Raidou Remastered — Retour sur l'interview de Kazuyuki Yamai

Kazuyuki Yamai, directeur de Raidou Remastered: The Mystery of the Soulless Army, revient dans cette interview sur son parcours personnel, les origines de la série Devil Summoner, les mécaniques du remaster et la place du personnage de Raidou dans l’univers d’ATLUS. Nous allons faire un rapide tour de la vidéo pour tenter d'en comprendre son contenu.

Kazuyuki Yamai forge son expérience dans l’évolution de la série Shin Megami Tensei chez Atlus. Il commence comme planificateur sur Shin Megami Tensei III: Nocturne, avant d’en devenir le réalisateur pour sa version améliorée. Par la suite, il dirige Shin Megami Tensei IV et sa suite Apocalypse, où il tente de rendre la série plus accessible sans trahir son ADN sombre et complexe. Passionné par les thèmes philosophiques et les mondes post-apocalyptiques, Yamai a toujours cherché à approfondir le fond tout en soignant le gameplay.

— Les débuts de Yamai chez ATLUS.

Dès son plus jeune âge, Yamai nourrit une passion pour la création visuelle, d’abord par le manga, avant de s’immerger dans la musique punk durant son adolescence. Ce parcours artistique éclectique s’est cristallisé lorsqu’il découvre le potentiel expressif des jeux vidéo avec Ridge Racer, ce qui l’amène à postuler chez ATLUS, où il entame une carrière de 27 ans. Il y rejoint, entre-autres, Shoji Meguro, et affine sa compréhension des composantes artistiques du jeu vidéo.

— Stop !! pour ceux qui ne connaissent pas Shoji Meguro, attardons-nous un instant sur le personnage.

Shoji Meguro est un compositeur et développeur de jeux vidéo japonais, dont la carrière a débuté chez Atlus en 1995 avec Revelations: Persona, début d'une collaboration durable avec les franchises Megami Tensei et Persona. Il s’est imposé comme un compositeur de talent grâce à son style éclectique, allant de l’orchestral au rock en passant par la pop vocale, avec des compositions marquantes comme Aria of the Soul. Sa renommée internationale explose avec Persona 3, dont la bande originale rencontre un immense succès, suivi par Persona 4 et Persona 5, consolidant son statut d’auteur-compositeur. Parallèlement à son travail de composition, il devient directeur de jeu pour plusieurs remakes de la série Persona sur PSP.

— Retour à l'interview.

Yamai revient également sur la mythologie autour des invocateurs de démons, qui sont au cœur de Devil Summoner. Ces personnages aux capacités surnaturelles apparaissent pour la première fois en 1995, dans Shin Megami Tensei: Devil Summoner, un spin-off de la série principale sur Sega Saturn. Le remaster met en lumière cette histoire parallèle, où les humains contrôlent les démons directement, contrairement à d’autres époques où un programme informatique gère les invocations. Yamai explique que Raidou Kuzunoha, bien qu'appartenant à une organisation officielle comme le Yatagarasu, peut être considéré comme gentil uniquement dans le cadre de l’ordre établi, ajoutant que si une puissance pouvant remplacer le Yatagarasu apparaît, cette force sera alors considérée comme bienfaisante – une réflexion sur la relativité morale dans l’histoire humaine.

L’aspect technique du remaster a également été une priorité. Yamai reconnaît les limites du jeu original, notamment en termes de fluidité des combats. Le gameplay a donc été revu : les alliés démons peuvent désormais agir de façon autonome, les raccourcis facilitent la gestion en combat, et un système de rencontres par symboles remplace les affrontements aléatoires. Le joueur bénéficie aussi d’une minicarte permanente, de nouveaux paramètres d’environnement et d’une difficulté ajustable. Ces changements ont pour but de rendre le jeu accessible et plaisant à la fois pour les fans et pour les nouveaux venus.

Au-delà de la technique, Yamai souligne l’ambiance particulière de Raidou, qui se s'extirpe des habitude de la franchise par sa manière de mettre en scène une version mystique de l’ère Taisho et une approche plus humaine des relations avec les démons. Il confie que son démon préféré dans le remaster est Neko Shogun — si charmant et mignon — qui incarne bien le ton plus léger de Raidou comparé à la série SMT principale.

Pour terminé, Yamai exprime sa gratitude envers les fans dont le soutien a permis cette réédition. Il les invite à partager leur passion autour d’eux, espérant que Raidou Remastered permettra de rassembler les anciens et les nouveaux joueurs autour de cet univers.

— On sent chez ATLUS la volonté de remettre en avant les éléments fondateurs de MegaTen pour séduire un nouveau public. Une intention réjouissante, certes, mais force est de constater qu’on a affaire à un spin-off qui s’éloigne de la série principale. Un choix d’autant plus audacieux que le gameplay lui-même abandonne le tour par tour emblématique de la franchise. Reste à voir si les nouveaux venus oseront se lancer dans l’aventure — et si notre bon vieux Raidou saura convaincre cette fois, malgré l’accueil mitigé réservé au jeu original.

— Pour aller plus loin...

Quoi qu'il en soit, nous sommes impatients de découvrir le personnage de Raidou Kuzunoha XIV, ce 19 juin 2025, sur toutes les plateformes actuelles.