[Test] Monster Menu : The Scavenger's Book - Entre régal et frustration, c'est frugal !

NIS America est capable de tout et ce Monster Menu: The Scavenger's Book nous emmène dans l’exigence de la cuisine. Survie, monstres et petites culottes, on retrouve le grand art de mon, désormais, studio favori. Si la cuisine est un art, alors vous devrez vous comporter comme un chef pour cette expérience unique. Présentation avec un jeu salé, dont l'addiction vous fera passer des moments corsés.

En premier temps, avant de vous présenter chaque paragraphe, j'ai passé une petite vingtaine d'heures sur Monster Menu, alors que c'est un jeu qui doit se laisser mijoter longtemps au rythme de vos optimisations.

L'histoire de Monster Menu

Très basique et neutre, NIS America nous a concocté une aventure insipide, mais qui se passe dans une prison culinaire. Aventurier au bord de la mort, vous commencez votre aventure dans un endroit appelé "Sealed Lands". Vous vous effondrez après avoir mangé un bout de monstre indigeste et vous vous évanouissez... Commence alors votre véritable aventure qui consistera à vous échapper de cette vie d'explorateur.

Cette histoire met du temps à se lancer, les donjons sont nombreux et à étages, et il est difficile de découvrir ce qui nous attend tant le gameplay est exigeant et que tout doit être réglé aux petits oignons !

Un gameplay salé qui en fera baver plus d'un !

Si l'histoire est peu convaincante, l'ingrédient principal de Monster Menu est son gameplay. Comme pour une ratatouille, les saveurs doivent se mélanger afin de proposer un fumet parfumé et des goûts incroyables. NIS America doit bien le savoir, eux qui sont capables de jeux qui sortent des standards. Ici, la jouabilité est complexe tant il y a de paramètres à prendre à compte et à optimiser.

Tout démarre par la création de votre aventurier et de ses compagnons (jusqu'à 4 en tout). Très similaire à la création des marionnettes dans Labyrinth of Galleria, sans toutefois l'avoir poussé autant. En choisissant votre personnage, vous pourrez sélectionner l'une des huit classes du jeu, chacune ayant ses affinités d'armes. D'aventurier à archer, en passant par l'incontournable classe de chef, vos possibilités sont illimitées dans la création de votre partie. Un peu de ci, un peu de ça, et vous avez un groupe d'aventuriers (pour ma part, un groupe d'aventurières en petites culottes) et vous êtes prêts pour l'exploration.

Une exploration aussi riche qu'intense !

Vous voilà dans le grand bain à la recherche de la sortie. Tels des homards qui aimeraient sortir de leur faitout, vous devrez vous échapper des donjons multiples de Monster Menu. Ici et là gisent butins, histoires et pierres souvent entourés de monstres aussi féroces les uns que les autres. La boucle de gameplay est basique, exploration-repos-cuisine-exploration et ainsi de suite. Mais si vous ajoutez des épices, alors ça devient furieux.

Vous pouvez oublier de dessiner les plans des donjons, car ils sont aléatoires. Sur plusieurs strates, vous devrez grimper, vous cacher, étudier les mouvements des ennemis et récupérer les coffres disséminés un peu partout. Selon la chance des personnages sélectionnés, vous aurez des équipements rapidement. Ces derniers se classent par un ordre allant de classique à légendaire, avec des attributs bloqués et débloqués ! Vous aurez cinq pièces d'équipement à gérer : arme, casque, torse et deux accessoires.

Revenons à notre exploration. Une fois un étage nettoyé, attention à la réapparition des monstres et des boss uniques, vous pouvez continuer à naviguer dans celui-ci ou descendre dans les étages inférieurs. La sauce monte, car vous aurez de nombreux éléments à surveiller pour votre survie. En effet, votre faim, votre soif, vos calories dépensées et votre inventaire seront à vérifier très régulièrement.

Si la faim vous assaille, vous taperez moins fort. Si vous êtes assoiffés, vous perdrez de la vie. Si vous avez trop puisé dans vos ressources, vous raterez vos coups. Et si votre inventaire est excédentaire, vous marcherez moins vite, devenant ainsi une proie facile pour les monstres goulus.

Pour peu que cette recette soit trop facile pour vous, lisez ce qui suit. Des autels sont éparpillés à travers les donjons et chacun peut vous octroyer, en échange de fragments (shards), des bonus, mais surtout, des malus. Ces fragments s'obtiennent en remportant des combats et ces autels peuvent vous proposer bon nombre d'améliorations et d’altérations (hausse de niveau des ennemis, hausse de statistiques, etc...).

Des combats mi-figue, mi-raisin

Pour vous en sortir dans ce jeu délicieux, vous devrez toujours attaquer sans être vu ! Si une embuscade survient, alors la mort vous guette. Pas d'inquiétude, les premiers étages sont faciles. À partir du quatrième, sortez la broche et les calmants ! La moindre embuscade devient alors synonyme de "faim" momentanée. Sur une grille tactique, on retrouve les éléments classiques d'un tel gameplay. Une jauge ATB aurait été bien plus efficace à mon sens. En gagnant, vous engrangez de l'expérience, des niveaux et parfois, des compétences. Mécaniques classiques dans un contexte de gestion de temps, d'inventaire et de nourriture.

Face à la mort, et même si vous décidez de rentrer à votre base, vos personnages reviennent au niveau 1 ! Seules les compétences sont gardées, tout le reste se perd. Le tout est de faire, de refaire, de recommencer, jusqu'au point où on a la sensation désagréable de ne jamais avancer ! Après 20 heures de jeu, je suis toujours au premier donjon, mais au boss final... qui m'a dévoré aisément. Et pour y retourner, je dois à nouveau traverser les 10 étages qui me séparent de lui...

Votre partie s'arrête quand votre personnage principal meurt. Si vos coéquipiers décèdent, dévorez-les pour gagner leur expérience. Vous pouvez aussi vous délecter des monstres morts pour des regains d'énergie, d'eau et de vie.

Monster Menu - La cuisine à tous les étages

Outre le fait de pouvoir dévorer les monstres refroidis, vous pourrez, entre chaque étage, vous reposer. Ici, comme au campement de base, vous pourrez cuisiner et fabriquer plein d'outils et de plats douteux. Les ustensiles de cuisine sont à fabriquer, les recettes se trouvent dans la nature, et après, vous pouvez sélectionner jusqu'à 5 matériaux/ingrédients à combiner ensembles, pour des résultats ragoutants !

Avant de cuisiner, vous avez la possibilité d'identifier des traits à vos aliments. Ces derniers dévoileront alors des caractéristiques de guérison, de malus, en les mangeant individuellement. Combinés, ces aliments dévoileront des saveurs tout autre. En effet, de la soupe de cailloux indigeste à des pizzas aux insectes, en cas de survie, on mange ce qui tombe sous la main. En gros, tout est adapté à être cuisiné. Plus vous avez d'ustensiles, plus vous avez de possibilités de dévoiler les saveurs cachées derrière tel ou tel ingrédient. Prenez garde à la fraîcheur de vos "aliments". Mange ou crève, telle est la devise de Monster Menu !

Pas de cuisine ratée, pas de temps de cuisson, simplement la combinaison d'éléments et le plat se prépare seul. Ensuite, faites-les manger à vos personnages et voyez ce qui en découle. Améliorations statistiques le temps de votre exploration, empoisonnements, paralysies, vomissements non censurés, des haut-le-cœur vous aurez ! Votre première brochette d'insecte est fameuse pour certains, mais pas pour d'autres !

La touche Nippon Ichi Software

Si vous cherchiez une qualité graphique au top du top, vous vous êtes trompés de cuisine. Les donjons se suivent et se ressemblent, mais en version aléatoire. Mêmes monstres, mêmes blocs de pierre, mêmes décors. Vivement le deuxième donjon... d'ici une quarantaine d'heures ! Les musiques se débloquent au fur et à mesure de votre avancée. Je peux donc vous affirmer que, musicalement, au début, c'est assez pauvre. Hormis les bruitages de vents, des cuissons et frémissements d'huile, c'est assez vide.

Par contre, comme nous le savons, NIS, c'est une ambiance.Une ambiance glauque dans laquelle chacun peut dévorer son voisin. Les personnages sont mignons à souhait, genre Disgaea, la personnalisation des vêtements des personnages, les couleurs et dents acérées. On retrouve la marque de fabrique de Nippon Ichi Software.

Pour un jeu de cuisine, il aurait été formidable de voir ce que nos aventuriers mangent. L'animation de sustentation montre une écuelle, une fourchette, mais sans les aliments. C'eût été appréciable de voir pizzas, brochettes et hamburgers aux globes oculaires monstrueux !

Dans l'ensemble, c'est acceptable, mais ça manque de contenus visuels et sonores.

Monster Menu - Une cuisine savoureuse et épicée, sans fin !

Soyons clairs, Monster Menu: The Scavenger's Book remplira toute sortes de panses. Les survivalistes et les stratèges seront aux anges ! Les créateurs et opportunistes aussi. Les fins gourmets vomiront, quand les plus vicieux d'entre nous, comme moi, feront vomir leurs aventuriers pour voir ce qu'il se passe. Se régaler de voir le protagoniste tomber dans la folie et taper tout ce qui bouge parce qu'on l'a mal nourri.

Un bestiaire sympa, qui ne donne pourtant pas faim, des parties de bestioles récoltées, cuisinées et mangées. Miam ! Des créatures qui vous poursuivent, des monstres dangereux quand la nuit tombe, en journée aussi, mais moins. Tout est réuni dans une cuisine nippone bien fournie ! Adieu les délices d'autres jeux, tels udon, ramen ou encore okonomiyaki, ici place aux vers, aux insectes, aux parties monstrueuses et non dévoilées en guise de repas.

La cuisine vidéoludique de NIS est toujours succulente, mais dans ce jeu, elle manque parfois d'éléments. Épicé, parfois brûlant, Monster Menu donne du fil à retordre à tous ceux qui voudront se mettre à son fourneau. Toutes les mécaniques RPG que nous connaissons et aimons, levelling, grind, combats et loots, et surtout la durabilité des équipements, nous laisserons repus !

Monster Menu: The Scavenger's Book sortira le 26 mai 2023 sur Nintendo Switch, PS4 et PS5.