Test de Dragon Quest Builders - Un portage PC qui se construit lentement !

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Entre deux quintes de toux, je me suis prêté à l'exercice de tester Dragon Quest Builders. Jeu initialement sorti en 2016 sur plusieurs plateformes, je me l'étais procuré à l'époque sur PS Vita. Huit ans après et après le portage sur Nintendo Switch, ce premier opus dérivé de la licence Dragon Quest, pose-t-il les bases d'un jeu solide ? Peut-il faire concurrence à un jeu tel que Minecraft ? Et surtout, était-ce nécessaire ? Voyons ensemble de quoi il retourne !

L'histoire de Dragon Quest Builders

Dans ce genre de jeu, l'histoire est assez secondaire, même si les personnages dessinés par Akira Toriyama auront des choses concises à nous dire. Dragon Quest Builders vous propulse dans un monde en proie aux ténèbres et vous vous réveillez dans la peau d'un ou d'une Bâtisseuse. Seulement, vous ignorez tout de ce talent qui est de pouvoir visualiser, formaliser et créer des objets, des pièces et tout autre utilité.

Vous débarquez à Cantelin, ville détruite au passé bien chargé. Elle fut détruite par Lordragon, un puissant seigneur, qui lui-même aurait commandité la destruction de cette cité jadis florissante. Il se murmure dans les livres d'histoire que ce serait un golem qui aurait engagé son attaque... Comme dirait Mulder : "La vérité est ailleurs"... À vous d'apporter la lumière sur les différentes îles que vous explorerez (quatre au total pour quatre chapitres), tout en construisant maisons, refuges et des liens précieux avec les rescapés.

Dragon Quest Builders

Dragon Quest Builders propose donc une histoire assez commune dans l'univers de Dragon Quest. Ténèbres, méchant, héros, lumière. Ça pourrait se résumer à cela, mais ce serait réducteur. L'intérêt du titre étant donc ailleurs, ce sera surtout le gameplay non linéaire qui séduira les fans du genre. La lumière vous guidera-t-elle ? Le protagoniste est-il vraiment un héros légendaire ?

Un gameplay alléchant, parfois inconsistant

L'avantage d'un tel jeu réside dans la profondeur de son gameplay. En effet, Dragon Quest Builders vous dirige pas à pas, ou plutôt, bloc par bloc dans le sens où vous devrez récupérer toutes sortes de matériaux. Ces matériaux, vous les obtenez en cassant tout ce qui vous entoure, de jour comme de nuit ! Certains monstres n'apparaissent que la nuit vous prodiguant des éléments exclusifs. Ensuite, c'est assez simpliste comme concept. Vous alignez les blocs et construisez des pièces, des objets pour vous ou votre entourage.

Si Cantelin vous accueille, quelques ouailles vous rejoindront dans votre reconstruction. Dès votre renaissance, vous êtes guidés par une voix étrange qui vous propulse sur les devants de la scène. Ensuite, élément par élément, des personnages viennent dans votre village et vous proposeront, tour à tour, des quêtes.

Quête principale ou secondaire, celles-ci auront toujours pour but de faire progresser l'histoire. Cependant, tous vos nouveaux amis exigeront un confort minimum dans leurs demandes de créations. Une pièce, une chambre individuelle, une auberge. Une fois la pièce aménagée, il ne tient qu'à vous de la décorer comme bon vous semble, avec les éléments extérieurs obtenus pendant vos pérégrinations. Ainsi, une pièce fabriquée de la même manière (deux blocs de hauteur minimum), pourra contenir des objets différents pour une dénomination tout aussi différente. Certains personnages vous donneront des plans à suivre pour créer telle ou telle structure. En plaçant un coffre dans les pièces, vos compagnons utiliseront les matériaux ramenés pour réaliser leurs propres œuvres. Vous les retrouverez alors dans ledit coffre et vous en ferez l'utilisation que vous voudrez.

Une pièce avec quatre murs et un tournebroche devient une cuisine. En y ajoutant une fenêtre, elle devient une cuisine d'été. Et ainsi de suite pour toutes les pièces que vous fabriquerez. En tant que Bâtisseur légendaire, votre rôle consiste donc à satisfaire les désirs des uns et des autres. En construisant ceci ou cela, le niveau de votre ville augmente, mais est limité. À chaque niveau gagné, votre village s'étend d'une case sur les côtés. Cela vous oblige à repenser vos aménagements, déconstruire pour mieux reconstruire. Les murs en boue c'est bien, mais ils sont facilement destructibles. Alors, que serait un Dragon Quest sans ses combats et son bestiaire ?

Votre ville sera souvent assiégée en déroulement de l'histoire. Une fois que toutes les quêtes sont effectuées, que vous avez construit tout ce dont vous aviez envie (équipements, fortifications), place aux sièges. Un personnage vous proposera un combat contre les armées de Lordragon. Ici comme en exploration, vous entrez dans des combats de genre action tout en étant agressif afin d'éviter les assauts ennemis. Des vagues vont venir défoncer votre œuvre et, seul ou accompagné des villageois, vous vous défendrez.

Vient alors la victoire, la reconstruction des pièces abîmées et le contentement du petit monde qui vous entoure. Les récompenses sont souvent des graines de vie, vous octroyant cinq points de vie supplémentaires en les consommant. En parlant de nourriture, Dragon Quest Builders vous impose la gestion de la faim. Votre Bâtisseur fend la campagne avec son épée à la recherche de matériaux, et c'est dur physiquement. Chaque coup d'épée, chaque action, chaque pas vous coûtera votre précieuse énergie. Votre cuisine prendra alors un intérêt tout particulier, celui de vous nourrir pour éviter de mourir.

Aussi, après les assauts, vous obtiendrez une plaque de téléportation vous permettant d'aller visiter un nouvel endroit et vous enquérir de nouveaux matériaux. L'histoire continue !

Parenthèse refermée, les ingrédients se trouvent sur les créatures, mais certaines ressources poussent naturellement. À vous de chercher, de trouver, de couper ou cueillir, et ensuite d'en faire des recettes. Et c'est là que ça cloche un peu à mon sens. Il n'y a pas de recherche de recettes. Comme pouvait le proposer l'excellente Alchimarmite dans d'autres épisodes, ici, vous trouvez un élément nouveau et il en découle directement la découverte de ses secrets. Ce point-là est particulièrement décevant, laissant peu de place à l'imagination et facilitant vos expéditions. Au final, vous vous rendez compte que vous allez faire des allers-retours incessants.

Dragon Quest Builders

La boucle de gameplay est ainsi faite : expédition, retour, constructions, cuisine et repartir. C'est un peu limitatif. Surtout, à la fin de chaque chapitre, vous affrontez les boss. Le gameplay change alors. Vous devrez faire preuve de réactivité pour éviter la destruction de vos lieux de vie. L'affrontement contre le golem vous pousse à lui courir après et contrer ses attaques avec une fortification ultime. Vos coups d'épée seront sans effet et vous devrez vous équiper des bons objets, inhérents à une quête, pour en venir à bout.

Vous l'aurez donc compris, Dragon Quest Builders représente à mon sens une grande série d'allers-retours chronophages. La construction des bâtiments et des objets se veut facilitée, d'autant plus que le menu vous propose la liste des recettes disponibles ! Le combat du boss final de chaque chapitre mettra en avant vos talents de Bâtisseur grâce aux quêtes effectuées en amont. Toutefois, certaines quêtes peuvent se trouver en expédition grâce aux créatures dotées de parole et conscience, ajoutant une exploration totale d'une île. Ce jeu est terriblement chronophage pour ceux et celles qui veulent tout récupérer. Car oui, comme je l'écrivais plus haut, l'histoire vous pouvez la suivre, mais vous êtes libres de faire ce que vous voulez. Et c'est là, la plus belle représentation de Dragon Quest Builders : la liberté !

Cette liberté sera d'autant plus grande dès que le premier chapitre verra sa fin. En quittant Cantelin, vous abandonnez tous vos objets, créations, amis pour passer à autre chose. Grâce à la lumière rétablie, les habitants sont désormais autonomes. À la fin de chaque chapitre, un petit résumé de ce que vous avez réalisé vous attend. Avec, en sus, quelques médailles distribuées selon vos accomplissements.

Le plaisir de créer se révèle alors. Vous avez la possibilité de vous téléporter dans la suite de l'histoire ou alors d'aborder une île sans contrainte, sans menace : Terra Incognita. Ici, faites ce que vous voulez. Les bases posées en amont se retrouvent avec quelques suppléments. Plus d'objets à créer, des compagnons, des montures, mais vous repartez de zéro ! Cet endroit vous dirige vers des créations illimitées, mais le pouvoir d'Internet est que vous pouvez partager vos fabrications avec le monde entier via des cartes de construction et des pierres de partage. Vous pouvez aussi récupérer les œuvres des Bâtisseurs grâce au même système !

Pour conclure, chaque chapitre dispose de sa propre sauvegarde indépendante, permettant des retours dans les chapitres passés.

Une construction technique vieillissante, mais plaisante

Possédant Dragon Quest Builders sur PS Vita, il était temps de relancer le jeu afin d'en faire une certaine comparaison. Qu'elle soit technique, visuelle ou encore ergonomique. La version PC surpasse clairement l'original par son ergonomie justement. Les joueurs clavier/souris trouveront leur compte grâce à la réactivité que cet équipement induit. Pour ma part, j'ai préféré jouer à la manette, y trouvant plus de facilité. Il est assez difficile de faire des captures d'écran au clavier puisque toutes les touches sont attribuées.

Techniquement, le jeu est nickel. Aucun aliasing, ralentissement ou autre bogue n'est à noter. Même les chargements, assez courts, sont fluides. Il en va de même sur Vita. Graphiquement, le jeu n'a pas bougé d'un pouce et ma GTX 1060 accepte parfaitement les requis du jeu. Dans les endroits exigus, la caméra prend un peu de temps à se placer correctement afin de suivre l'action.

L’œuvre d'Akira Toriyama reste intacte et magnifique. Dragon Quest Builders reprend tous les codes connus de la licence. Nous retrouvons le bestiaire habituel (gluant, vampivol, golem, lapicorne) dans les bruitages que nous connaissons. Même la musique est toujours plaisante à entendre, et c'est dans un français impeccable ! Cependant, au fil du temps, un peu de renouvellement ferait du bien. Surtout pour un portage, on pourrait attendre un minimum de nouveautés. Alors, je me pose la question : pourquoi un portage ?

Dragon Quest Builders - Facile, chronophage, un goût d'inachevé !

Pour un Bâtisseur légendaire comme décrit dans Dragon Quest Builders, le jeu laisse un goût parfois redondant. Par sa facilité d'action, par la découverte obligatoire des recettes, il n'y a quasiment aucune recherche à faire. Les nouvelles îles vous proposeront forcément les nouveaux matériaux nécessaires pour vos futures quêtes et ainsi de suite. S'entament alors tous ces allers-retours. Vous pouvez raser toutes les montagnes, creuser jusqu'au niveau de l'eau (et vous noyer !), vous battre avec des créatures assez costaudes sans être correctement préparés. Tout est assez facilité dans ce jeu en général.

Pour répondre aux questions, je ne pense pas que Dragon Quest Builders puisse concurrencer un jeu tel que Minecraft, même si l'idée est la même. Seul l'univers de Toriyama peut vous faire basculer dans l'achat du jeu, j'en suis témoin. Aussi, je crois que ce jeu et ce portage ne sont pas là pour faire de l'ombre à un autre jeu du même genre. Pour enchaîner, les bases sont solides et elles le doivent toujours à ce monde si spécial. Dragon Quest Builders pose et porte en son sein de très bonnes idées, mais pourrait nécessiter une amélioration graphique ou de nouveaux matériaux/recettes. Dans la construction et la recherche de matériaux, je n'ai éprouvé aucune difficulté à réaliser et trouver. Le but est de rassembler les matériaux, point. C'est solide, mais les idées auraient pu être approfondies.

Dragon Quest Builders

Enfin, le portage n'apporte rien de nouveau au jeu original. J'ai retrouvé les mêmes essences. Alors, ce portage était-il nécessaire ? Pour relancer la curiosité du genre, (re)découvrir tout l'univers qui nous est cher ? Oui. Ça marche super bien. Surtout que, si c'est un jeu chronophage, il est aussi décrit comme bac à sable, et on y trouve tout un tas d'amusements différents. Les combats de boss sont assez retors, même si l'étude de leurs boucles d'attaque facilitera leur anéantissement. Le gameplay est prenant, le genre action colle bien au jeu. Même si parfois, encore une fois, les allers-retours provoquent une certaine lassitude. Ce portage est aussi une belle promotion au pack désormais en vente sur Steam. Il comprend le premier jeu et sa suite, Dragon Quest Builders 2.

La facilité de la prise en main et l'univers de Dragon Quest s'ouvrent aux petits comme aux grands. La recherche, la création, la fabrication sont des entrées parfaites pour des enfants à qui vous voudriez montrer ce jeu. Pas mal, mais peut mieux faire.

Dragon Quest Builders est désormais disponible sur PC via Steam. Le jeu est aussi présent sur PS3, PS4, PS Vita et Nintendo Switch.

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[ 7 ] Dragon Quest Builders

  • Date de sortie (japon) : 28/01/2016
  • Date de sortie (Europe) : 14/10/2016
  • Développeur : Square Enix
  • Éditeur : Square Enix
  • Consoles : Ps4, Android, iOS, Switch, PC
  • Scénario 60%
  • Direction artistique 92%
  • Gameplay 76%
  • Plaisir 93%
  • L'amusement général
  • Les combats de boss
  • L'enchaînement des chapitres
  • Le bestiaire, l’œuvre d'Akira Toriyama
  • La facilité générale
  • Aucune nouveauté
  • L'apprentissage des recettes
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Naturel
Naturel

Bonjour,
Laurent dit "Naturel" ou encore "Renault". Créateur de jeux de mots et à l'humour douteux, mais toujours drôle ! J'aime faire des rapprochement entre jeux vidéos et société.
Fan de la licence Final Fantasy par laquelle j'ai commencé à jouer aux RPG japonais, sans savoir que c'en étaient.
Mes jeux préférés sont FFVIII et Tales of Vesperia, mais amateur de tous jeux vidéos, exceptées les simulations sportives.

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