est dire. Le bon point subsiste dans ces images qualitatives, mais pauvrement animées. Les développeurs se sont contentés d'emplir d'air les poumons des plus généreuses et d'ajouter quelques faciès, mais dans l'ensemble, le rendu est banal.

Tokyo Clanpool exploite le présumé sexe faible, mais pas son gameplay !

C'est la partie qui est censée m'amuser le plus dans un dungeon crawler. Tokyo Clanpool m'a fait fuir des lignes de dialogues inutiles, mais aussi, des donjons trop prévisibles. Pourtant, il y a de bonnes idées. Tokyo Clanpool s'impose comme un tour par tour contre des ennemis très faibles ! D'une facilité extrême et déconcertante, on ne peut pas sélectionner la difficulté au départ. Comme dans d'autres, c'est dans les quêtes secondaires et les lois à promulguer qu'elles apparaîtront. Je n'ai pas vu la différence...

L'exploration étant l'image que je me fais d'un bon RPG de donjons, les combats sont simples, le levelling se fait à vitesse grand V. En deux heures et le niveau 20 déjà acquis, on se rend compte qu'on a des Gadgettia qui nous accompagnent et gagnent également de l'expérience en combat. En montant de niveau, elles évoluent dans leurs statistiques, faisant ainsi croître les vôtres. Dans des tenues aussi légères que leurs possesseuses, je n'ai pas bien compris leur intérêt si ce n'est augmenter des statistiques déjà bien élevées. Par contre, leur charme réside dans cette possibilité de les fusionner, tout en conservant les capacités déjà apprises. Là encore, une belle idée, que nous voyons dans d'autres licences, mais qui apportent peu de nouveautés. Un nouveau nom, moins de vêtements, des sorts physiques et magiques à n'en plus finir... mais que vous pourrez utiliser parcimonie, voire pas du tout.

Chaque personnage possède une affinité élémentaire ou deux. Vous devrez donc choisir quels éléments s'appareillent le mieux à vos héroïnes. De toute façon, si vous apprenez des sorts d'eau à une magicienne de feu, vous ne pourrez utiliser votre panaché de sorts, dommage ! Cela rend Tokyo Clanpool assez tactique, mais une fois compris, vous empocherez toutes les victoires. Le jeu inclut également de très nombreux équipements même si vous pouvez vous équiper de cinq pièces : tête, chaussures, armure, arme à chaque main. C'est très classique du genre et on se contente aisément de toutes ces récompenses !

La petite touche en plus est l'ajout d'une batterie. En exploration, comme dans tout dungeon crawler, vous devrez trouver des voies aléatoires pour progresser. C'est alors que des allers-retours vous allez en faire. La batterie vous autorise à briser des murs, à flotter dans les airs, bref, ce qu'on connaît habituellement, mais... chaque utilisation demande une partie de votre batterie. Heureusement, vous pourrez la regonfler grâce à des Precious ou des éléments cachés sur la carte.

Mon précieux... !

Les Precious sont en fait des objets que vous récupérerez dans les coffres et sur les monstres vaincus. Vous devrez alors visiter le Precious Study pour identifier lesdits objets. Ils auront toutes sortes d'utilités dans vos prochaines percées. Fusions, héritages de compétences, Tokyo Clanpool a tout de même d'autres attraits dans son gameplay. En effet, il se dégage de la jouabilité des Stigmata.

Similaire au mana dans d'autres licences, l'Ether est la composante de l'air de Tokyo. Bien que les humains en exhalent, l'Ether provenant des monstres pourra être absorbé plus tard par les Diet Dolls pour en faire de puissants Stigmata. Ces derniers vont servir aléatoirement sur vos tenues de combat. Hé oui, parce que chaque ministre pourra s'équiper d'une tenue provocante et provocant des changements statistiques. C'est donc la clé de la personnalisation des jeunes gouvernantes.

Pour conclure le tout, passons à l'explication et la conclusion d'un plongeon labyrinthique. C'est vraiment là où le jeu prend une tournure intéressante... pour un temps seulement. Quand vous rencontrez un ennemi, vous pouvez sélectionner plusieurs compétences pour un seul tour. Chacune d'entre elles coute un certain nombre d'EP et vous pourrez donc ajouter jusqu'à cinq lignes d'attaques ! Dans la compréhension du gameplay, les magiciens devront calquer leurs attaques magiques avec leur puissance magique. Itou pour les attaques physiques.

Une fois en poche, vous prendrez en compte la ligne Co-op. En effet, chaque aptitude propose un pourcentage coopératif avec son allié de droite. Si le pourcentage est suffisamment élevé, alors les deux héroïnes vont taper ensemble, avant d'aller attaquer en solo en suivant. De quatre assauts, on peut vite passer à une dizaine, voire plus. La compréhension de la jouabilité vous procurera de grands bénéfices ! Pour vous dire, j'ai été touché par un boss au chapitre 4 ! Les autres ne m'ayant jamais attrapé avant ! Le système est complexe parce qu'il est dans un anglais technique, mais une fois acquis, on avance, on automatise les commandes activées et ça n'en finit plus !

Avant d'arriver à ce cheminement extraordinairement facilité, sachez que vous pourrez fusionner avec vos Gadgettia en combat. Toutefois, il y a un pourcentage indiquant une probabilité de réussite. Si cette réunion se produit, alors, vos statistiques explosent au même titre que vos assaillants. Il y a des compétences limitées en termes d'utilisation, mais les Precious vous permettront de les réinitialiser.

Tokyo Clanpool

Tokyo Clanpool joue la carte de la popularité !

Une fois que vous avez vaincu un boss ou que vous ne pouvez plus avancer, la Q-Box (votre hub) vous contactera pour rentrer et faire progresser l'histoire. C'est alors que vient le résumé de votre dernière exploration. Grâce à une caméra embarquée, les Tokyoïtes suivront vos combats et vos pérégrinations faisant grimper un score. Plus ce pourcentage est élevé, plus vous gagnez des donations et des effets bénéfiques aléatoires pour vos combats. Le système électoral est en route.

Le résumé présentera alors la combattante la plus appréciée et celle qui aura fait le plus de dégâts. Un nombre de votes déterminera en suivant des récompenses pour la prochaine expédition. Seulement, vos suiveurs vous soutiendront selon vos accomplissements, mais si vous chutez sur une case ou que vous tombez sur un piège, alors il descendra. Ce qu'ils veulent, vous leur donnerez : la découverte. De nouveaux chemins, des coffres, des victoires, tout est facilité pour que vos runs soient récompensées. Il est vraiment difficile de faire baisser les pourcentages, les scores ou simplement, de perdre !

Comme c'est un système de vote, si vos ressortissants sont mécontents, alors, votre bureau pourrait être démissionnaire. Et donc, vous conduire lentement vers une défaite en jeu. En définitive, le gameplay est résolument complet, mais la difficulté manque. Un peu plus tard, il y aura des Diet qui s'organisent comme des quêtes secondaires. Ce sont des lois que vous promulguerez en faisant face à l'opposition. C'est en trouvant des objets importants en donjon que vous pourrez soudoyer l'opposition et ainsi faire grimper le pourcentage à votre profit. Une fois au-dessus de 50%, il ne restera plus qu'à promouvoir la motion.

Plein de techniques différentes font de Tokyo Clanpool un fameux du genre, mais juste sur ce point. L'accessibilité a parfois du bon, mais quand c'est trop facile, il est nécessaire de le dire !

Tokyo Clanpool ou l'ennui personnifié !

Depuis mes quatre années d'expérience avec JRPGFR, je devais bien taper dans le... mur ! Tokyo Clanpool ne m'aura pas amusé. L'excitation de ce dungeon crawler m'aura donné envie de rebondir rapidement sur autre chose. J'ai rarement eu autant envie de passer les dialogues, de m'enfuir des donjons... La domination est la résultante de la facilité du jeu. Elle s'y prête bien dans toutes ces allusions sexuelles apparentées à des adolescentes.

Si Compile Heart voulait reconquérir mon cœur apolitique, ils devront revoir leur copie. La popularité ne vaut rien face à la compétence. À l'inverse ! L'incompétence a pris le dessus sur la popularité, et on en vient à des dirigeants sacrifiant des peuples pour leurs intérêts. Et là, je ne parle pas du jeu. Le fan service est réduit à des phrasés trop rentre-dedans. La place du scénario, la facilité du gameplay, les lignes de dialogue à rallonge ne font que ternir des idées mal placées, qui, pourtant, exploitées correctement, pourraient être salvatrices.

Tokyo Clanpool

J'adore Eastasiasoft, Idea Factory et Compile Heart mais là, il n'y a rien de soft. Sans forcément sexualiser, la subtilité est un jeu mal maîtrisé dans cet opus. À revoir. Étonnamment, je reste persuadé qu'il trouvera des preneurs, fans du genre, avec des gros... mais.

Vous souhaitez vous procurer Tokyo Clanpool, patientez jusqu'au 19 décembre, date de sa sortie. Le jeu sera disponible sur GOG en Europe.

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5 Tokyo Clanpool

  • Date de sortie (japon) : 19/12/2024
  • Date de sortie (Europe) : 19/12/2024
  • Développeur : Idea Factory, Compile Heart
  • Éditeur : Eastasiasoft
  • Genres : Tour par tour
  • Consoles : PC
  • Scénario 40%
  • Technique 50%
  • Gameplay 80%
  • Plaisir 30%
  • Les mécaniques de combat
  • La construction des personnages
  • Les fusions
  • La qualité des illustrations
  • La pauvreté des animations
  • La facilité du jeu
  • La simplicité dans son ensemble
  • Le fan service mal maîtrisé
Naturel
Naturel

Bonjour,
Laurent dit "Naturel" ou encore "Renault". Créateur de jeux de mots et à l'humour douteux, mais toujours drôle ! J'aime faire des rapprochement entre jeux vidéos et société.
Fan de la licence Final Fantasy par laquelle j'ai commencé à jouer aux RPG japonais, sans savoir que c'en étaient.
Mes jeux préférés sont FFVIII et Tales of Vesperia, mais amateur de tous jeux vidéos, exceptées les simulations sportives.

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