Preview d'Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes - Ce jeu est risible !

Il y a quatre ans, le regretté Yoshitaka Murayama et son équipe renommée, Rabbit & Bear Studios, ont lancé un financement participatif sur la plateforme Kickstarter. Ce projet, perçu comme le successeur spirituel de la licence Genso Suikoden, est connu sous le nom de Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes. Ayant fait exploser tous les compteurs avec un budget collaboratif de 481 621 841 ¥ (~ 2 927 297,55 €), le studio a même eu assez de ressources pour nous proposer un premier jeu qui offre la possibilité de se familiariser avec cette toute nouvelle licence, Eiyuden Chronicle: Rising. La rédaction a eu l’opportunité, grâce à 505 Games, de découvrir les premières heures de jeu. Et ce que nous en avons retenu est loin d’être mauvais… Je dirais même tout le contraire.

Une ambiance drôle et engageante

L’histoire débute sur un rythme assez soutenu avec l’arrivée de Nowa, un des protagonistes de l'histoire, qui rejoint Garr, Lian et Mio dans la pittoresque ville d’Arenside. Son ambition ? Intégrer la prestigieuse Garde Impériale de la région d’Allraan. Ensemble, sous la houlette des officiers impériaux Seign et Hildi, ils se lancent dans leur première mission. Leur quête les mène à la recherche du tumulus de la Forêt de Septentrionale, un sanctuaire mystique abritant une lentille runique spéciale, mentionnée dans leurs informations. Suite à cette mission menée avec brio, Nowa se voit confier le poste de capitaine suppléant de l’équipe. Sa nouvelle requête? Recruter de nouveaux visages pour renforcer les rangs de la garde impériale.

C’est le commencement de nos péripéties ! Il est évident que le recrutement de nouveaux protagonistes sera au cœur du jeu, en se basant sur la franchise à laquelle Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes se réfère. J’ai été instantanément captivé par le caractère des personnages que le jeu met en scène. Même si ces individus sont illustrés en tant que sprites bidimensionnels, je tiens à souligner que leur caractère est bien plus profond. Les dix personnages que j’ai eu l’occasion de croiser pendant l’essai sont tous uniques.

L’effort consacré aux animations pendant les dialogues apporte une touche assez spéciale et permet de vivre ces instants comme de véritables scènes animées. Allant de la Magical Girl passionnée à la Soigneuse au trouble de la personnalité, il n'y a pas un instant où l'on se demande si l'une est le clone de l'autre. De plus, les personnages ne machent pas leurs mots. Certaines lignes de dialogues sont assez osées et ce n'est pas pour me déplaire.

Étonnamment, pour un soft japonais, la traduction française est magistrale. Les blagues font mouche et l’humour est omniprésent, c’est assez rare pour ne pas le souligner. Pour ne pas vous en dire trop sur la manière dont le jeu narre les péripéties de nos héros, je dirais que la grande force de l’histoire, c’est son humour, les running gags sont nombreux et les miniatures des visages s’accordent parfaitement aux dialogues, un véritable travail d’orfèvre. Néanmoins, et je terminerai sur ce point, certaines lignes de dialogues sont parfois plus longues que les bulles à l'écran. C'est gênant ! Espérons que ce soit corrigé pour la version finale du titre.

Du très classique côté combat !

Je veux tout de même vous laisser quelques surprises pour notre test qui viendra dans quelques semaines, mais je dois impérativement vous parler des combats. C'est la classe ! Les combats se font au tour par tour et chaque action doit être choisie sur le même tour. Une fois choisies, c'est la ligne du temps qui déterminera à quel moment elles seront exécutées. Vous avez plusieurs actions possibles : l'attaque, la lentille runique, la défense, les objets et les combos de héros. L'option de lentille runique vous donne accès aux compétences ou aux magies en fonction des spécificités de vos personnages.

De plus, l'option de défense changera d'un personnage à l'autre, laissant la possibilité à certains de recharger leur attaque ou d'esquiver pour augmenter la chance de fuite. Les combos de héros quant à eux sont des attaques spéciales à plusieurs personnages et dépendent de l'approfondissement relationnel de ceux-ci. En outre, les affinités élémentaires sont bien présentes et sur deux niveaux : le premier correspond aux éléments (feu, eau, vent…), le second aux types d'attaque (entaille, poussée, contondant…). Enfin, durant les combats de boss, la zone de combat mettra des Gadgets à notre disposition permettant de tirer à profit la configuration du terrain ou à travers l'utilisation d'objets.

Les affrontements peuvent aussi se faire en mode automatique avec une configuration assez avancée des réactions des personnages - pas aussi complète que les Gambits de Final Fantasy XII -, mais elle a tout de même le mérite d'exister. En plus de l'équipement classique, vous aurez aussi la possibilité d'assigner des lentilles runiques, récupérées dans les coffres ou achetées en boutique, à vos personnages, du moins, si elles sont compatibles. Pour conclure, je pense que nous ne sommes pas à l'abri de nouvelles surprises pour la version finale du soft qui promet un gameplay et des affrontements de haute volée.

Artistiquement atypique, même pour du 2.5D

Bon visuellement, ce n'est pas la claque de l'année. Là où Octopath Traveler a su tirer son épingle du jeu avec une cohérence visuelle entre les décors en 3D comme issu de diorama, les textures d'Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes ne sont pas des plus éclatantes. L'aliasing ça et là et l'aspect polygonal de certains modèles 3D ne gâche bien entendu pas l'expérience, mais nous aurions aimé un peu plus de finesse. Je ne vais pas cracher dans la soupe, globalement le soft s'en tire plutôt bien avec un bestiaire varié et des environnements pittoresques qui ne sont pas sans charme.

Espérons une pointe d'optimisation et de finition pour la version finale du jeu. Pour ce qui est des personnages, ils sont quant à eux très réussis ! Leurs animations les rendent vivants et leurs expressions corporelles et faciales les rendent totalement attachants, sans parler des doublages japonais qui sont pour le coup d'excellente qualité. La musique est de loin ce qu'il y a de plus réussi ! Le premier combat qui m'a été donné de faire m'a transporté dans sa musicalité si entrainante que j'avais, moi-même, envie de m'adonner à la bataille (heureusement, j'étais seul et mes chats n'étaient pas dans mes pattes). En définitive, l'aspect artistique, bien qu'il ne soit pas toujours parfait, contribue grandement à l'expérience du titre. Je suis impatient de pouvoir découvrir de nouveaux endroits pour vous en parler le plus rapidement possible.

Une belle promesse cet Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes !

C'est avec beaucoup d'émotions que je vous le dis, j'attends la version finale du jeu avec impatience. Il me reste encore beaucoup de questions en suspens, comme l'essoufflement possible des combats ou la finition des modèles 3D liés aux décors. Une chose est sûre, sur les 8 heures que j'ai passées sur le jeu, je n'ai à aucun moment ressenti un ennui quelconque. Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes promet d'être un grand jeu, dommage que Yoshitaka Murayama ne soit plus de ce monde pour voir à quel point il aurait sans doute réussi à nous faire vivre une telle aventure.

Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes sortira sur toutes les consoles le 23 avril 2024. Il sera disponible day one sur le Game Pass ainsi que sur PC, Steam, Epic Games Store et GOG.